Sept longues années après la sortie du dernier volet, la saga phare Dynasty Warriors fait son grand retour début 2025 avec un épisode aux allures de reboot. Il faut dire qu'après l'échec du neuvième opus, la franchise avait bien besoin de se remettre en question. Alors est-ce que Dynasty Warriors Origins est un nouveau départ réussi pour la licence ? On a pu y jouer pendant 4 heures et voilà ce qu'on en a pensé !
Si vous êtes un joueur assez régulier, vous avez sûrement déjà joué à un Muso dans votre vie, et peut-être même sans le savoir. Derrière ce terme, on désigne un sous-genre du jeu d'action, proche du beat'em up, dans lequel le joueur contrôle un personnage sur un champ de bataille qui fait face à des armées entières d'ennemis que l'on balaie facilement en quelques coups. Ces dernières années, le genre a eu droit à un grand nombre de jeux dérivés que vous connaissez sûrement comme One Piece : Pirate Warriors 4, Persona 5 Strikers, Fire Emblem Warriors, mais surtout Hyrule Warriors : L'Ère du Fléau qui se déroule dans l'univers de Zelda et qui est d'ailleurs le Muso le mieux vendu de tout le temps.
Au-delà de leur genre, ces jeux ont tous en commun d'être développés et édités par les mêmes entreprises, à savoir Omega Force et Koei Tecmo. Mais avant de produire des spin-off, ces deux acteurs importants du jeu vidéo japonais ont créé la formule du Muso avec une série de jeux qui est devenue leur franchise phare : Dynasty Warriors. Depuis toujours, cette saga s'inspire des Trois Royaumes, une période de l'histoire chinoise entre 220 et 280 où le pays est divisé entre trois camps et qui marque le début de la Chine médiévale. Après Dynasty Warriors 9 qui a été un échec critique, la licence revient sept ans plus tard avec Dynasty Warriors : Origins, un épisode aux allures de reboot. Alors que le jeu est prévu pour le 17 janvier 2025, on a pu y jouer pendant 4 heures à quelques mois de sa sortie et voici ce qu'on a pensé de ce retour de Dynasty Warriors.
Une approche inédite de l'histoire des Trois Royaumes
Pour la première fois de la saga, Dynasty Warriors Origins nous fait incarner un personnage original. Si ce dernier est évidemment muet et amnésique, ce cliché éculé du jeu vidéo a au moins ici l'avantage d'introduire l'histoire des Trois Royaumes de façon claire à ceux qui ne la connaissent pas. C'est d'ailleurs l'une des volontés affichées par Koei Tecmo, rendre l'intrigue plus linéaire afin qu'elle soit plus accessible à un nouveau public. Dans le même temps, les vétérans ne seront pas pénalisés car cela apporte un point de vue inédit sur cette histoire qu'ils connaissent par coeur en étant plus impliqués. D'ailleurs, pour rendre cette intrigue plus captivante, on peut noter qu'Omega Force a fait un effort sur ses cinématiques. Désormais, elles profitent d'une mise en scène beaucoup plus soignée, avec des modèles de personnages plus beaux que jamais, ce qui permet d'être plus facilement immergé. Si l'histoire débute lors de la Révolte des Turbans Jaunes, c'est pour nous amener à connaître les puissances en présence avant de finir par choisir un camp. Avec ça, on espère que cela promet une certaine rejouabilité avec trois campagnes vraiment différentes dans leur déroulé.
Pour nous faire suivre cette intrigue, le mode histoire de Dynasty Warriors Origins prend place sur une carte en vue du dessus que l'on peut explorer à la manière d'un JRPG à l'ancienne ou d'un 4X. On s'y déplace librement pour récolter des objets disséminés aux quatre coins de cette reproduction de la Chine médiévale à petite échelle, acheter des objets dans les villes ou même pour faire des petits combats qui vont nous rapporter des points de compétence. À côté de ça, on a une légère dimension sociale puisque l'on peut discuter avec des officiers entre deux batailles pour se rapprocher d'eux afin qu'ils nous aident sur le terrain. D'ailleurs, on ne joue presque que le personnage original dans ce mode histoire, tandis que les héros iconiques de la franchise peuvent être joués temporairement s'ils nous accompagnent. À l'heure où sont écrites ces lignes, on ne sait pas encore si ce DWO va proposer un mode libre comme les précédents épisodes de la saga pour incarner les officiers que l'on souhaite dans n'importe quelle bataille. Mais bon, difficile d'imaginer un Dynasty Warriors sans ce mode iconique !
Le dynamisme comme maître-mot du gameplay
Maintenant qu'on a couvert toute la partie narrative de cet épisode, il est temps de se concentrer sur le coeur de l'expérience, à savoir les combats. La première chose qui frappe dans Dynasty Warriors Origins, c'est que la caméra est plus proche que jamais pour mieux nous immerger dans le champ de bataille et dynamiser encore plus l'action. Dans ce sens, les animations des coups ont été entièrement refaites pour être plus spectaculaires que jamais. Vraiment on ressent qu'un travail conséquent a été fait sur la mise en scène des attaques pour les rendre plus impressionnantes, surtout les finish moves qui viennent à bout des officiers ennemis. Au-delà du sentiment jouissif typique de la série de balayer des dizaines de soldats d'un coup, Origins dynamise surtout le gameplay de la saga avec deux ajouts qui semblent tout droit venir de Wo Long : Fallen Dynasty.
