Fondée en 2001 par trois Français aux caboches bien faites et pleines de bonnes idées, Ankama Games a su se créer une place à part dans le paysage vidéoludique mondial. Portée par ses deux projets phares, Dofus et Wakfu, la société roubaisienne n’a jamais cédé à la facilité en multipliant les projets dans le jeu vidéo, tout en allant aussi explorer de nombreux autres domaines. Mangas, animation et jeux de société, autant de supports qui ont permis d’étendre les univers créés par la firme. Une dynamique qui reste toujours au cœur de la stratégie d’Ankama, puisque c’est aujourd’hui le marché mobile qui est dans sa ligne de mire. En effet, après un Dofus Battle un poil tombé aux oubliettes, c’est Wakfu Raiders qui s’apprête à déferler sur nos téléphones.
Dans le monde du jeu mobile, il existe ce que l’on appelle le <i>soft launch</i>, une pratique consistant pour un éditeur à sortir son titre sur un marché plus ou moins mineur (Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande, etc.). La raison ? Récolter des données sur l’utilisation de son jeu et avoir les retours d’une communauté de joueurs afin d’en améliorer l’équilibrage, de tester de nouvelles fonctionnalités et à terme préparer son lancement global. Ainsi, c’est à l’occasion de son <i>soft launch</i> à Singapour que nous avons décidé d’aller jeter un coup d’œil au dernier-né de chez Ankama, Wakfu Raiders.
Raiders : Les mondes parallèles
Comme son nom l’indique, Wakfu Raiders s’inscrit dans l’univers étendu de Wakfu, et se déroule donc dans le Monde des Douze. Enfin presque, puisque c’est un Monde des Douze alternatif, né des rêveries d’un demi-dieu, fils contrarié d’Ecaflip, et nommé Etatim. Il sera donc possible, au gré des divers niveaux qui constituent Wakfu Raiders, de traverser des contrées et de rencontrer des figures bien connues des amateurs de la licence. Ainsi, à l’occasion de ce <i>soft launch</i>, il est possible d’explorer à l’envi les régions d’Incarnam, Astrub, Brâkmar, Sufokia, Bonta et Amakna. De manière très classique, ces régions sont subdivisées en niveaux emplis d’ennemis qu’il faudra terrasser afin de continuer à progresser. Chaque dernier niveau sera aussi l’occasion de rencontrer un boss le temps d’un combat généralement plus difficile que les autres, et demandant une certaine préparation. Préparation qui sera d’ailleurs facilitée par la possibilité de rejouer les niveaux déjà terminés en difficulté supérieure afin de récolter divers matériaux de craft et d’évolution. Et si, pour le moment, peu d’éléments de l’histoire sont présents, la version finale du titre devrait proposer un récit tout à fait satisfaisant.
Pour ce qui est de ses mécaniques de jeu, Wakfu Raiders emprunte énormément à des titres comme Puzzles & Dragons, Dragon Blaze et cie. Comme bien souvent, la première étape consistera à se créer une équipe de héros à même d’aller botter le train de chacun des gugusses qui croiseront sa route. De nombreuses statistiques ainsi qu’un système de rang (de une à cinq étoiles) détermineront la puissance d'un héros, ainsi que son efficacité au combat. Histoire d’en rajouter une couche, chaque héros sera aussi affilié à un élément parmi les six que compte le jeu. Eau, Air, Feu et Terre s’opposeront ainsi les uns aux autres à la manière d’un pierre-papier-ciseaux, tandis que Lumière et Ombre formeront un binôme à part se contrant mutuellement. La composition de son équipe en fonction de ces éléments, et des éléments des troupes que l’on affrontera, sera donc capitale afin de triompher plus facilement. Ajoutons à cela une panoplie d’aptitudes spéciales à débloquer et à améliorer pour chacun des personnages, la possibilité de lancer des attaques combinées avec différents personnages en fonction de leurs éléments ainsi qu’une tripotée d’équipements (à découvrir ou à crafter) capables de booster les statistiques des héros, et l’on obtient un nombre de variations assez impressionnant, et des possibilités tactiques à ne plus savoir qu’en faire.
