Contributeur
Si certaines personnes se plaisent à partir tous les ans au mois d'août dans leur camping préféré, à patauger dans leur piscine préférée, avec leurs voisins préférés, de plus en plus recherchent la singularité, l'expérience atypique qui laissera des images mémorables. De la même façon, nombreux sont les joueurs à vouloir vivre de nouvelles et rafraîchissantes expériences vidéoludiques, à vouloir s'éloigner des sentiers battus de la guerre contre des zombies futuristes pas commodes à coups de lance-roquettes, pour se plonger dans des univers plus fins... plus... délicats. Et pour s'évader, quoi de mieux que de rêver ?
Merci à Killimias pour la réalisation de cette vidéo
Une entrée en matière alléchante
Pankapu : Le Gardien des Rêves est un jeu de plates-formes / action narratif épisodique développé par Too Kind Studio. Le joueur entre dans la peau de Pankapu, fils spirituel du dieu des rêves Iketomi, qui l'a créé afin de combattre les cauchemars qui s'immiscent dans son monde et qui tentent de l'envahir. C'est l'occasion pour le joueur de découvrir l'univers particulièrement doux, coloré et onirique d'Omnia, qu'il faut sauver. Le début de l'alpha nous présente un écran de menu à la fois très ... succinct, mais aussi particulèrement envoûtant. Succinct parce qu'aucun paramétrage n'est possible à partir de cet écran : il vous faudra directement jouer, ou bien quitter (ce qui serait relativement dommage si l'on veut tester le jeu, admettons-le). Envoûtant parce qu'il m'a fallu prendre des notes à ce moment précis, les yeux rivés vers mon carnet, les oreilles s'émerveillant de cette magnifique entrée en matière musicale. Et cette remarque s'applique allègrement au reste du jeu présenté : c'est doux, c'est mélodieux, c'est un petit arrangement de piano et de flûte qui vous transporte sans vous demander votre reste. En levant les yeux, je m'émerveille de la patte artistique et ses couleurs douces, et je me languis de voir la suite.
Vous en avez rêvé, Iketomi l'a fait
Le jeu commence par une cinématique simple, faite de dessins qui s'enchaînent et qui suffisent à situer l'action tout en contribuant à créer l'univers. C'est beau, c'est frais, c'est chaleureux. Ça transporte. On commence par y voir un jeune enfant, Jaha'rell, sortir de son sommeil en larmes après avoir fait un mauvais rêve. Son père (ou son tuteur légal, qu'en sais-je) se met alors en quête de lui lire un conte, censé chasser les mauvais rêves... Et c'est là que commence notre aventure, celle du monde d'Omnia, qui jadis vivait dans la paix la plus absolue mais dont la quiétude a été troublée par d'étranges et obscures créatures, les cauchermars. Afin de les arrêter, vous avez non seulement été mandaté, mais aussi littéralement créé par le dieu des rêves (c'est ce qui s'appelle avoir la pression). Dans sa quête, Pankapu rencontrera divers personnages qui vont l'aider, comme Chii, une araignée magique, qui fera office de guide. A partir de là, on pourrait penser que le jeu resterait dans ce niveau de lecture et laisserait de côté l'histoire de Jaha'rell, car après tout, cela aurait pu être un simple pretexte, un simple chemin vers le conte. Mais il n'en est rien. Le scénario, qui semble simple à première vue, est censé nous mener à travers ces deux histoires bien distinctes, l'une semblant bien plus douce que l'autre...
Ce rêve bleu...
Il s'agit tout d'abord de préciser que cette alpha ne dure pas plus de 15 minutes (ou alors vous avez bien bien bien observé les décors), mais permet de voir les capacités de base du personnage. Pankapu, qui est équipé d'une épée et d'un bouclier, doit trancher les cauchemars, matérialisés pas des espèces de globes noirs, pour aller sauver les rêves, qui eux sont bleus (oui, comme dans la chanson). Il s'agit donc ici de progresser à travers le niveau en n'oubliant aucun de nos amis oniriques. S'ils ne sont pas spécialement difficiles à récupérer, on peut tout de même imaginer que la difficulté sera progressive. Par ailleurs, les ennemis ne sont pas ardus à combattre non plus : 3 coups d'épée et le tour est joué (ce qui n'est pas bien dur lorsque l'on se protège au bon moment et que l'on utilise correctement la portée assez longue de son arme). A noter, cependant, que si les ennemis ne sont pas puissants individuellement, un groupe de petits cauchemars, accompagnés de leur grand frère le cauchemar aux gros bras, pourra vous faire mal. Voire même vous tuer. Mais pas pour longtemps, puisque vous réapparaîtrez dans l'attrape-rêves le plus proche que vous avez visité : c'est beau les checkpoints.
Une délectation pour les sens
Comme précisé au début de la preview, la musique est un véritable enchantement, c'est doux, c'est mélodieux : parfait pour accompagner un tendre conte d'enfant, et c'était charmant les minutes que l'alpha a duré, mais qu'en penser sur des heures d'affilée de jeu ? La musique constitue l'intégralité de la bande sonore : il n'y a pas de bruits de coups d'épée, de dégainage de bouclier, de gémissements d'ennemis, uniquement cette musique fluette. Certains pourront apprécier cette originalité quand d'autres pourront trouver ça assez perturbant, d'autant plus qu'un combat à l'épée, même onirique, est censé être énergique et dynamisant. Un décalage entre l'univers et l'action est donc créé par le biais de cette inadéquation musicale qui se ressent également dans la patte graphique : notre petit Pankapu se détache totalement du décor pour lequel il a été créé. Peut-être ces décalages sont-ils dus à une volonté de montrer l'absurdité du combat dans ce monde qui n'était autrefois que quiétude, tout en insistant sur la mise en abyme de ce conte onirique raconté à cet enfant tourmenté par les rêves...
Too Kind Studio ne s'arrêtera pas là
Si un morceau du chapitre 1 est évoqué dans cette alpha prometteuse, les développeurs nous annoncent pas moins de 8 chapitres pour suivre ce double récit, dans lesquels nous pourrons découvrir des fragments du passé de Jaha'rell, mais aussi un petit Pankapu tout en évolutivité. La sortie du jeu est prévue pour fin 2015 sur PC, en français et anglais, mais aucune autre information n'est détaillée concernant les tarifs du jeu, qui sortira sous forme d'épisodes. L'alpha est disponible sur le site des développeurs alors n'hésitez pas à leur rendre visite pour leur faire un petit retour, suivre leur actualité ou bien directement tester ce petit bout de rêve !
Si l'alpha est très courte, nul doute qu'elle laisse entrevoir un jeu inspiré, travaillé et prometteur. L'ambiance créée est vraiment distincte de ce que j'ai pu voir récemment et se détache donc des autres productions (un peu peut-être comme Braid l'avait fait avec sa superbe bande-son).