Après le sympathique Crackdown 2 et quelques collaborations sur des titres Kinect, le studio écossais Ruffian Games revient sur le devant de la scène avec Hollowpoint, un jeu d’action à l’ancienne à sortir en dématérialisé sur PS4 et PC. Mêlant exploration, shoot et plates-formes sur fond de science-fiction, l’aventure tente de titiller la fibre nostalgique du joueur. Premières impressions après une prise en main d’une vingtaine de minutes…

Kinect Sesame Street Season 2, Kinect Playfit ou encore Kinect Star Wars : on ne peut pas dire que Ruffian Games se soit particulièrement illustré par la nature et l’excellence de ses collaborations avec d’autres studios. Heureusement, son palmarès affiche la compilation The Master Chief Collection (travail aux côtés de 343 Industries sur Halo 3 et 4 inclus dans ce best of) et surtout l’exclusivité Xbox 360 Crackdown 2 en tant que développeur unique en 2010. Alors qu’auparavant son travail semblait entièrement dédié aux consoles de Microsoft, le studio paraît aujourd’hui retourner sa veste (ou, lucide, désire simplement survivre) en développant désormais sur PlayStation 4 une aventure qui sent plus ou moins bon le rétro…

SCIENCE-FICTION DE SÉRIE B

L’action de Hollowpoint se déroule au XXIIème siècle. Vous faites partie d’une organisation de mercenaires qui, sans scrupules, enchaîne les contrats dans le but de collecter un maximum d’argent et ainsi augmenter considérablement son influence sur les marchés. En mettant vos compétences au service des compagnies qui rémunèrent le plus, vous devez parfois accepter en échange de travailler en équipe avec d’autres mercenaires. De toute manière, le niveau de difficulté de certaines missions nécessite la présence de plusieurs individus ainsi qu’une coordination précise. Concrètement, l’aventure prend la forme d’un jeu d’action en 3D mais doté d’un gameplay en 2D, où le personnage se déplace selon un scrolling horizontal mais aussi vertical (lorsqu’il utilise les ascenseurs ou grimpe sur les plates-formes à l’aide des échelles). Votre but est à la fois d’explorer les divers étages à la recherche d’éléments précis mais aussi de nettoyer les lieux de tous les ennemis. Le but de la démo jouable était de libérer deux prisonniers enfermés dans des cellules à différents étages. Il fallait donc d’abord les localiser en suivant le radar puis se débarrasser des belligérants qui entravaient la progression et dont certains détenaient la clé des cellules.

Premier constat : la maniabilité du personnage s’avère plutôt bonne puisque ce dernier est, par exemple, capable de sauter puis de s’accrocher automatiquement sur le rebord des plates-formes alentour afin de s’y hisser ensuite automatiquement. De même, il peut tirer devant lui sur le premier plan mais aussi – plus original – sur l’arrière-plan, quelle que soit la position de l’adversaire. Cette dernière possibilité se concrétise par un curseur / point de mire que vous dirigez à l’aide du joystick et qui, sur un principe un peu similaire à un rail-shooter, vous permet de balayer de vos tirs tout l’arrière-plan (gare aux screenshots trompeurs qui ne montrent pas cette mire). En réalité, les ennemis peuvent se déplacer librement dans ce dernier, se cacher derrière une caisse tout au fond du décor ou bien encore rejoindre le premier plan tout en tirant sur le héros. De cette possibilité naît d’ailleurs un petit souci de jouabilité, précisément lorsque les adversaires arrivent vers vous. Car non seulement le déplacement de la mire apparaît un peu trop lent, mais surtout au moment où l’ennemi sort de l’arrière-plan pour débouler au premier, il y a une très brève période de transition durant laquelle vous ne pouvez plus vraiment l’atteindre. Ce qui peut vous causer quelques dommages quand l’ennemi, fraîchement débarqué, vous tire dessus instantanément ou se rue sur vous. La seule parade reste donc de vous déplacer sur la gauche ou la droite et, en tout cas, de mettre suffisamment de distance entre l’agresseur et vous pour pouvoir le shooter sereinement. Bien sûr, ce genre de problème est censé moins se poser lorsque l’action réunit plusieurs joueurs sur le même écran…

MULTI COOPÉRATIF

Si l’aventure ne semble pas accessible en coopération locale, en revanche elle permet à quatre joueurs de se rejoindre en ligne et de jouer ensemble sur le même écran, tous unis contre l’ennemi. D’ailleurs, il existe quatre types de mercenaires sélectionnables à la base et qu’il est possible de booster à l’aide de points de compétence récupérés à l’issue de chaque mission. Leur arsenal et leur équipement peuvent être upgradés aussi grâce aux crédits collectés un peu partout dans les décors. Au casting figurent par exemple un genre de sniper ainsi qu’un costaud maniant un bazooka et une boîte à outils apte à donner naissance sur place à une tourelle de tirs automatiques. Mais il y a aussi un personnage équipé d’une mitraillette peu puissante qui est capable néanmoins de se faufiler dans les conduits les plus étroits et de sauter plus haut. Bonne nouvelle : si vous pouvez soigner un de vos coéquipiers, et même le faire revivre, vous avez aussi la possibilité de vous abriter mutuellement derrière certains éléments du premier plan, comme des pylônes ou plots de béton. Idéal, par exemple, pour échapper aux tirs ennemis ou recharger avant de sortir de sa planque rapidement et sulfater à tout-va. De même, libre à vous de laisser momentanément vos coéquipiers shooter les ennemis pendant que vous faites le tour, en prenant une échelle et en évoluant sur les plates-formes en hauteur, afin de surprendre les vilains par derrière, voire même leur tirer dessus depuis votre position. Cool.

Mercenaires, tenues mécanisées upgradables, arsenal de pointe, missions à effectuer pour ou contre le complexe militaro-industriel… Il ne fait aucun doute que l’ombre – y compris esthétique – de la saga Metal Gear Solid plane au-dessus de Hollowpoint. En y ajoutant un gameplay traditionnel en 2D et une touche esthétique générale fleurant bon le futur tel qu’il était vu dans les années 80-90, les développeurs semblent se montrer nostalgiques des « platform-shooters » qui régnaient à l‘époque (les Probotector et autres Metal Slug). D’autant que, dans la droite lignée de ces illustres titres, la difficulté apparaît ici grandissante selon des contrats répartis selon différents niveaux (Bronze, Argent, Or, Platine et Black). Last but not least : chacun de ces contrats bénéficie de sa carte propre et semble éviter la routine puisqu’il mélange, pour des objectifs bien différents, exploration, plates-formes et shoot. Enfin, si aucun élément n’a filtré quant à la présence d’une campagne scénarisée en bonne et due forme, le jeu devrait toutefois déjà offrir en l’état une durée de vie plus que correcte.