Une fois cette phase de préparation terminée, il sera temps de partir affronter la racaille. Là, et c’est un poil dommage, le joueur sera quasi passif, ses personnages attaquant automatiquement les adversaires qui leur font face. Charge à lui cependant de déclencher les attaques spéciales au bon moment afin de maximiser les dégâts. Sans être renversant ou innovant, ce système de combat gagne un peu en profondeur dans la mesure où les deux équipes (héros et ennemis) sont placées sur trois rangs, qui boostent les stats de différentes manières. Histoire de rajouter un peu de piquant, chaque rang devra être éliminé dans l’ordre, du plus près au plus loin. Il sera donc, là encore, très important de bien constituer son équipe en plaçant devant des héros capables d’encaisser de lourds dégâts, sous peine de se faire balayer en un tournemain. Toutes ces petites subtilités forment donc un tout assez charmant, et au final très agréable à jouer.
Du contenu en pagaille
Maintenant que nous avons évacué tout ce qui touche au cœur du gameplay, passons aux à-côtés. Pour commencer, ce <i>soft launch</i> propose aussi de s’essayer à deux autres modes de jeu, là encore très classiques pour ce type de jeu. Le premier, sobrement nommé « l’Arène », donne l’occasion d’aller se frotter à d’autres joueurs de Wakfu Raiders, équipe contre équipe. Une fois l’adversaire sélectionné, le combat se gère de manière totalement automatique, et l'on ne peut qu’assister à sa victoire, ou à sa défaite si l'on a mal calculé son coup. Bien évidemment, un système de classement et de récompense vient pimenter la chose. L’autre mode de jeu présent se nomme « la Crypte », et permettra d’aller récupérer des matériaux nécessaires à l’évolution des héros, de l’or, et des potions d’expérience. Il se compose de différents mondes qui s’ouvrent les uns après les autres en fonction des jours de la semaine. De plus, chaque niveau ne pourra être réalisé que trois fois par jour, afin de limiter le farming (ce qui est un peu dommage à mon humble avis). D’autres modes de jeu devraient au final être disponibles dans la version finale de Wakfu Raiders, dont la possibilité de jouer certaines missions en coopération, ou de créer et améliorer une base afin de récolter des matériaux de craft, mais il nous est impossible de vous en parler pour le moment, ces derniers n'étant pas implémentés à l'heure actuelle. Cela laisse cependant présager le meilleur pour la diversité du jeu lors de sa sortie.
Parlons enfin du côté technique de ce Wakfu Raiders, à commencer par son énorme point fort : ses graphismes. Les sprites des personnages ainsi que leurs animations sont ainsi magnifiques, parés de couleurs vives et chatoyantes très agréables à l’œil, et parfaitement en accord avec les standards développés par Ankama pour Wakfu. Les décors, modélisés en 3D, s’en sortent aussi avec les honneurs et offrent un cadre charmant dans lequel nos héros évoluent avec grâce. Côté sonore, Wakfu Raiders n’est pas en reste avec une bande originale très sympathique, bien qu’un peu classique. Il faut dire que les personnages sont tous doublés, ce qui apporte un charme supplémentaire lors des combats. Enfin, et c’est là un élément à ne pas négliger, l’application est d’ores et déjà extrêmement stable, et les serveurs semblent eux aussi très solides. Durant mes heures de jeu, je n’ai eu à subir aucune déconnexion intempestive, et j’ai pu jouer à peu près partout sans grands problèmes.
<i>*Aperçu réalisé sur iPhone 6.</i>
Wakfu Raiders, Embarquez pour un voyage épique
Bien que Wakfu Raiders ne soit pas encore terminé, les quelques dizaines d’heures que nous avons passées dessus s’avèrent des plus satisfaisantes. Si les amateurs de Puzzles & Dragons-like seront loin d’être surpris par les mécaniques qui président à ce Wakfu Raiders, il n’en demeure pas moins que les équipes ayant travaillé sur ce titre ne se sont pas contentées d’un vulgaire copier-coller. Que ce soit au niveau du système de combat, de l’évolution des personnages ou bien de l’équipement, la subtilité et la stratégie sont de mise, et laissent présager du meilleur. De plus, Wakfu Raiders évite avec brio les écueils habituels du genre : avec son inventaire infini (pour les objets et les créatures), sa distribution généreuse de monnaie in-game et sa difficulté bien dosée, on ne se sent pas poussés à l’achat en argent réel pour progresser, un fait suffisamment rare pour être souligné. Au final, Wakfu Raiders s’avère déjà très plaisant à jouer en l’état, à tel point qu’il nous tarde de tâter sa version finale, qui aux dernières nouvelles devrait débarquer dans les boutiques françaises dans le courant de l’été.