L'été fut chaud pour tous les fans de la NBA. L'une des plus grandes Free Agency de l'histoire, des trios et duos all-stars qui se sont formés aux quatre coins des États-Unis, de quoi hyper à l'approche du nouveau championnat. Et pour patienter jusqu'au 22 octobre, reprise de la saison régulière, le géant des simulations sportives NBA 2K sort sa nouvelle itération. Alors que 2K19 a affiné son gameplay pour devenir l'épisode le plus vendu de la franchise, beaucoup attendent le nouveau mode carrière de NBA 2K20 annoncé comme plus libre et réaliste. D'un autre côté, la crainte des joueurs de voir des microtransactions toujours plus envahissantes pèse sur le titre, qui se doit de réagir de ce point de vue. Forcément, il nous tardait de savoir si le rebond est offensif ou défensif.
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Si vous aimez le basket, vous ne pouvez pas dire que la saison qui vient de s'écouler en NBA ne vous a pas enchanté. De la domination de Giannis Antetokounmpo à Milwaukee au titre des Raptors en passant par le shoot de Kawhi contre les Sixers, tout était là pour vivre les émotions propres au basket US. Et puis est venue la Draft. Et puis est venue THE Free-Agency. Et puis un long vide. Trop long. Mais la Coupe du Monde est arrivée, avant l'habituelle sortie de NBA 2K signée Visual Concepts. Un retour providentiel pour se replonger dans le quartier et claquer de gros dunks et shoots au buzzer. Mais que proposer cette année pour satisfaire les puristes de la balle orange ?
Comme chaque année, la question brûle toutes les lèvres : La version Switch du jeu de basket le plus reconnu de l'histoire est elle à la hauteur de ses grandes soeurs sur PS4, PC et Xbox One ? Si NBA 2K19 sur Switch nous avait donné des sueurs froides avec ses temps de chargements interminables et quelques ralentissements notables, NBA 2K20 sur la portable de Nintendo est un régal pour les yeux et on aura rarement vu (pour ne pas dire jamais) un jeu de basket ball de cette qualité sur une console transportable. Avec un solide 30 FPS et des temps de chargements améliorés qui n'entachent que très peu l'expérience globale (un peu plus à haut niveau sur les modes carrières lorsqu'il y beaucoup de data à gérer), le titre est une réussite avec un contenu quasi identique qui me laisse penser que, cette année, ma carrière NBA se fera sur Nintendo Switch !
Le soleil se lève à l'Ouest
Et bien déjà les licences officielles, mon capitaine. Signataires d'un nouveau contrat XXL avec la NBA (plus d'un milliard de dollars sur sept ans), Take-Two et Visual Concepts peuvent voir venir pour reproduire joueurs et franchises qui composent un contenu chaque année plus garni. On retrouve donc les 30 équipes de la ligue, les 5 majeurs All-Time de chaque franchise et une conférence ouest monstrueuse en termes de niveau général. L'opus précèdent ne proposait pas de nouvelles équipes historiques ? Affront corrigé cette saison, avec 65 compositions légendaires contre 62 auparavant. À noter que certaines d'entre elles ont été rangées au placard comme les Hawks de 70-71, remplacées par des équipes plus modernes (Les Suns de 02-03 avec Shawn Marion, les Wizards de 06-07, les Blazers version 2009 avec Nico Batum et LaMarcus Aldridge, les Clippers époque Lob City). On pourra donc se faire un délicieux remake de la finale 2016 entre les Warriors à 73 victoires en saison régulière et les Cavaliers d'un LeBron James en fusion avec Kyrie Irving. Côté joueur, les plus pointilleux remarqueront les progressions de certaines stars qui collent à la réalité. Blake Griffin a monté son shoot extérieur d'un cran, Rudy Gobert est encore plus solide, auréolé de son deuxième titre de défenseur de l'année... Des modifications qui se ressentent en match, il faut donc être à la page pour ne pas se faire surprendre.
Who dunk the World ?
Mais l'ajout qui a fait le plus de bruit lors de la présaison, c'est celui de la WNBA, le penchant féminin de la ligue majeure. Il faut cependant rendre à César ce qui est à César, et rappeler que NBA 2K emboite le pas de NBA Live 18. Le concurrent avait intégré cette licence il y a deux ans, et reste en avance dans les possibilités de la feature : il n'est pas possible de créer ou modifier une joueuse pour l'instant sur 2K19. Sans surprise, l'ajout est quand même plus soigné que sur la mouture d'EA Sports et jouit d'une puissance technique supérieure. Les 12 équipes sont jouables en partie rapide et saison, et à l'inverse d'un FIFA où le gameplay du foot féminin change dans son rythme et sa précision, la WNBA propose peu ou prou la même façon de jouer qu'en NBA. On regrettera juste que ça n'aille pas aussi loin que le mode Ma Carrière par exemple. Faute pardonnée en attendant du nouveau la saison prochaine, on soulignera juste que les stars comme Candace Parker ou Elena Delle Donne mais aussi la grande partie des effectifs sont parfaitement modélisés à l'image de leurs homologues masculins. En prime, la frenchie Marine Johannes est présente à la mène des New York Liberty, épaulée par sa compatriote Bria Hartley.
