Dragon Quest Builders 2 fait suite à un épisode au succès surprise malgré quelques défauts, sorti en octobre 2016 en Europe. Ce nouvel opus a donc du pain sur la planche : corriger les problèmes de son prédécesseur tout en proposant une expérience renouvelée. Et diable, c’est une mission réussie !
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Nombreux sont les jeux à avoir tenté de s’imposer dans le monde impitoyable de la construction cubique en 3D, sur lequel Minecraft règne en maître incontestable. Si on ne compte plus ceux qui s’y sont cassé les dents, Dragon Quest Builders premier du nom faisait partie des rares à proposer une alternative drôle, basée sur un aspect A-RPG, un apprentissage continu de nouvelles recettes et la présence de NPC qui vivent en communauté dans nos créations. Il s’agissait là d’une excellente base que les joueurs ont d’ailleurs appréciée à sa juste valeur, mais qui avait parfois les contours d’un brouillon avec une structure répétitive et le sentiment de reprendre toute la construction à zéro… plusieurs fois. Ce deuxième volet était donc l’occasion pour le studio BD5 de Square Enix, en duo avec Omega Force, de corriger le tir tout en faisant évoluer la formule.
Les fondations
Le pitch ne casse pas trois pattes à un canard, mais s’avère impeccable pour poser les bases : les adeptes de Kaos ne jurent que par la destruction, et les terres qu’ils contrôlent voient la répression de toute tentative de création. Il tient à vous de retrouver les quelques irréductibles rêveurs tapis dans l’ombre, et de convaincre ceux qui sont devenus disciples du mal malgré eux du bienfait de la construction. Pendant toute l’aventure, vous êtes accompagné de Malroth, dont le nom laisse peu de doute sur son caractère initial si vous connaissez l'univers DQ, mais qui semble pourtant avoir perdu la mémoire, prêt à nous aider à combattre les ennemis ! La bonne nouvelle, c’est que Malroth permet de rendre bien plus anecdotique le système de combat, qui est toujours aussi simpliste que dans le premier opus. Ne cherchez pas des attaques complexes et des tactiques folles pour venir à bout des ennemis, il faut juste éviter leurs offensives en se plaçant correctement. Dommage de ne pas avoir fait évoluer cet aspect du jeu, mais au moins, les combats sont maintenant relégués au second plan ce qui est sans doute un avantage.
Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt la création et surtout la gestion, deux éléments bien plus intéressants dans DQB2. L’aspect construction conserve les bases du premier opus, avec la possibilité de switcher en vue à la première personne à tout moment pour plus de précision. On retrouve le principe des plans à suivre à la lettre pour les missions, même si on peut par la suite choisir des créer les salles comme on veut à partir du moment où on place les objets de base dans une pièce fermée. Une paillasse et une lumière ? Hop, vous avez une chambre. Bien que le jeu vous indique la marche à suivre pour quelques salles, c’est souvent à vous de tester des choses avec les objets que vous avez sous la main pour découvrir, par hasard, une nouvelle formule. Du feu de bois et un coffre ? Hop, vous avez fait une cuisine ! Quelques tables avec des couverts dessus ? Vous voilà avec une salle à manger. C’est la logique qui prime et cet aspect « do it yourself » fait partie des points les plus attrayants de Dragon Quest Builders 2.
Les possibilités sont beaucoup plus nombreuses que dans l’opus précédent même si le principe de statistiques pour chacune des pièces a maintenant disparu. Cela ne veut pas dire que le système a perdu en profondeur, bien au contraire. En gérant la taille et la qualité des salles que vous construisez, vous rendez les habitants de votre ville plus heureux et ferez ainsi vivre la communauté. En effet, les NPC vaquent à leurs occupations, utilisant les toilettes et salles de bain, faisant eux-mêmes cuire la nourriture ou s’amusant avec les jeux mis à leur disposition. Si vous n’êtes jamais vraiment punis pour ne pas avoir mis toutes les commodités, vous êtes toujours récompensés quand vos NPC ont des choses à faire, ce qui se constate par l’obtention de coeurs aux fonctions multiples que nous expliquerons plus bas. Cela vous pousse constamment à créer de nouvelles choses… Mais le plus fun, c’est surtout de voir les habitants vivre leur petite vie tranquillement, bien aidés par un pathfinding très efficace soit dit en passant.
