Je vois déjà les habitués de la licence Magic the Gathering ouvrir cet article avec un grand sourire, croisant les doigts pour que leur voeu soit enfin exaucé : retrouver une véritable adaptation du jeu de cartes original sur mobiles, comme un clin d’oeil à Magic: The Gathering Arena. Hélas, je préfère mettre un terme à vos espoirs, ce Magic: ManaStrike n’est pas le fameux messie, mais bel et bien un hybride entre l’univers créé par Wizards of the Coast et un certain Clash Royale.

Il faudra donc repasser pour enfin pouvoir se lancer dans des parties de cartes endiablées contre ses amis ou des adversaires du monde entier. Cependant, ce nouvel opus signé Netmarble a tout pour devenir un futur grand et venir jouer des coudes avec le mastodonte créé par les Suédois de Supercell.

UNE PÂLE COPIE DE CLASH ROYALE ?

Alors oui, Magic: ManaStrike reprend ce fameux concept lancé par Clash Royale, offrant un subtil mélange entre collection de cartes, Tower Defense et stratégie. Néanmoins, le jeu est droit dans ses bottes, proposant une belle illustration et vision différente de ce qu’est l’univers de Magic the Gathering. Les développeurs reprennent les codes du jeu original, tout en permettant de jouer avec nos héros préférés d’une façon inédite. Reprendre les principaux éléments de la licence permet aux développeurs de s’assurer une certaine popularité et un succès au lancement. Il faut dire qu’avec ses 8 millions de fans dans le monde entier qui existe désormais depuis 26 ans, le jeu jouit d’une notoriété non négligeable. C’est habile (et nécessaire) pour s’offrir une belle vision parmi les nombreux jeux foisonnant au sein de l’App Store et du Play Store. Un soin tout particulier a été apporté aux graphismes et aux animations, et il faut bien avouer que c’est réussi, on constate une 3D de haute qualité.

Mais, outre cet aspect, qu’est-ce qui le différencie de ses concurrents ? Comme dit plus haut, le jeu de cartes Magic profite de ses propres particularités et éléments que Netmarble a choisi de reprendre, à un certain degré. Ainsi, le premier gros point n’est autre que la présence des 5 couleurs de Mana qui vous demanderont donc de choisir votre camp : chaque couleur a sa stratégie, ses points forts et ses points faibles. Pour porter l’étendard du blanc, du bleu, du vert, du rouge ou encore du noir, vous pourrez compter sur vos Planeswalkers qui ne sont autres que des héros uniques représentant leur couleur de Mana respective. Il s’agit là d’un élément important, qui pourra vous aider à faire la différence face à vos adversaires, mais nous y reviendrons plus tard. Bien sûr, le Planeswalker ne sera pas le seul à combattre pour vous, puisqu’on peut le considérer comme un général ayant pour but de mener ses troupes jusqu’à la victoire. Pour l’aider dans cette quête, vous aurez un total de 7 cartes différentes qui pourront être jouées contre un certain coût de Mana. Ils prennent la forme de créatures, de sorts, de bâtiments ou encore de pièges. Les habitués du jeu de cartes de Wizards of the Coast retrouveront ainsi des têtes connues, que ce soit du côté des héros comme des créatures présentes sur les cartes, tous possédant un pouvoir qui pourra faire pencher la partie en votre faveur.

Une fois que tout cela est assimilé, nous pouvons donc entrer dans le vif du sujet, et entrer dans l’arène ! Le principe est simple à comprendre, on parle de duels joueur contre joueur qui se déroulent au sein d’un terrain de jeu divisé en deux camps. Les camps sont identiques d’un point de vue fonctionnel avec trois tours de défense, dont une principale à abattre pour mettre fin au jeu. Les différences sont uniquement esthétiques, selon le Mana choisi ainsi que le terrain utilisé. Les parties sont rapides, très rapides, puisque la durée est fixée à 3 minutes au maximum. Pour marquer des points et espérer gagner, il faudra ainsi s’attaquer aux tours de l’adversaire : seulement, ces dernières possèdent un grand nombre de points de vie et sont capables de se défendre seules face à ses assaillants. Il faudra ainsi cibler l’une des deux premières (pour ne pas trop s’éparpiller) qui gardent la tour principale, tout en gardant assez de Mana pour faire face aux répliques de votre rival, qui aura une stratégie équivalente. Si vous détruisez l’une des deux tours de défense, vous remportez un point, si vous détruisez les deux, vous gagnez deux points, mais le plus intéressant, c’est de détruire la tour principale qui vous donne directement la victoire. Si à la fin des 3 minutes, les joueurs n’ont pas réussi à supprimer cette fameuse cible, le héros qui aura marqué le plus de points remportera la partie. Si les deux sont ex-eaquo, la partie se prolongera alors d’une minute pour pouvoir couronner l’un des deux participants.