Viva la revolución
Au gré des nombreux ralentis proposés lors des premières parties, on n'est pas surpris par la qualité visuelle encore au rendez-vous, qui a encore monté d'un (petit) cran. Les effets de lumières et de reflets sur le parquet sont bien visibles, et les visages sont encore plus soignés. C'est encore plus frappant une fois le mode Ma Carrière et son prélude lancé. Guests-stars de cet épisode, Idris Elba (Luther, Thor, Mandela : Un long chemin vers la liberté) qui à défaut de jouer le prochain James Bond incarne Ames, le coach universitaire et Rosario Dawson (Sin City, Daredevil/Luke Cage, Sept Vies) en tant qu'Isa, conseillère et confidente de notre futur drafté. Un contenu scénarisé qui alterne cinématiques et phases de jeu avant d'entrer dans la grande ligue.
Signé SpringHill Entertainment, responsable de longs-métrages sur le sport comme More Than a Game ou du documentaire What’s My Name : Muhammad Ali, le prélude est une réussite. On y interprète un jeune joueur, capitaine universitaire qui prend la défense d'un de ses coéquipiers gravement blessé, viré de l'équipe par le coach. Une rebellion qui vaudra au héros le surnom de "Che". Pas frileuse, l'histoire soulève de vraies questions de fond sur la place du joueur par rapport aux institutions, les sacrifices émotionnels à consentir, et le recul à prendre pour devenir professionnel. Pas étonnant, quand l'on sait que LeBron James est à la production. Moins frustrant que celui de Spike Lee, moins extravagant que celui de 2K18, moins terne que la saison passée, on peut dire qu'il s'agit du meilleur prélude depuis que NBA 2K s'essaye à la scénarisation de la carrière. Les personnages évitent d'en faire trop et de tomber dans la caricature, même Axel Walden, colocataire et rookie prometteur qui est... français.
Alors que les précédents scénarios nous faisaient rentrer par la NBA par la petite porte (après avoir exercé la profession de DJ, en étant non drafté, en commençant à l'étranger, etc.), le prélude de 2K20 réussi donc le tour de force d'être convaincant alors que le processus est classique : université, NBA combine, essais dans 3 équipes, Draft, Summer League. Si les étapes sont convenablement réalisées, on intègre la ligue en étant plus ou moins haut dans la Draft. Trois petits bémols : le fait de choisir son équipe de départ (ce qui n'est pas très réaliste), le moment de la Draft un peu bâclé et le fait que le scénario s'arrête brutalement une fois la saison commencée. Certes les cinématiques inutiles sont moins présentes, mais on aurait bien aimé revoir les personnages attachants du prélude.
Quartier Libre
Il est possible de passer totalement le Prélude lors de la création d'un second joueur, qui ira pour le coup directement en NBA mais sans le salaire d'un bien drafté. L'occasion de revenir sur le tout nouveau créateur de joueur, l'autre grande réussite de NBA 2K20. Plus complet qu'auparavant, il ne s'agit pas seulement de choisir son poste, son archétype et ses mensurations, mais de définir cette année les points forts et limites de notre pro en profondeur. On désigne d'abord le profil qui définira les compétences maximales par secteur de jeu (défenseur, shooter, meneur ou équilibré), les caractéristiques physiques (avoir un joueur fort, rapide, ou avec de la détente...) avant de choisir les compétences qui seront plus ou moins upgradées lors de la carrière. C'est technique on vous l'accorde, mais retenez que ce Builder offre une liberté totale et des combinaisons quasi infinies en termes d'archétype final.
La fameuse barre de progression générale fait son retour, et il faudra jouer pour débloquer des points de compétences supplémentaires. Du moins une fois après avoir bien avancé ou dépensé de la vraie monnaie pour avoir assez de VC (voir plus bas). Mais cette fois, on décide dans quels secteurs évoluer, à l'inverse de 2K19 qui était bien moins permissif. Le système d'insignes (ou badges) change radicalement, se divise en quatre catégories (finition, tir, organisation et défense/rebond) qui disposent de leur propre barre de progression. À chaque barre complétée, on obtient un niveau d'insigne, la progression est donc plus longue qu'auparavant, tout aussi importante, mais ne dépend pas de la monnaie virtuelle. Encore heureux.
