À l'approche du grand froid et des intempéries de Noël, il est difficile d'imaginer prendre un bain-de-soleil, de s'allonger sur le sable chaud, de danser toute la nuit à la belle étoile, ou encore de se relaxer les deux pieds dans l'eau. Pourtant, c'est bel et bien ce que propose The Touryst, une petite production exclusive à la Nintendo Switch qui compte bien réchauffer notre hiver par tous les moyens possibles.
The Touryst - Quand les vacances débarquent dans notre salon
Incarner un touriste... En voilà une idée étrange et originale de la part de Shin'en Multimedia. Ici, pas d'armes donc, ni de soldats russes ou de monstres gigantesques à dézinguer à tout va ! Dans The Touryst, il faudra, contre toute attente, enfiler notre plus belle chemise hawaïenne, se munir d'une paire de lunettes antireflet et du combo tongs-chaussettes afin de se rendre sur une petite sélection d'îles paradisiaques et ensoleillées. L'occasion pour nous, joueurs, de voyager sans bouger de notre canapé, de faire quelques rencontres exotiques, de sympathiser avec nos semblables ou mieux, de résoudre des puzzles tout en explorant des temples anciens. En effet, en plus d'être une création reposante et loin des propositions habituelles, The Touryst se présente comme un casse-tête géant et facile d'accès où le joueur doit se creuser (un peu) les méninges pour retrouver des artefacts anciens.
Du sable chaud, des énigmes et du repos
Même si prendre son temps et s'installer sur un transat pour regarder l'horizon est tout à fait envisageable dans The Touryst, le jeu demandera rapidement aux joueurs lors de leurs escapades de se mêler à la foule afin d'obtenir de précieux indices sur les différents objectifs à réaliser. Réussir ces derniers vous récompenseront généralement de pièces d'or, la monnaie du jeu. Essentielles dans votre progression, les pièces d'or permettent notamment d'acheter à notre touriste préféré de nouveaux accessoires comme un appareil photo ou même de nouvelles capacités comme l'ajout du sprint ou du double saut. Idéal pour découvrir, à l'image des Metroidvania, de nouveaux passages dans les niveaux déjà visités ou de participer à des missions autrefois inaccessibles. Malheureusement, cet aspect pourtant réussi est à peine effleuré puisque tout se déverrouille bien trop rapidement dans The Touryst. La faute, sûrement, à cette courte durée de vie. Pour terminer le jeu à 100% et découvrir la totalité des secrets que réservent ces lieux dépaysants, il vous faudra entre cinq et six heures de jeu.
The Touryst vous emmène donc aux quatre coins du monde pour explorer des monuments cachant d'incroyables secrets. À l'aide des différentes capacités obtenues, notre héros malgré lui aura donc la possibilité de tous les retrouver. Pour ce faire, il faut donc résoudre une poignée d'énigmes et battre des adversaires étranges. Même si les puzzles sont tous logiques et parfaitement pensés, il est difficile d'écrire le même ressenti en ce qui concerne les combats de boss. Prenons pour exemple cet affrontement opposant notre valeureux touriste à une chenille de pierres géante. Le but est de recouvrir cinq petits geysers à l'aide de cinq roches qu'il est possible de transporter à bout de bras, et ce, le plus rapidement possible. Malheureusement, même s'il est impossible de mourir lors de cette phase de jeu, nous constatons un manque flagrant de précision. La perspective est perfectible et la chenille se déplace trop vite, contrairement à notre personnage manquant grandement d'agilité.
Des imprécisions qui se ressentent également lors des phases de plates-formes ou lors des nombreux mini-jeux. Dans The Touryst, il est possible de faire toute sorte de choses, comme piloter un drone téléguidé, faire du canoë, plonger, jouer de la musique ou même participer à des sports extrêmes comme le surf. De nombreuses activités donc, qui nous donnent constamment envie de partir en vacances. Malheureusement, certaines d'entre-elles sont plutôt mal pensées et sont peut-être même un peu difficile pour les enfants, la cible première de cette production vidéoludique.
En plus de nous offrir des vacances à bas prix en proposant des dizaines de mini-jeux, The Touryst décide par le biais d'une petite salle d'arcade accessible lors de notre aventure, de réaliser un saut en arrière dans le temps afin de profiter de trois mini-jeux rétro' réussis. Le premier s'apparente plus ou moins à un WipEout, le second à un jeu de plates-formes reprenant ici et là des idées à l'incontournable Pac-Man et le dernier n'est autre qu'un casse-brique efficace. Autant vous dire que vous allez passer énormément de temps sur ces petits jeux afin de maximiser les scores.
Une direction artistique pleine de charme
Avant de terminer ce test, attardons-nous sur la partie plastique du jeu. En effet, cette production en voxel (des pixels en trois dimensions) arrive à se mettre en valeur grâce à sa plastique haute en couleur et à ses nombreux panoramas. Mais même si le titre s'approche un peu trop artistiquement parlant des dernières productions indépendantes telle que Riverbond, The Touryst réussit à tirer son épingle du jeu en proposant huit niveaux soignés profitant chacun d'une colorimétrie unique ou encore de nombreuses interactions possibles avec l'environnement.
En plus des animations permettant de nous mettre réellement dans la peau d'un touriste comme flâner sur un banc, nager le long de la plage, se mettre en short dans une cabine d'essayage ou s'endormir dans un lit, ce qui saura, sans aucun doute plaire aux plus jeunes, The Touryst arrive à immerger le joueur dans son univers cubique en offrant une finition à tous les niveaux. Marcher dans le sable laisse bien évidemment des empreintes de pas, casser un vase éparpille de nombreux voxels sur le sol et les cordes ou les drapeaux se plient sous notre poids. Des petits détails donc, mais qui donnent un charme supplémentaire à cet ensemble déjà bien cohérent. Ajoutons à cela, un sound design ainsi que des musiques électroniques qui arrivent une fois de plus à nous plonger dans ce bain de douceur si particulier.
Points forts
- Une aventure colorée qui se renouvelle à chaque instant
- Des mini-jeux en pagaille
- Un design plus que réussi
- L'idée d'incarner un touriste et de pouvoir profiter de nombreuses interactions
Points faibles
- Des imprécisions lors des phases de plates-formes, combats de boss ou même des mini-jeux
- Une aventure un peu trop courte
- L'aspect Metroidvania à peine exploité
The Touryst, en débarquant à l'improviste en cette fin d'année 2019, arrive à nous surprendre en proposant une aventure qui saura convaincre les grands, mais surtout les plus jeunes. Malgré un ou deux pics de difficultés malvenus placés ici et là, la production de Shin'en Multimedia s'en sort avec les honneurs et nous offre un voyage idyllique, coloré, reposant, empli de bonnes intentions... et surtout de mini-jeux !