Bien que que les trois précédents contenus s'inscrivaient à l'intérieur de l'histoire originale en revenant sur la disparition des compères de Noctis, l'Episode ici présent se situe bien des années avant afin de nous raconter comment l'homme est devenu cet être maléfique rongé par la haine. Alors qu'on apprendra que c'est avant tout le chagrin qui s'est transformé en colère, elle-même ayant amené Ardyn à se venger du roi du Lucis et par la même occasion sa descendance, la narration de ce DLC laisse à désirer. C'est ainsi à travers un prologue découpé en deux temps qu'on découvre un Ardyn baignant dans le bonheur puis trahi et enfin meurtri à la suite d'expérimentations sur sa personne. Tout ceci nous est conté à travers une poignée de cinématiques et quelque rapides séquences de gameplay servant de tutorial. Malheureusement, cette mise en bouche surprend par son manque d'ambition tant dans la qualité desdites cinématiques que le premier passage «in game» se déroulant dans une base réduite à quelques pièces et servant principalement à consolider l'univers en place à travers certaines interactions synonymes d'informations sur le monde d'Eos. On aura néanmoins le plaisir d'affronter Ifrit avant que celui-ci ne rejoigne notre cause en nous servant d'invocation personnelle.

Une Insomnia pour des objectifs à dormir debout

C'est une fois bouclé ce prologue que les choses sérieuses commencent à Insomnia quelques années après. Du moins, c'est ce qu'on aurait souhaité. Malheureusement, on est ici face au syndrome de la ville fantôme, attrayante, aiguisant notre curiosité mais ne servant finalement à rien si ce n'est être le théâtre d'une poignée d'objectifs ici réduits à des tours à désactiver. Bien que ce procédé se retrouve dans kyrielle d’excellents jeux (Assassin's Creed, Horizon : Zero Dawn, Spider-Man...), il n'en restait pas moins qu'une composante introductive destinée à nous familiariser avec notre environnement. Dans Ardyn, il est central sachant qu'après avoir désactivé trois des sept tours de la ville, il ne nous restera plus qu'à affronter les deux boss mentionnés quelques lignes avant afin de conclure l'aventure.

Pourtant, histoire de rentabiliser un peu son achat, on prendra son temps même si après quelques échauffourées, on aura déjà tout vu de ce que le contenu a à offrir. En somme, une fois désactivée une tour (amenant automatiquement un combat contre un gardien), plusieurs coffres apparaîtront dans la zone alentours. En récupérant leur contenu, vous pourrez en utiliser une partie en combat ou vendre ce que bon vous semble pour acheter plusieurs galurins à Ardyn afin d'augmenter un peu ses stats. Si on appréciera ou non le ridicule de certains d'entre-eux (casque de chantier, chapeau de noël, de lutin), ils auront l'avantage de booster un peu notre attaque, défense.. Cependant, Ardyn étant tellement puissant, on aura vite fait de compter sur nos capacités physiques et magiques nous permettant de nous déplacer rapidement pour prendre l'adversaire de cours ou d'invoquer Ifrit afin que ce dernier lance une des trois attaques disponibles en fonction du nombre de jauges dédiées préalablement remplies. Et comme si ça ne suffisait pas, il sera même possible d'utiliser plusieurs sorts pour éliminer un grand nombre d'ennemis à la fois. S'il faudra engranger de l'énergie (après avoir démonisé l'adversaire), cette technique s'avère tellement simple et courante qu'on passera son temps à frapper nos ennemis puis à absorber leur force vitale pour pouvoir user d'un de nos trois pouvoirs afin d'écourter le combat suivant.

Dans les faits, diriger Ardyn est plutôt plaisant mais aussi cool et naturel soit le gameplay, il n'arrive jamais à masquer un énorme manque d'ambitions. On aura alors du mal à se satisfaire de cette maniabilité agréable mais bien trop assistée et des deux boss finaux dont le gigantisme de l'un est proportionnel à la simplicité de la méthode pour le battre. Difficile dès lors de pleinement profiter de l'épisode d'Ardyn assez symptomatique d'un jeu dont l'ouverture et le côté international auront paradoxalement mis en exergue une façon de concevoir le RPG de façon plus occidentale sans jamais en saisir les codes, les usages mais aussi les nuances.