Pour réussir à atteindre votre but de détruire les tours adverses, vous aurez en main 4 cartes de vos 7 cartes présentes dans votre deck, que vous pourrez jouer sur votre moitié de terrain. Pour pouvoir en jouer une ou plusieurs, il faudra faire attention au coût de Mana de chacune, puisque comme dit plus haut, chaque joueur possède une jauge de Mana qui débute à 7, et peut aller jusqu’à 10. Selon le type de la carte jouée, elle défendra votre camp ou se mettra en marche pour attaquer l’adversaire. Chaque fois qu’une carte est jouée, elle est remise dans votre pile, puis vous en piochez une autre pour toujours avoir 4 cartes dans la main. Votre Planeswalker, lui, pourra être invoqué 3 fois au total (vous gagnez une invocation en plus quand vous détruisez l’une des tours adverses) : celui-ci possède un pouvoir spécial qu’il mettra en pratique une fois sur le terrain, puis il se mettra à attaquer les forces adverses. Les Planeswalkers sont très importants, puisque quand ils sont sur le terrain, vous avez la possibilité de jouer vos cartes autour de lui, même s’il est dans le camp adverse.

DE LA STRATÉGIE (ET DES BONNES CARTES)

Si vous êtes un joueur de Clash Royale ou d’une alternative du genre, vous n’êtes pas sans savoir que la gestion du Mana et le timing d’invocation des Planeswalkers seront les clés d’une victoire assurée. Les héros ont donc chacun un pouvoir spécial lorsqu’ils entrent en jeu (ou à activer manuellement), et il sera possible de gagner d’autres Planeswalkers en les achetant via la boutique ou en complétant diverses quêtes. Mais, vous vous en doutez, les cartes de votre deck auront également un grand rôle à jouer puisque certaines sont plus puissantes que d’autres. Et c’est là que l’aspect cartes à collectionner entre en jeu : comme dans la vraie vie, il sera possible d’ouvrir des boosters qui ne sont pas à l’abri de vous réserver une bonne surprise. Car oui, une notion de rareté est également présente avec des bords de cartes pouvant être communs (bord marron), inhabituels (bord argenté) ou rares (bord doré). Bien sûr, les cartes auront une couleur de Mana affectée et ne pourront pas figurer dans un deck d’une autre couleur (excepté les cartes incolores qui pourront se greffer à n’importe quel paquet de jeu). Pour mettre la main sur des boosters gratuits, il faudra jouer et remporter des parties : les bonus de fin de match, tout comme le passage à un palier supérieur, vous récompenseront, la plupart du temps, avec un paquet à ouvrir. Pour les moins patients d’entre vous, il faut savoir que l’on parle d’un jeu free-to-play et il sera donc possible de passer à la caisse pour pouvoir accélérer son développement dans le jeu. Des packs plus puissants sont ainsi disponibles dans la boutique du jeu, offrant un bel avantage, mais pas indispensable avec de la volonté et un certain temps de jeu. Une alternative est également possible : lorsque vous arrivez à un certain grade, il sera possible de créer ou de rejoindre un clan, pour ainsi échanger des cartes avec d’autres membres, ce qui peut se révéler primordial pour votre progression.

À noter que vos cartes fétiches pourront également être améliorées : en mettant la main sur des doubles, vous pourrez investir des pièces d’or (que l’on remporte à chaque match) pour monter votre créature ou sort au niveau supérieur, permettant des statistiques à la hausse. Avouons-le, vos débuts n’auront pas forcément de logique, si ce n’est que de suivre les conseils donnés par le tutoriel, mais votre stratégie finira par se dessiner au fur et à mesure de vos matchs. Certaines de vos cartes finiront dans un tiroir, à prendre la poussière, quand d’autres, que vous aviez mis de côté, prendront finalement une place de choix dans votre deck. D’où l’importance de prendre en considération toutes les cartes disponibles dans votre bibliothèque avec notamment son rôle, mais aussi son coût en Mana, son temps d’invocation, sa vitesse, sa portée, sa force, son nombre de PV, etc.

UN FREE-TO-PLAY OUI, MAIS INTELLIGENT

Dans le paragraphe précédent, nous avons fait allusion au fait que ce Magic: ManaStrike est un free-to-play. Il faut comprendre que ce jeu est totalement gratuit au téléchargement, mais permet de mettre la main sur des bonus payants pour permettre d’avancer plus rapidement. Dans la création de Netmarble, ces boosts prennent la forme de paquets de cartes à acheter et à ouvrir pour venir sublimer nos decks. Ainsi, il faut investir son argent dans des gemmes, qui permettront plusieurs choses : l’achat de packs, de l’or, mais aussi l’acquisition du Magic Pass. Oui, vous avez bien lu : les développeurs semblent s’être laissé inspirer par les grands free-to-play du moment. Ils offrent donc aux joueurs les plus fidèles la possibilité de craquer pour un abonnement comportant plusieurs bonus. En effet, chaque match terminé nous fait gagner de l’or, des boosters, mais aussi des étincelles… Ces mêmes étincelles ne sont autres que les points vous faisant progresser dans votre saison, et donc dans votre Pass, gratuit ou payant. Il est également possible d’en gagner en complétant des quêtes, qui se renouvellent toutes les 24 heures. Comme dans les autres jeux, la version gratuite du Magic Pass vous permettra de remporter de petits bonus là où la version payante vous offrira un Planeswalker et des gains plus conséquents. Pour s’offrir un accès au Magic Pass, il faudra débourser 790 gemmes, autrement dit l’équivalent de 7€50.

Pour les plus économes, les développeurs proposent également un mode Évènement, qui permet de se frotter à l’Intelligence Artificielle dans des campagnes sur plusieurs matchs. Plus les joueurs iront loin, plus ils auront de récompenses, dont des cartes rares qui donneront la possibilité d’affuter son deck en cas de difficultés dans les matchs classés en ligne.

• Test réalisé sur un iPhone 11 Pro