Izuku Midoriya et ses camarades du lycée Yuei reprennent du service le temps d’une seconde adaptation vidéoludique du manga à succès écrit et dessiné par Kōhei Horikoshi. My Hero : One’s Justice 2, jeu de combat édité par Bandai Namco et développé par Byking Studios, fait suite au premier épisode sorti au cours de l’automne 2018. Ces Super-Héros seront-ils à la hauteur des nouveaux défis qui les attendent ?
Changer le futur
Le mode Histoire, grand classique de ce type d’adaptation, poursuit le récit mis en pause après My Hero : One’s Justice et la victoire de All Might sur All for One. Cette seconde itération couvre plus précisément les arcs narratifs “Examen des licences provisoires” et “Shie Hassaikai” (ou Yakuza), une période allant de la saison 3 épisode 12 à la saison 4 épisode 14. Les nouveaux venus dans cet univers héroïque doivent se contenter d’un rapide résumé des événements précédents et sont jetés dans la fosse aux lions sans ménagement. My Hero : One’s Justice 2 s’adresse avant tout aux fans. Il est certes possible de suivre le scénario via les cinématiques animées façon manga papier, mais une connaissance préalable de la saga est conseillée pour suivre au mieux les aventures de Deku et de ses comparses.
La mise en scène se contente ici du minimum requis pour conter un récit pourtant épique sur le papier et qui mériterait une réalisation à la hauteur d’un scénario souvent prompt à nous surprendre et nous emporter. Parmi les points positifs, repris du premier jeu, My Hero : One’s Justice 2 autorise les fans à incarner les vilains et à suivre l’histoire de leur point de vue. Cette approche rallonge ainsi la durée de vie d’un mode Histoire qui se termine en moins de 5 heures et ne sublime jamais le matériau d’origine. Seule l’obtention de médailles, remises selon certains objectifs à remplir, prolonge quelques peu cette dernière. Cependant, il se dégage de cette suite de combats et de cinématiques 2D un goût d’inachevé.
Gameplay : Crematorium versus Inasa Yoarashi
Fan Service Plus Ultra
Que les joueurs se rassurent, le mode “Mission” booste considérablement la durée de vie du titre en invitant ces derniers à créer une agence d’experts et à enchaîner les combats sous certaines conditions. Toutefois, ce mode fait peau neuve en y incorporant une dimension “Gestion” et “Light RPG” qui incite fortement à recruter de nouveaux membres et à les améliorer au gré de diverses missions se déroulant sur des cartes factices. Autre particularité à prendre en compte qui donnera du fil à retordre aux héros les plus tenaces… une mission se compose de plusieurs combats à terminer sans récupération de santé automatique. Sans révolutionner le genre, celles-ci ont le mérite de prolonger l'expérience de jeu et de corser la difficulté.
Les plus insatiables peuvent aussi s’attaquer au mode "Arcade" et à ses parcours, une suite convenue de combats face à des adversaires toujours plus puissants. Bien entendu, cette rafale de modes fait la part belle aux affrontements entre joueurs avec le mode “Combat Libre” en local ainsi que le traditionnel PvP en ligne. Mais tout cela sert un but précis, celui de débloquer +/- 3000 objets afin de personnaliser un roster faste composé de 40 combattants (+1 en DLC) ainsi que votre profil de joueur. La présence de nombreux vilains ne fait qu’accroître un sentiment omniprésent d’abondance. Et le système de personnalisation, bien que limité aux items réalisés par Byking Studios, autorise les fantaisies les plus variées pour réimaginer les personnages cultes de la saga. Malheureusement, la création d’un combattant 100% inédit n’est toujours pas d’actualité.
Sans surprise, l’éditeur japonais habitué aux adaptations de Shonen mise sur un fan service intense pour combler les fans et le choix de la direction artistique en Cel Shading confirme ce parti pris. Les visuels colorés s’avèrent fidèles à l’esthétique de la série et lui rendent un vibrant hommage. Il en émane un dynamisme certain permis par une pluie d’effets pyrotechniques en tout genre, une présence accentuée d’onomatopées lors des combats et des arènes partiellement destructibles. Pourtant, My Hero : One’s Justice 2 accuse le poid des années et ne peut rivaliser techniquement avec les maîtres du genre.
Gameplay : Katsuki Bakugo à la mode "Fire Force"
Combattre avec un sourire
“On ne change pas une équipe qui gagne”... tel pourrait être le slogan de My Hero : One’s Justice 2 tant les différences avec le premier jeu s’avèrent minimes. Ce nouvel épisode reprend un système de combat on ne peut plus classique, le 1v1 en arène avec pour support deux acolytes prêts à intervenir sans pouvoir alterner entre les membres de l’équipe. Byking Studios met une fois de plus l’accent sur le grand spectacle et souhaite rendre accessible son titre au plus grand nombre via un plaisir immédiat manette en mains ce qui donne lieu à des échanges épiques dès les premiers instants. L’intérêt principal du jeu réside dans la mise en scène des pouvoirs et non dans la technicité de son gameplay. Les alters, les Plus Ultra (super attaques), les esquives… tout se déclenche avec simplicité et aisance.
Seules les mécaniques de contre et de coups imparables exigent un temps d’adaptation en rien comparable avec les jeux de combats focalisés sur le Versus Fighting. Néanmoins, cette formule qui par le passé a fait ses preuves rend les affrontements parfois brouillons tandis que le manque de lisibilité empêche de suivre convenablement l’action. La caméra, régulièrement incapable de se positionner, devient elle-même une source involontaire de frustration. Et le roster aussi riche soit-il ne fait que renforcer cette impression car certains personnages survolent clairement les débats au point d’occulter les autres héros et vilains.
De plus, l’intelligence artificielle peine à donner le change et finit par courir sans raison apparente aux quatres coins de l’arène en oubliant totalement la présence de l’adversaire. My Hero : One’s Justice 2 conserve en l’état les défauts de son aîné et ne parvient donc pas à corriger le tir... un constat qui ne plaide pas en faveur de cette nouvelle adaptation en jeu vidéo de My Hero Academia.
Gameplay : Twice versus Izuku Midoriya
Points forts
- Un mode Histoire fidèle à la saga
- Des combats dynamiques et immédiatement plaisants
- La personnalisation des héros/vilains
- Les multiples modes solo et PvP
- Un fan service abondant
- Un roster riche de 40 personnages (+1 en DLC)
Points faibles
- Un univers peu accessible pour les profanes
- Un caméra et une I.A récalcitrantes
- L'absence de création de personnage inédit
- Une réalisation techniques en deçà des standards actuels
Bandai Namco et Byking Studios ne prennent ici aucun risque et se contentent d’appliquer la formule ancestrale de l’adaptation de manga en jeu de combat. Il en résulte une suite efficace, mais surtout opportuniste péchant par manque d’ambition et de maîtrise. Les affrontements, pourtant dynamiques et plaisants dès les premiers échanges, demeurent brouillons à bien des égards. Toutefois, la générosité et le fan service sont à mettre au crédit d’un My Hero : One’s Justice 2 pensé pour les fans avant tout.