Il se rapproche de sa cible, prêt à la saisir. Agile, souple et rapide. Curieux, rusé et téméraire. Sly Cooper débarque ? Non, c'est Scrat ! Annoncé très discrètement par Bandai Namco, développé par Outright Games, notre écureil préhistorique préféré s'est glissé dans nos bacs pour un jeu 100% plate-forme, à une époque ou ce genre se fait de plus en plus rare... attention chers joueurs, ne vous attendez pas à un AAA au scénario développé et porté par une mise en scène d'exception, ce que vous pourriez attendre d'un jeu commercialisé au prix non négligable de 40 €. Non, ici, le scénario tient sur un timbre poste : récupérer le gland de Scrat en le libérant d'un temple sacré. Pour cela, il vous faudra vous balader a travers quatre zones distinctes, chacune d'elle abritant un gland de cristal, faisant office de clé.
UN GENRE OUBLIÉ
L'histoire commence donc de manière tout à fait banale, mais on s'y repère tout de suite. Les décors de la saga nous reviennent en mémoire, la patte artisitique est reconnaissable, et les bruitages indissociables de Scrat nous sont donnés, pour notre plus grand plaisir (enfin si on est fan, auquel cas, ca devient vite pénible). Après une cinématique d'environ deux minutes et quelques touches d'humour, le joueur est laché dans le petit HUB du temple oublié, prêt pour partir à l'aventure. Dès le début du jeu, on est content de retrouver un genre qui ne se fait plus beaucoup : la plate-forme pure et dure. Des cristaux partout, des sauts et des ennemis à étourdir avec des techniques d'écureuil-Ninja (Un Ninjacureuil) ou avec une boule de neige/pierre… on retrouve vite des souvenirs d'enfance (pour les plus vieux d'entre nous) et progressons alors avec grand plaisir dans les différents niveaux que composent l'aventure.
Parler de niveau serait moins juste que d'évoquer le nom de zones. Pour rappel, vous devez chercher les 4 Glands de cristal. Et ces 4 items magiques, ils sont dispersés à travers des zones différentes qui rappellent alors des lieux mytiques et forts de la saga, pour notre plus grand plaisir. C'est la première chose qui marque, la sensation d'évoluer dans le monde de l'Age de Glace, plus exactement les trois premiers volets de la saga (même si on retrouve des éléments des cinqs films). Si visuellement, le jeu souffre de quelques années de retard, notamment au niveau du framerate loin d'être parfait, il rattrape ses lacunes par un level design sympatique et un grand respect de série. On va éviter de trop vous en dire sur les lieux visités, mais sachez simplement que l'eau, la terre, le feu et la glace sont au rendez-vous, avec du très bon et du moins bon dans tout ce petit lot.
D'ailleurs, il est agréable de constater que l'univers est très cohérent, et que si on croise de la lave et de la glace, ils ne sont pas bêtement collés côte à côte, ou le niveau de glace n'apparait pas d'un coup après un niveau sans un centimètre de neige. D'ailleurs, on sent que les développeurs ont réellement travaillé les effets visuels des cascades, de la glace et de la lave, mais ont délaissé forets et végétation. Ce n'est pas bien grave, sachant que l'eau et la glace occupent une grande partie du titre... qui se boucle en 4/5 heures. Aïe, pour 40 €, on en aurait voulu plus, sachant que le gameplay est loin d'être désagréable.
Un saut par-ci, une attaque par-là, et puis s'en va
Une fois que vous aurez rapporté l'un des glands de Cristal à son temple perdu, Scrat se verra dôté d'une nouvelle capacité, vous permettant ainsi d'explorer une nouvelle zone jusqu'alors inaccessible, ou d'aller récuperer un totem dans un niveau déja exploré pour votre chasse au platine (qui n'est vraiment pas difficile). Il est d'ailleurs important de préciser que la prise de chaque gland équivaut à un mini-jeu ou à une séquence de plate-forme à la mise en scène très sympatique. Bien évidemment, il aura fallu vaincre un boss au préalable, et la encore, sachez que chacun d'entre eux fera sourire les fans de la saga. Pour arriver à ces derniers, il vous faudra traverser de nombreux dangers, vaincre vos ennemis, à travers un bestiaire malheureusement très limité (des scrarabées, opossums et moustiques qui crachent du venin...), croiser beaucoup trop de mammouths dans une série ou il n'est supposé n'en rester plus qu'un (qu'on ne voit pas, tout comme aucun personnage principal des films d'ailleurs !) et sauter un peu partout.
Les sauts, tiens, parlons-en, parce qu'il s'agit quand même du cœur d'un jeu de plates-formes. Rassurez-vous, ils sont loin d'être imprécis, et si Scrat saute parfois un peu plus loin que prévu, on peut aisément le faire atterrir là où on le souhaite. Le vrai souci vient de la caméra, trop hasardeuse pour nous laisser faire ce qu'on veut, nous obligeant à la recadrer manuellement tout le temps, ce qui est particulièrement pénible dans le sens où notre pouce doit alors jongler du joystick au bouton X (ou A) afin de faire exécuter les bons sauts au petit écureil. C'est un souci d'autant plus pénible que cette fichue caméra possède la facheuse habitude de filmer le sol, ce qui nous oblige une fois de plus à la recadrer. Et comme avec toute caméra problématique qui se respecte, ne pensez-même pas à passer par des passages étroits : c'est la crise d'épilepsie assurée.
Quant aux plates-formes volantes (oui, dans l'Âge de Glace, les plates-formes volent), elles sont soit tout à fait spacieuses et donc très faciles d'accès, ou alors à peine de la taille de notre personnage. Si les ratés sont heureusement rares, ils restent particulièrement frustrants, et c'est avec grand soulagement que vous arrivons dans un lieu sans cercles qui lévitent seuls dans les airs. D'ailleurs, précisons que certains passages (très rares) vous obligeront à perdre de la vie quoi qu'il arrive, Scrat n'ayant les capacités nécessaires pour les traverser sans danger. Étrange, non ?
{{test_note_points |plus= {{test_note_point|texte=Fidèle à la série}} {{test_note_point|texte=Certains lieux visuellement très jolis}} {{test_note_point|texte=Un jeu de plate-forme comme il n'en existe plus}} {{test_note_point|texte=Gameplay simple et intuitif}} {{test_note_point|texte=L'univers cohérent}} {{test_note_point|texte=Les bruitages de Scrat}}
|moins= {{test_note_point|texte=A peine 5 heures pour boucler l'aventure, pour un jeu à 40 €}} {{test_note_point|texte=Absence quasi totale de scénario et totale de dialogue}} {{test_note_point|texte=Caméra très pénible}} {{test_note_point|texte=Certains endroits moins jolis}} {{test_note_point|texte=Les items inutiles à ramasser une fois passé 50% du jeu}} {{test_note_point|texte= De belles chutes de framerate à certains passages}} }}
C'est contradictoire, mais ce qui pénalise La folle Aventure de Scrat, c'est son manque de qualité plutôt que ses défauts, la plupart se révélant plutot secondaires. Si le titre reste dans l'ensemble très sympatique et se traverse avec plaisir, il laisse derrière lui un arrière-goût d'inachevé. Peut-être est-ce bon signe, et que justemment, nous en aurions voulu plus. Car avec 5 heures de jeu, difficile de ne pas être frustré, surtout pour le tarif proposé. Reste toutefois un titre à la qualité très honnête pour un jeu qui sort de nulle part et qui ravira à coup sur les fans de la saga ou les enfants, une fois le prix amputé de moitié…