Entre Zelda : Echoes of Wisdom, Mario et Luigi et Metroid Prime 4, MIO : Memories in Orbit s'est fait une belle place dans les bonnes surprises du Nintendo Direct. C'est le prochain jeu du studio Douze Dizièmes et j'ai pu y jouer pendant la gamescom. Un titre prometteur.
Présenté pour la première fois lors du Nintendo Directdu 18 juin dernier, MIO : Memories in Orbit a intrigué une partie des spectateurs pour son esthétique particulière. Elle est signée Douze Dizièmes, studio français derrière Shady : Part of Me. Si la bande-annonce diffusée ne laisse pas le doute quant à la nature metroidvaniaesque du jeu, elle suggère tout de même que le titre affiche une part de mystère. Lors de la gamescom de Cologne, j’ai pu y jouer endant une heure en plus d’être accompagné avec la productrice exécutive Sarah Hourcade. De quoi m’apprendre plusieurs choses sur le développement et les caratéristiques de ce MIO : Memories in Orbit.
Les meilleurs de leur genre comme source d'inspiration
Parmi mes questions récurrentes en interview avec des développeurs, celle concernant leurs inspirations vidéoludiques a une place particulière chez moi. En plus de me permettre de jauger à quel type de jeu je dois m’attendre, ça me permet d’en apprendre plus sur les goûts du studio. En ce qui concerne MIO : Memories in Orbit, Sarah n’a pas hésité : Hollow Knight (la référence du genre de ces dernières années), le studio From Software et le jeu indépendant Tunic.
On y reviendra plus tard en détail, mais l’inspiration Hollow Knight s’affiche dès les premiers instants de gameplay. Pour commencer, notre petit robot échoué sur une planète en plein chaos dispose du même arsenal : un enchaînement de trois coups au sol qui reste identique tout au long de l’aventure. Pour ajouter un peu de piment, c’est en l’air qu’il varie les enchaînements : des attaques orientées vers le bas lui permet de prendre appui sur ses ennemis tandis que celles orientées vers le haut inflige de gros dégâts.
On retrouve aussi cette influence Hollow Knight dans les secrets cachés dans le monde de MIO, au bout de séquences de platforming exigeante. De quoi ravir l’amateur qui est en moi mais qui risque de frustrer les néophytes qui se seraient pris de curiosité pour le jeu.
Et dans un premier temps, j’ai cru que c’était dans cette exigeance des combats et de la plateforme que Douze Dixièmes s’était inspiré de From Software (Elden Ring, Dark Souls...).Lors de mon exploration de la démo, c’est ensuite pour sa narration chuchotée que j’ai pensé retrouver la patte de From Soft’.
On raconte l’histoire à travers les cinématiques mais on ne veut surtout pas prendre le joueur par la main. C’est à lui de se faire l’histoire.
Et évidemment, le jeu dispose de deux fins. Celle atteinte par une majorité de joueurs au bout d’une grosse quinzaine d’heures de jeu. Puis il y a celle pour les autres, plus acharnés du genre, qui investiront une quarantaine d’heures afin d’avoir la bonne fin. Mais en réalité, c’est pour autre chose que Douze Dixièmes s’inspire de From Soft’ :
C’est surtout pour les raccourcis. On en a mis partout et il y a à peine 5 - 6 point de repos par zone.
De quoi rendre MIO : Memories in Orbit plus difficile encore puisque l’on s’est rendu compte à mi-chemin que, à la différence de Hollow Knight ou d’Elden Ring, notre personnage principal ne disposait d’aucun moyen de se soigner pendant ses combats. Les chemins pour atteindre les boss des zones sont plus longs mais c’est donc fait exprès : on nous encourage à explorer les différents recoins du jeu. L’une des caractérisques clés du genre que l’on retrouve avec un certain plaisir ici.
Une direction artistique unique
Un certain plaisir tout d’abord pour le style graphique particulier de Douze Dizièmes. J’avais l’impression de, même si je conçois bien que les deux titres affichent une plastique différente, de retrouver le jeu vidéo Gris. Un titre apprécié par le studio.
C’est depuis Shady Part of Me, sorti en décembre 2020, que le studio essaie de donner cette esthétique pastel fait main. Et même si Sarah Hourcade avoue que tout est fait sur ordinateur, ça n’a pas empêché de me charmer. MIO : Memories est un titre en deux dimensions aux décors en 2,5D, c’est-à-dire présent en fond. Il est même possible, avec le joystick droit, de bouger la caméra pour observer les alentours. Aucune mécanique ne tire usage de cette possibilité mais cela peut permettre de découvrir des passages cachés, comme le trou existant dans un escalier auquel il manque une marche.
Malheureuement, je n’ai pu apprécier cette esthétique que dans un seul environnement : celui d’une ville au sein d’une montagne de glace. Mais que je sois rassuré : il existe d’autres biomes différents et j’ai personnellement hâte de voir le travail qui a été fait avec d’autres couleurs que le bleu et le blanc.
Des sensations manette en main soignées
Dans un second temps, on prend du plaisir à retrouver les mécaniques du metroidvania grâce aux sensations manettes en main. Notre petit robot répond super bien manette en main malgré les différents challenges auxquels il est soumis (boss, passages de plateformes).
Une nervosité que j’ai pu retrouver grâcce à des mécaniques classique de ce genre de jeu. Notre petit héros récupère des pouvoirs au cours de son aventure lui permettant d’explorer, petit à petit, des contrées qui lui était fermé. Dans un premier temps, comme dans les classiques du genre, il apprend à réaliser un deuxième saut dans les airs. Sa longue chevelure lui permet de servir de grappin sur les ennemis ou d’imiter l’araignée en s’accrochant aux parois.
Des capacités qui ont une double utilité puisqu’elles sont indispensables à l’exploration et peuvent être employées en combat. Lorsqu’il agrippe un ennemi, MIO dispose d’un temps limité où il est invincible. On retrouve une certaine nervosité donc aussi dans les combats grâce aux nombreux outils permettant à notre petit robot de rester en l’air. Dommage que celle-ci soit tirée vers le bas par une jauge de pouvoir, limitant l’utilisation du grappin et du pouvoir araignée. Un parti pris de Douze Dixièmes qui préfère miser sur l’exigeance de son jeu.
Conclusion - MIO : Memories in Orbit ne présage pas d’être l’OVNI qui refaçonnera les fondations du jeu d’action et de plateforme en deux dimensions. Il dispose toutefois d’une architecture des niveaux soignée, d’une direction artistique unique et offre d’excellentes sensations manette en main pour les amateurs de plateformer exigeant. De quoi promettre de belles choses pour sa sortie en 2025 sur PC et consoles, et pourquoi pas être une belle étoile dans le paysage des metroidvania.