La licence Assassin’s Creed va bientôt accueillir son treizième opus. Vendu comme un retour aux sources, ce dernier est très attendu. Mais alors, Assassin’s Creed Mirage est-il capable d’égaler les épisodes historiques de la franchise ? Réponse dans notre preview.
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C’est Bagdad !
Commençons par un petit cours d’histoire. Assassin's Creed Mirage suit l’évolution de Basim Ibn Ishaq. Ce personnage est déjà connu des joueurs d’Assassin’s Creed puisque ces derniers ont pu le découvrir en tant que membre de la confrérie de Ceux que l’on ne voit pas dans Assassin's Creed Valhalla. Mais avant d’arriver là où il en est dans cet opus, Basim a dû gravir les échelons. Et c’est un peu ce que nous propose de découvrir Mirage. À la manière d’Ezio dans la trilogie qui lui est dédiée, nous allons suivre Basim, de sa jeunesse dans les rues (qui n'a rien à voir avec celle d'Aladdin) au grade de Maître Assassin, en passant par son entrée et son évolution au sein de cette confrérie. L’occasion de se plonger à nouveau dans les rites et coutumes de ceux qui deviendront les Assassins.
Avec cette preview de 3 heures, on a pu avoir un aperçu de cette évolution. On a en effet incarné Basim à trois moments de sa vie : la rencontre avec Ceux que l’on ne voit pas, le rite de passage (sous la forteresse d'Alamut) et l’un de ses premiers assassinats. Difficile de juger l’évolution d’un personnage avec une expérience aussi sporadique, mais elle a au moins eu le mérite de nous intriguer et de nous donner envie d’en découvrir plus. En revanche, on a clairement pu constater que l’aspect très rite de certaines scènes est joliment réalisé et nous a plongés, le temps de quelques instants, dans l’ambiance si particulière des premiers AC.
Et puis qui dit AC, dit également un mix entre l’histoire et l’Histoire. Et c’est celle de la Bagdad du IXe siècle qui va rythmer cette nouvelle aventure. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de l’ancienne capitale des Abbassides. Les équipes ont donc dû faire un important travail de recherche pour recréer la ville ronde d’antan. Et quel travail ! Bagdad est tout simplement magnifique. Colorée et atypique, la ville est vraiment belle à voir et il nous tarde déjà de s’y perdre à nouveau.
Qui plus est, Bagdad est une ville particulièrement vivante. Chaque quartier a sa propre identité et le jeu fait preuve d’une diversité épatante. On a particulièrement aimé la zone du bazar, très prenante et détaillée. Et surtout, dans les rues de Bagdad, ça court, ça joue, ça crie, ça vend… En somme, ça vit et ça fait plaisir à voir. Les interactions (bonnes ou mauvaises d’ailleurs) sont nombreuses et permettent à l’immersion d’être totale. Ça donne presque envie de passer plus de temps au sol qu’en hauteur, et ce malgré un parkour aussi agréable que celui de Unity et grisant comme dans les premiers opus. Parkour qui est d'ailleurs l’un des trois piliers sur lesquels se base Mirage.
Un retour aux sources…
Mirage, on le sait, c’est l’épisode “retour aux sources”, un hommage aux premiers AC pensé à l’approche des 15 ans de la licence. Outre l’emphase mise sur le parkour, les équipes d’Ubisoft Bordeaux se devaient donc de remettre à l’honneur une part tout aussi importante du gameplay des Assassins : la discrétion. Rien de foncièrement nouveau à ce niveau. Le gameplay est construit à l'aide de diverses mécaniques des précédents opus qui font leur retour. Ça va de la possibilité de se cacher au milieu de la foule aux outils pour vous enfuir en toute discrétion, en passant par plein d'autres petits détails qui permettent de retrouver l'approche discrète des premiers opus. Le tout a bien sûr été peaufiné pour répondre aux standards de l'époque, même si on retrouve parfois un manque de clarté et de logique dans certains mouvements ou missions.
Ce qui est sûr, c'est que Mirage a clairement été pensé pour être joué ainsi. Des objectifs secondaires à l'ambiance stressante qui règne quand votre niveau de notoriété est trop haut, tout est fait pour vous donner envie de vous la jouer discret. Il y a d'ailleurs un certain nombre d’éléments vous permettant de faire baisser votre niveau de notoriété. Et si vous vous faites repéré par un ennemi, il y a tout de même un système de combat. Il est moins poussé que celui des derniers opus mais qui ne se révèle pas frustrant comme celui des premiers pour autant. Et ce côté un peu hybride, il résume assez bien ce qu’est Mirage.
... et plus encore
Mirage est un retour aux sources réussi, mais pas que... Ce nouvel opus puise un peu dans chaque AC, même les plus récents. On a les missions Black Box d’Unity, les montures, des zones ouvertes et l’interface des derniers opus, l’écoute discrète comme dans Black Flag, le retour du Moyen-Orient comme dans AC 1 et Revelations… Mais le tout ne sonne pas comme un patchwork forcé visant à imposer au forceps un petit bout de chaque Assassin’s Creed. C’est cohérent et ça sert le propos du jeu, tout en lui donnant une aura un peu particulière. Surtout qu’outre ces anciennes mécaniques, Mirage en propose de nouvelles.
Il y a bien sûr l’Assassin Focus, la compétence présentée lors du dernier Ubisoft Forward et qui permet à Basim d’assassiner à la chaîne. Cette dernière est complètement optionnelle, mais peut réellement permettre de vous extirper de situations compliquées. C’est en fait assez malin et bien intégré, toujours dans cette logique de pousser à la discrétion. Et il y a un autre point qui était cher aux développeurs d’Ubisoft Bordeaux : donner une place de choix à l’investigation.
C’est pourquoi l’interface de quêtes a été repensée, à la manière d’un panneau d’enquêteurs qui se remplit au fil des indices que vous récoltez. Forcément, cela se ressent sur le gameplay qui vous pousse à enquêter et chercher des informations. De ce que l'on a vu, plusieurs approches sont possibles mais elles semblent tout de même limitées. On regrette le peu de liberté qui nous a été laissée dans notre enquête. Au-delà de ça, il y a tout un tas de mécaniques nouvelles (les tokens, les factions…) qui viennent faire de Mirage un nouvel opus à part entière.
Vous l’aurez compris, le jeu est loin d’être un remake qui ne dit pas son nom. Il s’y cache même des ambitions surprenantes pour un retour aux sources. En termes de ressenti, il semble proposer en effet une expérience aussi riche (mais plus condensée) que les derniers AC. Certes, il sera moins grand et long. Mais le niveau de détails et les nombreuses activités proposées lui permettent de ne pas avoir à rougir face à ses cousins. C’est au final plus sur la technique qu’on ressent son côté “de moins grande envergure”, notamment du côté de l’animation des visages et certaines réactions des PNJs. Mais ne vous inquiétez pas, cela ne nous a pas gâché l’expérience pour autant ! Surtout que cette preview a été réalisée sur une version non définitive du jeu.
Assassin’s Creed Mirage tient clairement sa promesse de retour aux sources. D’une certaine façon, on a l’impression de retrouver les sensations qu’ont pu nous procurer les aventures d’Altaïr ou Ezio à l’époque. Mirage, c’est une philosophie à l’ancienne sans être vieillissante, portée par un gameplay entre tradition, modernité et exclusivité. Loin d’être un spin-off ou un remake qui ne dit pas son nom, il s’agit là d’un nouvel opus à part entière. Le titre n’est pas exempt de défauts, certes, mais réussi son pari et même plus encore… On tient peut-être l’Assassin’s Creed qui mettra tout le monde d’accord.