READY TO RUUUUUMBLE ! Des pectoraux massifs, des biceps saillants, une salle en fusion et un ring rembourré, bienvenue dans le petit monde du catch. Véritable phénomène aux États-Unis, la discipline a toujours ses admirateurs dans nos contrées et sa propre itération annuelle. Alors que WWE 2K19 s'était montré généreux sans être une référence, WWE 2K20 est attendu plus spectaculaire et surprenant, comme tout ce qui fait le sel du Wrestling que l'on aime. Un test qui tombe à pic, la WWE revient en France pour le WWE Live à Lille.
Le trailer du mode carrière de WWE 2K20
Mouvementé comme un Hell in the Cell. C'est comme ça que l'on pourrait qualifier le lancement de WWE 2K20 dans l'arène, pointé du doigt par de nombreux joueurs sur la qualité technique du titre. En proie à de nombreux bugs, la bête a été annoncée comme soignée par un récent patch qui n'a pourtant pas éteint l'incendie : Take-Two se plaignant récemment des ventes décevantes au lancement. Alors exclure les Japonais de Yuke's et confier le développement à Visual Concepts, une bonne idée au final ?
Catch Attack...
Au niveau du contenu déjà, les habitués de la série ne seront pas dépaysés, surtout ceux ayant touché au menu 2K19. Rebelote pour le Showcase, une rétrospective qui revient sur l'histoire d'un grand nom du catch. Daniel Bryan en était la vedette l'année passée, et il laisse à la main aux Four Horsewomen dans l'ère de la "Women's Révolution". Charlotte Flair, Sasha Banks, Becky Lynch et Bayley sont les héroïnes de cette aventure sympa, voyage dans l'histoire et les moments clés de cette équipe féminine de choc.
Outre le Showcase, on retrouve les Tours 2K déjà présentes dans le dernier opus, des combats à thème qui se déverrouillent les uns après les autres. Rien de bien révolutionnaire, les amateurs de parties rapides seront ravis de voir le nombre gargantuesque de combats possibles. Hell in a Cell, Last man Standings, TLC, combats jusqu'à 8 superstars sans oublier le mythique Royal Rumble, tout est là pour servir la meilleure expérience catch possible sur le papier. Les brawls en dehors des rings classiques sont accessibles, mais avec une seule arène pour l'instant (la chaufferie). La personnalisation, outil apprécié des puristes se pose en bannière du titre, car les univers (calendriers personnalisables d'une saison avec Raw, Smackdown, NXT, 205 Live ou événement créé), catcheurs, coups, entrées, arène sont entièrement paramétrables. Les plus créatifs trouveront, c'est sûr, leur bonheur.
...ou Catch Arnaque ?
Bref, le menu est alléchant, mais ne présente pas réellement de nouveautés à l'exception du nouveau mode carrière que l'on traitera plus bas. Frileux, un synonyme assez symptomatique de la plupart des grosses simulations sportives récentes, et WWE 2K20 plonge dedans. Pire, il stagne dans son ambiance comme la saison passée malgré le départ de Yuke's. Les entrées et animations sont plus que répétitives et son un frein pour l'animation, un comble dans un décor sport-spectacle. Même problème, le moteur graphique est vieillissant, bien loin de la claque visuelle que peut proposer un NBA 2K. Une parfaite transition pour parler des soucis techniques du titre, omniprésents.
Car ce qui frappe le plus, c'est le nombre de bugs ou de problèmes visuels qui touchent ce cru 2019. En combat, il nous est souvent arrivé de rester bloqués sur une attaque qui se répétait sans cesse jusqu'à ce que l'adversaire ne réagisse, ou de rater certains combos, la faute à certaines collisions improbables sur le décor. Visuellement, les bugs les plus récurrents se dévoilaient lors de certaines prises sur le ring (les escaliers se retrouvant "calqués" dessus), ou via les cheveux des personnages. En outre, l'application a planté plusieurs fois sur PS4 lors de ce test, et il était parfois impossible de télécharger certaines oeuvres de la communauté sans relancer le jeu. Le tout après la sortie du patch 1.02 censé régler les problèmes majeurs. Une éclaircie sur le nombre de coups et de prises possibles, les ténèbres sur la stabilité du gameplay.