L'évolution
Il faut dire que les activités des habitants vous aident dans votre quête, continuellement. Si vous leur apprenez la cuisine, ils vous feront des plats. Si vous leur laissez des armes, ils s’équiperont pour défendre le village. Bref, ils sont toujours prêts à rendre service et voir leurs multiples interactions avec les trouzaines de salles et objets à leur disposition est un vrai petit bonheur. Mieux encore, dans certains cas, ils sont capables d’aller chercher eux-mêmes les matériaux pour un plan, mais aussi de construire des bâtisses ! Autant dire qu’à dix, certains plans d’apparence insurmontables passent comme dans du beurre. C’est d’autant plus important que Dragon Quest Builders 2 élargit la surface de construction. Bien que certaines phases ne vous donnent qu’un petit périmètre pour gérer les NPC, le fil rouge de l’histoire voit la civilisation arriver sur une île gigantesque dans laquelle vous pouvez faire ce que vous voulez ! Non, nous ne parlons pas juste de maisons, ateliers et restaurants, mais carrément de terraforming, avec la possibilité de créer des rivières, cascades et forêts à la force du poignet. Du travail de groupe avec les NPC qui se fait toujours dans la bonne humeur, malgré l’aspect fastidieux des tâches à accomplir, de prime abord. La culture de champs est d’ailleurs un exemple typique. Au début, vous devez tout gérer, ce qui peut s’avérer compliqué d’autant que certains légumes et fruits ne poussent que dans des conditions particulières. Puis, les NPC apprennent à vous aider et à la fin, ils bêchent, plantent, arrosent, cueillent, conservent, font cuire et servent eux-mêmes tous les aliments. Elle est pas belle la vie ?
Si nous vantions les qualités du premier opus, nous n’ignorons pas pour autant sa structure parfois pénible et répétitive. Une erreur que ne fait jamais Dragon Quest Builders 2 pendant les 70h de sa quête principale, qui peuvent s’étendre à l’infini selon votre créativité et l’envie de faire plaisir aux villageois. On apprend toujours une nouvelle formule de salle ou une nouvelle recette de craft, de quoi développer des idées pour l’Eden que l’on tente de construire. La possibilité de se téléporter à volonté sur les différents points de la carte est un must qui supprime les potentiels aller-retour redondants, impeccable pour le confort de jeu. Seul regret, les NPC trop bavards, qui ont tendance à se répéter. Certes, l’humour fait mouche, mais certains parlent pour ne rien dire ce qui nous pousse à zapper un peu. Dans l’ensemble, la structure et la trame se veulent bien plus libres avec la possibilité de voyager entre les sections du jeu, de revenir partout, mais aussi de découvrir les « Ilôts de L’Explorateur » selon le nombre de coeurs amassés. Dans ces îlots, on peut récupérer facilement des ressources, mais aussi des animaux (familiers) qui peuvent être utiles en nous donnant de la nourriture ou en faisant office de monture, par exemple. Il est même possible, en découvrant toutes les espèces endémiques d’une île, de gagner un matériau à l’infini pour la construction !
Le jeu en ligne
Il nous reste à aborder le jeu en ligne, une des grosses additions de cet opus. Builders 2 permet à quatre joueurs de coopérer en ligne (en plus du LAN sur Switch) sur l’île principale d’un des joueurs. Il n’est toutefois pas possible d’avancer dans la quête principale à plusieurs ni de jouer en écran splitté, ce qui s’avère bien dommage. On peut paramétrer de nombreuses options pour notre île afin d’éviter les griefers, ce qui est toujours là bienvenu. L’aspect communautaire ne passe pas que par le multi puisqu’on note la présence d’un mode Photo et de concours réguliers pour élire les meilleures images ou les meilleures constructions.
Au final, Dragon Quest Builders 2 est une excellente surprise tant il parvient à corriger les erreurs de son prédécesseur pour offrir une expérience encore plus fun, nous faisant notamment gagner en liberté.
Dragon Quest Builders 2 - Construire avec ses amis
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Points forts
- La direction artistique et l’humour Dragon Quest
- Les musiques toujours au top de Sugiyama-san
- Les villageois, pleins de vie et autonomes
- Une structure changeante qui évite les répétitions
- La liberté créative
- L’exploration et l’expérimentation sont récompensées, voire encouragées
Points faibles
- Parfois trop bavard
- Pas de jeu en coop sur une même machine
- Un seul fichier de sauvegarde
- Quelques ralentissements sur Switch, encore plus en mode portable
Dragon Quest Builders 2 est au-delà de nos espérances. Cette suite récupère l’essence du premier opus tout en corrigeant ses erreurs et en développant sa formule grâce à une liberté accrue. Voir les NPC vivre leur vie et participer aux constructions s’avère fun, voire grisant, surtout quand on arrive à l’aboutissement d’un gros projet. Avec des centaines d’objets, des salles variées et une surface de construction immense que l’on peut terraformer, pas sûr que vous en verrez le bout de si tôt ! Une incroyable ode à la créativité et à l’expérimentation que l’on vous conseille avec plaisir !