Une fois le nouveau système de progression assimilé, on peut jouer des matchs en saison ou se promener dans le quartier, copier-coller du précédent. Certes, ce hub est toujours aussi agréable, mais un poil de changement autre que le design des terrains en Park n'aurait pas été trop demandé afin de dépoussiérer les lieux. Au programme cette saison, les évènements liés au quartier seront plus nombreux et seront on l'espère un peu plus dépaysants.
S'il y a bien un domaine où la série est en retard quand l'on parle du jeu online, c'est son matchmaking. En mode Ma Carrière, ça n'est pas un défaut en Park puisque le parti pris est bien de rassembler tous les joueurs dans le quartier, mais c'est beaucoup plus gênant en REC ou Pro-AM, qui se veulent logiquement plus cadrés. Sur NBA 2K19, il était courant de tomber face à des équipes au niveau bien supérieur, que ce soit sur la note globale ou le bilan, une donnée qui pourrissait bien des parties. Nous nous sommes essayés à quelques joutes de REC et Pro-AM sans que l'écart global de note dépasse 3 points, mais il est encore trop tôt pour juger si oui ou non le matchmaking a été revu.
Parole à la défense
Pour ce qui est du gameplay, on peut souligner deux changements majeurs. Tout d'abord, Visual Concepts joue cette année la carte de la transparence sur le terrain. Que ce soit en solo ou en ligne, on peut maintenant voir les jauges de tir adverses (et des coéquipiers) et ainsi savoir si ces derniers ont réussi ou non leurs timings, avec une animation spéciale lors d'un timing parfait. Inutile à première vue, c'est en fait intéressant pour équilibrer certaines oppositions et s'adapter quand l'on sait qu'un joueur a très souvent le bon timing, qu'un autre est dans un jour sans, etc. En outre, le cercle en dessous de chaque joueur en possession du ballon devient rayé lorsque celui-ci est plus enclin à se faire intercepter, histoire de limiter les joueurs adeptes des cross en tout genre.
Les mécaniques en défense ont été ajustées, et c'est tant mieux : qui n'a pas pesté la saison dernière face aux nombres d'interceptions adverses lors des dribbles, qui semblaient indécentes de facilité, ou encore sur la domination outrageuse au rebond de certains pivots malgré une bonne prise de position. Cette fois-ci, chaque interception ou rebond est un véritable combat, il faut désormais jouer du bouton carré ou du stick pour récupérer la possession. Et tant bien même le ballon est laissé à l'adversaire, le temps pris pour batailler limite la vitesse de la contre-attaque. La défense dans la raquette a été légèrement revue, et il est encore plus difficile d'inscrire des lay-ups face à des intérieurs défensifs. Enfin, les passes sont plus compliquées lorsqu'il faut ressortir le cuir lors des prises à deux. Des modifications bienvenues pour coller un peu plus à la réalité, changer l'expérience de jeu et s'y adapter.
Veni, Vedi, VC
Avant d'aborder l'épineuse question de la monnaie virtuelle d'NBA 2K20, plus connue sous le nom de VC (Virtual Currency) que l'on débloque en jouant ou faisant jouer sa carte bleue, il faut savoir que le système de microtransaction de 2K19 a très bien fonctionné auprès des joueurs selon Take-Two. Cela ne veut pas dire qu'il a plu, bien au contraire. Il s'agissait d'un des défauts majeurs du titre précèdent, décrié par les fans, et au vu du nombre d'achats de VC générés pendant un an, voir le contraire cette année relevait de la douce utopie.
Est-ce que 2K20 a surpris dans ce sens ? La réponse est non, mille fois non. La progression est toujours aussi lente pour augmenter son pécule dans les modes Ma Carrière et Mon Équipe. Pour faire progresser son joueur au maximum de base sans remplir une fois sa barre de progression, soit le faire monter à 85 de général, comptez minimum 200 000 VC (c'est plus que l'année dernière). Pour vous faire une idée globale, ayez à l'esprit que si vous êtes drafté en début de premier tour, vous aurez 1 000 VC de salaire par match NBA, somme que l'on peut arrondir à 1 500 avec de bons contrats publicitaires. Les gains après un match en Park ou REC ne dépassant jamais la barre des 1 100 VC, on vous laisse faire le calcul pour monter le joueur au top de sa forme. C'est frustrant, d'autant plus que tous les éléments cosmétiques sont déblocables via les VC, certains ayant vu étrangement leur prix augmenter par rapport à 2K19. En outre, on peut désormais porter un costume pour les après-match NBA, pas besoin de dire que pour changer son smoking de base il faudra passer par la case VC. C'est un fait, la licence vient de définitivement assumer son côté Pay-to-Fast, et au vu des nombreux joueurs qui sont déjà à plus de 90 de général, il serait étonnant que Take-Two ne constate une nouvelle fois le succès de ces microtransactions. Triste Basketball-Business.