Des modes cognés par leur réalisation
Des soucis qui déteignent sur la réalisation générale du jeu, à commencer par ses modes principaux. Aucune ou très peu de mise en scène pour les Tours 2K alors qu'il y avait de la matière, ça fait un peu tache. Le Showcase rattrape le tout avec des images d'archives combinées avec des interviews des lutteuses, un effort plutôt agréable. Le mode carrière par contre fait trop peu pour satisfaire complètement.
Ce dernier, remodelé pour l'occasion, invite à créer deux lutteurs en herbe : un homme et une femme, amis à la fac. Des camarades obnubilés par le désir de devenir catcheurs professionnels, avec une liste d'objectifs à accomplir. Un scénario et une construction au final assez ternes, sans atteindre les références du genre, et là aussi noircis par quelques bugs visuels... lors des cinématiques. On retiendra surtout le petit ajout d'un arbre de compétence à compléter au fil des évènements et du scénario pour booster ses deux étalons, et leur système de personnalisation plus que complet.
Money to the bank
Qui dit sport et Take-Two dit épineuse question de la monnaie virtuelle (ou VC). Une politique définitivement assumée du côté de la simulation de basket-ball NBA 2K20, et présente dans les précédents opus. Là aussi, pas de nouveauté sur le sujet, les superstars les plus alléchantes ne peuvent être jouées qu'avec un certain nombre de VC dépensé, entre 3 000 et 5 000 pour le gros des catcheurs. Dans ces derniers on compte l'Undertaker, Batista, Shawn Michaels... Soit les plus grandes stars historiques, un point assez frustrant pour les impatients qui souhaitent revivre rapidement les combats légendaires de la WWE. Certaines arènes et ceintures s'avèrent aussi payantes dans ce sens.
Autre utilisation des VC dans le mode Carrière, les packs Lancement Mon Joueur. Il faut par contre acquérir des jetons via les VC pour ensuite ouvrir certaines lootboxes et obtenir des provocations, bannières, emblèmes et bonus pour progresser plus rapidement. Si la méthode est avant tout d'ordre cosmétique et bien moins pay-to-fast que NBA 2K (le jeu online étant moins conséquent sur WWE 2K) force est de constater que Take-Two n'a pas ralenti sur sa stratégie. Des DLC sont également à prévoir, le premier sorti est d'ailleurs baptisé "Bump in the Night" avec une arène et des versions horrifiques des catcheurs. La WWE est avant tout un business.
Points forts
- Nombreux modes (Exhibition, Carrière, Showcase, multi, etc.) et stars
- Un mode showcase sympa
- Possibilités de personnalisation quasi-infinies
- Prises et coups nombreux...
Points faibles
- …dans un gameplay qui stagne cruellement
- Mode carrière pas folichon
- Réalisation technique bancale
- Problèmes de collisions et bugs à la pelle
- Service en ligne à la rue
- Plusieurs crashs malgré le patch
- Une monnaie virtuelle toujours envahissante
Insatisfait des ventes de ce WWE 2K20 au lancement, Take-Two devrait revoir de toute urgence la copie pour son itération annuelle. Une simulation certes touffue en termes de modes de jeu, au niveau du casting et de la customisation du titre, mais totalement à la ramasse sur le plan technique. Le récent patch n'a pas vraiment bougé les lignes, 2K20 est malheureusement pollué par les bugs et crashs qui gâchent l'expérience et n'est pas aidé par une réalisation datée. Amputé de Yuke's au développement, Visual Concepts va devoir remettre le bleu de chauffe, sortir du KO et remonter sur le ring dignement l'année prochaine.