Chez Two Point Studios, on semble s'être lancé un défi : faire des jeux de gestion sur des thèmes pas ou peu utilisés dans le passé. Après le campus universitaire, voici le musée ! Et plus généralement, c'est tout le principe d'exposition qui, dans Two Point Museum, sera votre terrain de jeu. L'objectif, comme toujours, est de faire beaucoup d'argent. Mais attention, la connaissance, c'est important aussi !
Nous avons pu jouer aux trois premiers scénarios de Two Point Museum, dans une session d'environ six heures de jeu. Nous sommes donc sur ce qu'on appelle un tycoon, un jeu vidéo où vous construisez votre bâtiment pour qu'il soit aussi performant que possile, dans le but général de faire de l'argent. Est-ce que construire un musée c'est facile ? One ne va pas s'étendre là dessus car la réponse est : oui. Two Point Studios a perfectionné l'art de vous laisser construire des choses efficacement, et on peut déjà leur rendre hommage pour ça. Ce qui nous interpelle davantage, c'est que les jeux de construction de musées ne sont pas légion ! Abreuver vos visiteurs de connaissances tout en les délestant de leur pécule, voilà votre mission.
Expéditions et vraies stratégies
Pour que votre musée cartonne il faut avoir de beaux éléments à présenter. Pour ça, Two Point Museum emprunte la mécanique d'un concurrent, Jurassic World : Evolution. Vos employés vont devoir partir en expédition pour trouver des reliques, du squelette de dinosaures à la plantes rare, en passant par le poisson clown (nous y reviendrons). La planisphère vous ouvre la porte à de multiples voyages au sein de ce monde fictif. Plusieurs visites seront nécessaires pour débloquer la totalité des éléments d'un espace, et plus encore si vous voulez maximiser votre score. Avec les nombreuses destinations déjà présentes pendant cette bêta, il y a largement de quoi faire. Il ne suffira pas d'envoyer vos troupes au hasard : il y a tout un système d'expérience, de compétences, d'objets à emporter avec soi... Qui vont influencer le résultat. Une expédition, ça se prépare ! Des événements aléatoires vont s'imposer à vous pour pimenter l'aventure de vos explorateurs, émulant les péripéties du périple : allez-vous choisir de vous planquer pendant une tempête de sable, au risque de rater une découverte, ou allez-vous tenter votre chance et risquer une blessure ?
À la fin de l'expédition, vous récupérerez une découverte à présenter dans votre établissement. L'ouverture de la grosse caisse rappelle les loot boxes, bien qu'il n'y ait aucun système de micro transaction dans le jeu, évidemment. Votre trésor peut être plus ou moins rare, être de plus ou moins bonne qualité... Et donc générer plus ou moins de "buzz", l'une des valeurs que vos visiteurs recherchent en priorité. L'inquiétude que nous pouvons avoir, c'est que si on souhaite absolument avoir la meilleure qualité possible pour un objet, il va peut-être falloir "farmer" les expéditions. De même si on souhaite réunir tous les morceaux d'un squelette de dinosaure. On risque de vouloir accélérer le déroulement du temps pour attendre la prochaine expédition, surtout qu'on ne peut en lancer qu'une à la fois (en tout cas dans notre session c'était le cas). Attention à la répétitivité...
Modeler un modeste musée
Rassurez-vous, ces expéditions sont une grosse nouveauté qui mérite qu'on s'y attarde, mais elles restent une petite partie du jeu. Two Point Museum est le digne petit frère de Hospital et Campus, et vous allez passer le plus clair de votre temps à construire un beau bâtiment pour accueillir vos visiteurs. C'est d'ailleurs la première fois que l'esthétique de vos constructions a un impact important. Le buzz de votre exposition dépend également de votre capacité à l'habiller avec des décorations, si possible pertinentes en terme de thématisation. Il faudra également maintenir en état vos objets, entre autres éléments de gestion à ne pas négliger. La sécurité par exemple, avec des Gardes qui patrouillent, qui récupèrent les patronnages financiers de vos visiteurs, mais qui doivent aussi garder un oeil sur les caméras de surveillance que vous aurez judicieuses placé. Il faudra également organiser des visites guidées, en prenant soin de leurs thèmes ou de leur longueur pour avoir un bon pourboire à la fin, il faudra aussi gérer des recherches sur vos trouvailles pour améliorer vos connaissances et donc ce que vous transmettez aux clients... Et il faudra même faire attention aux gosses !