Autre point de discorde de la mouture 2K, ses pépins techniques concernant le jeu en ligne lorsque de nombreux joueurs sont connectés sur les serveurs. Les joueurs ont eu ce weekend la mauvaise surprise de se voir déconnectés des serveurs malgré une connexion impeccable, perdant ainsi les VC ou points de progression acquis lors du match en cours. Un souci qui nous a fait recommencer plusieurs matchs alors terminés, problématique surtout quand l'on joue des quarts-temps de 12 minutes en Carrière NBA... Des problèmes qui font actuellement grand bruit, la licence n'étant pas irréprochable sur le sujet avec ces dernières éditions. Pour dire, un hashtag #Fix2K20 a carrément été lancé sur Twitter. A trois jours du lancement officiel, on espère que les équipes techniques planchent pour sortir rapidement une mise à jour et éteindre l'incendie. Profitons également de cette parenthèse pour parler des temps de chargement sur les modes de jeux Ma Carrière et Mon Équipe, qui s'avèrent parfois être atrocement longs.
Des modes classiques qui stagnent
Il est de rigueur que NBA 2K propose en plus de la Carrière toujours plus de modes complets et dense pour que les fans de tactiques collectives ou de gestion trouvent leur bonheur. Pas de révolution de ce côté, on retrouve comme chaque année les passionnantes saisons classiques (avec la WNBA) et le mode GM, qui décide de passer en mode 2.0 et quitter Philip Turner, Bob Sanderson ou Tex Towers, personnages qui nourrissaient le scénario on ne peut plus caricatural des deux derniers opus. Des absences qui n'empêchent pas Mon GM de retomber dans ses travers, à savoir une certaine incohérence dans les transferts, les envies improbables de certains membres de l'équipe, mais surtout les phases de dialogues improbables entre le Général Manager et le coaching staff. Point de discussions tactiques pour faire bonne figure non, mais des questions existentielles sur la nourriture ou la vie extraterrestre. Heureusement, l'extravagance s'arrête là, on peut bâtir et gêrer une équipe de A à Z s'il s'agit d'une franchise d'expansion ou en faire grandir une autre. Si l'on devait retenir une des rares nouveautés, ce serait l'ajout de l'expérience et d'un arbre de compétence pour progresser en diplomatie, finances, infrastructure... mais son impact reste mineur au final.
Même son de cloche pour le mode Mon Équipe, version Ultimate Team propre à NBA 2K riche en contenu, mais avare en nouveautés. Les collectionneurs de cartes en herbe ont déjà eu leur renouveau 2K19 et un nombre conséquent de défis hebdomadaires, et pour l'innovation il faudra plutôt se tourner vers les nouveaux types de joueurs à packer. Les cartes évolutives font leur apparition, et il faudra effectuer un objectif donné en match avec le joueur en question pour l'améliorer. Les cartes duos iconiques quant à elles sont boostées lorsqu'un joueur est aligné en compagnie de son fidèle partenaire, par exemple Michael Jordan et Scottie Pippen à l'époque des grands Chicago Bulls. Mais pour avoir ces deux-là, autant vous dire qu'il faudra jouer un paquet de matchs pour avoir assez de VC... Ou céder au frustrant système économique de NBA 2K20.
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Points forts
- Le Builder pour Ma Carrière et son système d'insignes
- Le nouveau Prélude, réaliste et cohérent...
- Transparent pour équilibrer les matchs-up
- Des ajustements en défense bienvenus
- Les visages, encore plus détaillés
- Interface tantôt claire...
- L'ajout de la WNBA et de nouvelles équipes classiques
- Un poil plus complet dans les modes de jeu
Points faibles
- Pas vraiment de nouveautés marquantes
- ... mais qui ne va pas plus loin
- Encore plus Pay-to-Fast avec le système de VC
- Un mode Mon MG qui stagne
- Le online instable à sa sortie
- ...tantôt bancale
- Certains temps de chargement interminables
NBA 2K20 ne franchit pas de cap, la faute à l'absence de nouveautés majeures dans ses nombreux modes de jeu, mais s'ajuste à plusieurs niveaux. La défense est cette année au coeur du titre, ses nouvelles mécaniques limitent les actions frustrantes de l'année passée et poussent un peu plus loin le réalisme de la simulation. En offrant certainement le meilleur prélude de la série et un créateur de joueur moins contraignant, le mode Carrière progresse, mais ne réconciliera pas les réfractaires de la monnaie virtuelle avec la licence : les VC sont encore plus omniprésents et se posent avec les temps de chargement comme points noirs du jeu cette saison. Cependant, la densité de 2K20 et sa réécriture fidèle du basket US sur le fond et la forme laissent à NBA 2K son statut de référence ultime des simulations sportives.