Une nouvelle génération de héros

L'histoire de Gotham Knights débute avec une révélation fracassante. Batman est mort, et sa soudaine disparition laisse un immense vide que seuls les héritiers du Chevalier Noir sont susceptibles de pouvoir remplir. Néanmoins, la tâche s'annonce particulièrement ardue pour Batgirl (Barbara Gordon), Nightwing (Dick Grayson), Red Hood (Jason Todd) et Robin (Tim Drake) qui assistent à la chute de la cité nord-américaine. Suite au décès de son protecteur, la ville plonge dans le chaos. La mafia ainsi que les vilains iconiques de la franchise répondent chacun à leur manière au décès de leur Némésis tandis que le GCPD (pour Gotham City Police District) tente de reprendre le contrôle de Gotham face aux criminels, mais aussi aux autoproclamés justiciers désormais la cible des forces de l'ordre.

Quatre héros, quatre visions pour un objectif commun… celui de débarrasser Gotham City du mal qui la ronge. Le récit se structure autour de plusieurs arcs narratifs, ceux des justiciers et du principal antagoniste du jeu - la Cour des Hiboux - en tête, auxquels se greffent ceux des vilains emblématiques de la saga qui profitent de la mort de Batman pour se réinventer. Toutes ces intrigues sont amenées à se croiser, se télescoper avec pour finalité de tisser le destin de nos protagonistes et de Gotham. WB Games Montréal cherche avant tout à créer une aventure mémorable et épique inspirée du matériau source… les comics, mais sachant s'en émanciper pour mieux surprendre les fans. Les héritiers du Chevalier Noir auront fort à faire au cours de ce récit original et inédit qui n'est pour rappel connecté ni près ni de loin à l'univers de Rocksteady. En d'autres termes, Gotham Knights n'a aucun lien avec la série "Arkham" de Rocksteady, mais puise dans le même lore… Gotham en tête.

Cette nouvelle ville de Gotham est annoncée comme la plus grande jamais bâtie. Au-delà des chiffres, c’est principalement l’atmosphère sombre et poisseuse qui se dégage de cette métropole à l’architecture gothique post-industrielle qui marque les esprits. Cette vision signée Warner Bros. offre aux fans une Gotham tantôt fidèle à l’esprit des comics, tantôt propice au dépaysement. Bien entendu, les lieux cultes de la franchise, à commencer par l’Iceberg Lounge, la prison de Blackgate ou encore le General Hospital répondent présents. Pour se déplacer au sein de ce monde ouvert peuplé de PNJ, nos héros peuvent compter sur leur grappin, leurs aptitudes en Parkour et surtout la Batcycle, histoire de prendre un peu de hauteur ou au contraire de fendre le chaos ambiant sur leur destrier motorisé.

Les Chevaliers de Gotham

Gotham Knights revient aux origines du personnage de Batman et par extension ses acolytes. Nos justiciers sont par essence des détectives, et mènent l'enquête au cœur d'une ville rongée par la criminalité. Ils analysent les scènes de crimes, récoltent des indices, puis les recoupent afin de déterminer les futures missions/ L’objectif est simple : contrecarrer les plans des vilains qui voient en Gotham le terrain de jeu idéal. Nul besoin d'être un expert en criminologie pour progresser dans l'histoire, les résolutions se font naturellement en rejoignant les lieux indiqués sur la carte et en remplissant les objectifs successifs indiqués. Cette dimension "enquête" propre à la saga devrait ravir les fans, même si cette dernière offre en définitive peu de liberté, et s'avère (très) balisée.

Nos 4 justiciers sont prompts à appliquer une justice expéditive, et ne rechignent jamais à utiliser la force brute pour arriver à leurs fins. Le système de combat, librement inspiré de celui de Marvel's Spider-Man, bien plus que celui de la série Arkham, repose sur un savant mélange d'esquives, d'attaques et d'aptitudes variées. Batgirl, Nightwing, Red Hood et Robin virevoltent au cœur de la mêlée, chacun avec son propre style, et font état de leur maîtrise des arts martiaux. Gotham Knights place les affrontements au centre d'une expérience souhaitée à la fois accessible, et suffisamment technique pour ressentir une vraie montée en puissance au fil de l'aventure. Assainir les rues de Gotham s'avère extrêmement gratifiant, que ce soit face aux sbires ou durant les combats de boss, même si la caméra peut par instant s'égarer.

Il est tout de même conseillé d'agir dans l'ombre et d'éliminer la menace sans se faire repérer. La discrétion peut vite devenir une arme létale une fois placée entre les mains des Chevaliers de Gotham. Ces derniers planifient avec minutie leurs attaques, puis fondent sur leurs proies avant de s'éclipser sans éveiller le moindre soupçon. Les ennemis font ici preuve d'une intelligence que nous pourrions qualifier de "vidéoludique", à savoir efficace à défaut de surprendre. Plusieurs missions et/ou objectifs sont d'ailleurs pensés pour mettre en lumières les phases d'infiltration tandis que d'autres situations laissent à la discrétion du justicier la voie à suivre, entre assaut frontal et approche discrète.

Les studios montréalais ont également intégré une surcouche Light-RPG avec notamment l'obtention de nouvelles aptitudes à débloquer et de nouveaux équipements à fabriquer. Ces mécaniques permettent principalement d'affiner son style de jeu, et traduisent par le gameplay l'évolution de nos héros qui aspirent à devenir le digne successeur de Batman. Enfin, Gotham Knights se vit seul ou en coopération à deux joueurs, et les équipes créatives ont tout mis en œuvre pour offrir une expérience de jeu optimale en toutes circonstances. A titre d’exemple, nos héros effectuent en coop’ des attaques combinées, mais ne sont pas enchaînés l’un à l’autre. Ils peuvent se séparer pour un temps, combattre le crime de leur côté, avant de se retrouver et ainsi découvrir ensemble les différents arcs narratifs. Même les combats de boss diffèrent selon que vous soyez accompagné ou non... une initiative qu’il convient de saluer.