Car chaque visiteur a ses propres exigences, ils ont même des profils différents, du professeur qui veut avoir accès à énormément de savoir aux enfants qu'il vaut mieux garder à l'oeil... Pour le bien de votre collection ! Pour ça, des attractions interactives peuvent être construites, car comme le veut la formule, on apprend mieux en s'amusant. Les fans d'optimisation qui veulent plaire à tout le monde auront du pain sur la planche. Mais le meilleur argument de Two Point Museum pour maintenir notre intérêt, c'est le contenu immense qu'il promet de proposer.
Une nuit au musée à s'amuser
Sur cette cession de six heures, nous avons pu voir les thèmes archéologique, botanique, aquatique et "horrifique". Difficile de savoir à l'avance combien d'autres thèmes il y aura, d'autant que le studio a l'habitude de proposer des DLC avec de nouveaux thèmes ; mais la bonne surprise vient des sous-thèmes, et surtout des changements que ceux-ci engendrent dans le gameplay proposé ! Ainsi, le thème aquatique vous propose d'aller chercher des reliques, à afficher de manière très classique... Mais aussi des poissons, pour lesquels il faudra prévoir un aquarium. Il faudra les nourrir, les entretenir, gérer la température de l'eau (tous les poissons ne vivent pas à la même température, ça veut dire plusieurs bassins !)... C'est un véritable jeu dans le jeu. Et si on y additionne la gestion de l'humidité de la pièce pour les plantes tropicales, de la température qu'il faut garder bien froide pour le Yéti congelé (sinon il attaque vos visiteurs...), des os de dinosaures qu'il faut assembler ou du besoin de faire une jolie pièce pour les fantômes capturés (oui oui... Et en prenant compte de l'époque à laquelle ils ont vécu pour décorer la pièce en question s'il-vous plaît...), ça crée un nombre de possibilités massif ! Et quand vous comprenez que dans chaque musée vous pouvez choisir d'exposer ou de ré-exposer les thèmes que vous avez déjà débloqué ailleurs, les possibilités semblent infinies.
Dernière agréable surprise, la progression va changer par rapport aux précédents jeux du studio. Peut-être que, vous aussi, vous aviez tendance à complètement terminer un niveau et débloquer tous les objectifs avant de passer au suivant. Désormais ce sera impossible, puisque le jeu vous forcera à avancer sur plusieurs musées en parallèle. Ce va-et-vient va permettre de voir des choses différentes régulièrement, et on devine que l'idée est bien d'éviter un maximum la répétitivité, l'ennemi mortel de ce type de jeu.
À part la prise en main, toujours impeccable sur les jeux Two Point, la plus grosse crainte des créateurs de jeux de gestion est, et restera toujours, la répétitivité et le besoin de renouveller l'expérience. Two Point Museum, en choisissant un sujet qui paraît très spécifique de prime abord, ambitionne de proposer de multiples gameplay différents dans un seul et même jeu. Après six heures passés sur le titre, on a l'impression d'avoir effleuré la surface des possibilités, de la multitude de petites choses amusantes à gérer, et surtout des thèmes proposés et des mécaniques différentes qu'ils imposent. La crainte principale reste le système d'expéditions, grisant au départ mais qui peut vite être un frein au fun. Saura-t-il éviter que nos parties ne se résument à attendre LE bon objet ? Si c'était le cas, on se dirigerait vers un ténor du genre !