Le centième anniversaire est toujours spécial pour un évènement ou une structure. La National Football League, l'une des toutes-puissantes organisations mondiales, souffle sa 100e bougie cette année. Et avant le Kickoff de la nouvelle saison du foot US forcément particulière prévu le 2 septembre Madden NFL 20 pointe déjà le bout de son nez. Une autre institution d'Electronic Arts qui compte bien continuer dans la lignée de ses prédecesseurs, foncer tout droit vers le touchdown sans concéder de fumble.
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Balancer le centième anniversaire par la fougue de la jeunesse ? C'est le pari affiché puisque pour cette saison c'est le quart-arrière de Kansas City Patrick Mahomes, 23 ans, MVP sophomore l'année passée qui occupe la jaquette et les menus du jeu. Dans les faits, se renouveler serait risqué pour la licence qui n'a plus grand-chose à prouver, mais il faut bien constater que ce serait un vrai tour de force. Et le moyen de faire oublier aux fans un dernier Super Bowl soporifique.
Le 100 show
Heureusement EA Tiburon n'a pas changé sa formule concernant la transmission du show. Au niveau visuel, le moteur Frosbite parvient toujours à rendre les animations des footballeurs particulièrement convaincantes, et les efforts consentis sur l'habillage sont vraiment immersifs. Tout est fait pour croire que l'on assiste à une retransmission TV, sans pour autant gêner le joueur. Mention spéciale à l'ambiance sonore, de l'ambiance du stade aux cris des QB autoritaires en passant par les commentaires de Brandon Gaudin et Charles Davis qui s'actualisent selon la saison actuelle, comme c'est de rigueur depuis 2018. Le seul petit frein à cette immersion pour les bons Français que nous sommes reste encore et toujours l'absence de traduction française dans les sous-titres, menus et textes, le jeu étant en version anglaise intégrale.
Pour le gameplay, Madden NFL 20 ne change (presque) pas sa formule d'un iota. En même temps, difficile de faire mieux pour le moteur Frosbite, qui transpire le football dans les mécaniques de jeux. Déplacements, passes, animations, tout ce qui plait dans le sport est parfaitement retranscrit. C'est fluide, agréable et on se réjouit que de ce point de vue, le studio californien n'ait pas changé de braquet. Qui plus est, le gameplay est entièrement personnalisable, et quiconque souhaite passer de l'arcade à la simulation parfaite peut le faire via les menus. A noter que le "Skills trainer", didacticiel pour les nouveaux joueurs, est toujours d'actualité même s'il n'a pas du tout changé par rapport aux éditions précédentes.
Facteur X
Seule vraie nouveauté de cet opus qui influe sur le gameplay, l'intégration des "X Factors" et "Superstars Abilities". Chaque footballeur possède un ou plusieurs X Factors. Une sorte d'insigne qui s'active lorsque le joueur réalise un objectif pendant le match. Par exemple, si Patrick Mahomes parcourt 30 yards ou plus à la passe, il débloque son facteur X et voit sa puissance pour faire des passes accrue. En revanche, s'il se fait plaquer, l'insigne se désactive. Pour les Superstars Abilities, ce sont des insignes actives de manière permanente. Les 50 meilleurs joueurs de la NFL possèdent une des compétences de ce type. Stratégiquement, la donne n'est donc plus la même pour Madden, un peu comme à l'ajout du Takeover de NBA 2K, et c'est plutôt excitant. On prend des risques pour activer les X Factors, on utilise les capacités des meilleurs défenseurs pour limiter les compétences des superstars offensives, on vibre et on réfléchit en somme. À noter que cette nouveauté s'avère équilibrée, que l'on ressent la différence lorsqu'un X Factor est actif sans pour autant qu'il prenne trop le dessus.
Un Longshot transformé en Shortshot
Après deux saisons du mode aventure "Longshot", l'heure est au renouvellement. Dans le titre déjà, puisque le story-mode se nomme maintenant "QB1 : Face to the Franchise". On était habitué à un système à la Telltale pour cette partie de Madden, et la sauce ne change pas : dans la peau d'un Quarterback normalement remplaçant, on choisit une université pour espérer atteindre le NFL combine et rentrer dans une franchise. Le tout bordé de choix de dialogues qui conditionneront notre personnalité. Rien de nouveau dans la forme donc (à part l'absence de QTE), mais le fond change radicalement. Sans dévoiler l'intrigue, sachez que QB1 est extrêmement court, moins romancé et fatalement moins percutant que Longshot. L'histoire se transforme en fait en prélude pour basculer dans le mode franchise et continuer la carrière de son quart-arrière. On peut créer son héros de toute pièce en le modélisant et prolonger l'aventure certes, mais en contrepartie, le peu d'humanité que donnait le Longshot aux colosses du jeu s'est totalement évaporé. C'est l'une des vraies déceptions de cette itération, Madden ayant réussi un beau contrepied sur ce point les deux années précédentes.
Rebelote pour le MUT
Seul maître à bord pour la plupart des jeux Electronic Arts quand l'on parle de sport, l'incontournable mode Ultimate Team reste une fois encore un pilier de Madden NFL. Draft en ligne, duel contre l'IA et saisons multi sont bien évidemment de mise, mais cette saison un système de missions est à l'honneur dans MUT. Des défis quotidiens à réaliser pour obtenir des packs ou cartes, souvent simplistes (faire un nombre de yards donné, marquer un touchdown, renverser une situation...) mais bien dosés et qui agrandit encore un peu plus la durée de vie déjà considérable du jeu. Une très bonne initiative pour lancer l'expérience, assez addictive malgré la longueur de certains écrans de chargement.
La tête dans le nuage
En place depuis plusieurs opus, le Cloud est de retour pour le mode franchise. Un système pour faire des saisons en multijoueurs entièrement personnalisables, l'une des features les plus sympathiques de la simulation. Chaque joueur décide d'incarner un GM, coach ou joueur pour lancer le mode et faire une carrière, et les semaines défilent une fois que chacun a terminé son match de son côté face à l'IA. Une fois que les joueurs humains se rencontrent, le match se fait en versus multi. Le Cloud, un pas supplémentaire vers l'immersion franchi par EA Tiburon qui est sans conteste l'une des vraies satisfactions du mode franchise. Un symbole qui illustre la densité du soft, puisque les possibilités de gestion en franchise sont gargantuesques, que ce soit pour améliorer les joueurs de l'équipe, effectuer les transferts voire délocaliser sa franchise. Oui, Madden NFL 20 a besoin de suite dans ses idées pour encore évoluer, mais il est indéniable que la licence conserve sa robustesse.
Points forts
- Toujours aussi dense
- Le spectacle au service de l'immersion
- L'ajout des X Factors
- Un mode MUT vraiment satisfaisant
- Le principe du Cloud toujours là
- La régularité des mises à jour
Points faibles
- Un mode histoire QB1 raccourci et un poil plat
- Temps de chargement longuets
- Intégralement en anglais
- Peu de nouveautés marquantes
Paradoxalement, Madden NFL 20 se montre assez sobre malgré l'aspect showtime de la NFL parfaitement retranscrit. Car même si les X Factors et capacités spéciales de certains joueurs donnent un petit souffle à la licence, peu de nouveautés majeures sont à noter. Au final, Madden se repose sur la densité de ses modes de jeu MUT et Franchise pour proposer une expérience immersive et toujours aussi solide techniquement. On regrettera le mode histoire de cette saison, en deçà du Longshot proposé auparavant, pour se concentrer sur les possibilités infinies du Playbook et la centième saison du Foot US.