Tout d'abord, cela se traduit d'abord par une esquive qui permet de gagner en mobilité, mais surtout par une parade qui provoque un contre grisant en cas de timing réussi. Grâce à ces deux éléments, Dynasty Warriors Origins améliore la qualité de ses duels pour offrir des affrontements aussi efficaces contre une foule qu'en face d'un seul officier. Car oui, cet épisode réintroduit la mécanique de duel déjà présente dans d'anciens opus. Pour la remettre au goût du jour, on a droit à un système de points sous forme de boucliers à briser afin de déstabiliser l'adversaire et lui infliger une série de coups capables de le vaincre. Une façon de faire qui rappelle Hyrule Warriors : L'Ere du Fléau et qui fait encore des merveilles ici tant elle est efficace.
Une expérience qui s'enrichit de différents genres
Pour complexifier le gameplay et le rendre pertinent sur la durée, Dynasty Warriors Origins incorpore une dimension light-RPG plus prononcée. Ainsi, on a droit à un classique arbre de compétences où l'on peut répartir des points comme bon nous semble, tandis que chaque arme a sa propre rareté, statistiques et autres bonus passifs comme on pouvait retrouver dans d'anciens épisodes de la saga. En revanche, ce nouvel opus a fait le choix de proposer moins d'armes par le passé, avec seulement 9 au lancement, mais qui offrent toutes un gameplay radicalement différent, que ce soit dans leur puissance, la distance de leurs coups ou encore leur vitesse.
En plus de tout ça, on remarque la présence d'une dimension un peu plus tactique, avec une sorte de "vision d'aigle" qui permet de mettre l'action en pause histoire de voir les troupes en présence sur le champ de bataille. D'ailleurs, à noter que l'expérience gagne aussi en ergonomie avec une option qui met le jeu en pause quand il y a de nouveaux objectifs, histoire d'avoir le temps de les lire, chose souvent difficile dans les précédents épisodes. En plus, on peut donner des ordres à son escouade comme tirer une volée de flèches, même si on a pas encore vu toute l'envergure de cette dimension durant notre preview. Mais surtout, l'aspect le plus important concerne le moral des troupes qui peut renforcer les officiers ennemis en leur conférant des points de bouclier supplémentaires, les rendant plus difficiles à déstabiliser et donc à vaincre. Gérer le champ de bataille apparaît plus déterminant que jamais de cette façon, ce qui améliore d'autant plus l'immersion.
Des batailles plus épiques grâce à un vrai gap visuel
En plus de tous ces éléments qui font repartir la série sur de bonnes bases, Dynasty Warriors Origins donne le sentiment que la saga a atteint un nouveau niveau d'un point de vue visuel. Si la licence était réputée pour avoir un certain retard graphique, ce nouvel épisode semble enfin être à la page, sans pourtant être l'un des plus beaux jeux de tous les temps. Et puis, grâce à la puissance des consoles actuelles, la franchise peut afficher autant d'ennemis à la hauteur de ses ambitions tout en leur donnant un comportement crédible. Par le passé, on avait l'habitude de voir des dizaines d'ennemis assez passifs face à nous, sauf que désormais, ils réussissent à être aussi nombreux qu'agressifs, ce qui rend les combats plus immersifs et satisfaisants par le défi qu'ils proposent.
Origins se permet même de faire des plans épiques en reculant la caméra pour faire ressentir toute la démesure des batailles. Vraiment, on a parfois le sentiment de revivre la scène du Gouffre de Helm du Seigneur des Anneaux quand on voit une charge de cavalerie foncer à toute allure sur une armée alignée. Et puis, quand on arrive à un moment-clé de la bataille, le jeu nous donne souvent un certain nombre d'objectifs limités dans le temps à atteindre pour prendre le dessus, ce qui renforce ce sentiment d'urgence grisant. Pour autant, il faut reconnaître que certains défauts inhérents au genre et à la série sont toujours là, à savoir un manque de lisibilité et des problèmes de caméra quand il y a trop de monde à l'écran. Mais d'un côté, c'est un peu ce qui fait le charme de la saga !
Avec Origins, Dynasty Warriors semble repartir sur les meilleures bases possible pour faire oublier le neuvième épisode et satisfaire autant les nouveaux joueurs que les vétérans. Plus impressionnant que jamais, cet opus aux allures de reboot propose des batailles épiques avec un gameplay qui gagne en dynamisme pour être aussi efficace contre une armée qu'en duel. Si l'expérience va plus loin dans la démesure, elle profite aussi d'une dimension un peu plus light-RPG et tactique qu'auparavant et surtout d'une ergonomie mieux pensée. Et puis, c'est par son mode campagne plus linéaire, mais prometteur que Dynasty Warriors Origins devrait permettre de découvrir l'histoire des Trois Royaumes sous un nouveau jour pour tous les publics. Rendez-vous le 17 janvier prochain pour vérifier si Dynasty Warriors Origins est aussi excitant que ce que sa preview a laissé voir.