Ghostwire Tokyo s’entoure d’un épais mystère depuis son annonce lors de l’E3 2019. Le nouveau projet de Tango Gameworks et Bethesda Softworks s’est fait particulièrement discret à tel point que les informations le concernant filtrent au compte goutte, mais tout cela est sur le point de changer. A quelques mois de sa sortie, l’aventure surnaturelle imaginée par les équipes de Shinji Mikami (Resident Evil, The Evil Within) se laisse enfin approcher.
Nos premières impressions en vidéo sur Ghostwire Tokyo
Lors d’un événement en ligne organisé par Bethesda Softworks, la rédaction de JV a pu jeter un œil à la prochaine production des studios Tango Gameworks. Après une rapide mise en contexte exposée par le réalisateur Kenji Kimura, Ghostwire Tokyo a dévoilé une longue séquence de gameplay exclusive en “Hands Off” avoisinant les 30 minutes. Dans ces conditions, la preview s’attarde uniquement sur les intentions ludiques et narratives du jeu, et non sur la technique ou encore la jouabilité.
Tokyo Vice
Par une sombre nuit, Tokyo devient la victime d’un mystérieux et surtout dangereux maître de l’occulte. Hannya invoque de redoutables forces surnaturelles qui causent la disparition de la quasi-totalité de la population tokyoïte. Alors que des événements paranormaux se produisent aux quatre coins de la mégalopole, un jeune japonais nommé Akito fusionne avec KK, un chasseur de fantômes expérimenté devenu un esprit. Désormais liés, nos protagonistes explorent la capitale nippone, en quête de vérité pour l’un et de vengeance pour son alter-égo éthéré. Tel est le postulat de départ de Ghostwire Tokyo.
Les auteurs de Tango Gameworks, rompus à l’exercice horrifique, tentent ici de sortir de leur zone de confort afin de proposer aux joueurs une aventure focalisée sur le seul surnaturel. Il en résulte un récit intrigant ainsi qu'un univers singulier qui pioche majoritairement dans le folklore et les mythes japonais. Ces thématiques trop peu exploitées dans le jeu vidéo donnent au titre une saveur toute particulière. Hélas, la mise en scène nous paraît plus classique. Les cinématiques exposent le récit, et entrecoupent la progression par des phases d'exposition certes nécessaires, mais qui manquent par instant d'excentricité.
Cette sensation de se trouver en terre inconnue est renforcée par une direction artistique mêlant habilement l’urbanisme tokyoïte et le paranormal via des effets visuels et autres anomalies qui déchirent le voile séparant le monde réel et celui de l’occulte. Nous nous garderons bien de juger l’aspect technique du titre, les conditions n’étant pas optimales. Toutefois, Ghostwire Tokyo pourrait bien s’apparenter à une visite un brin mouvementée de la cité tokyoïte. Tango Gameworks vous plonge au cœur d’une capitale nippone contemporaine en proie au surnaturel, mais qui par bien des aspects se rattache à une réalité tangible. C’est dans ce parfait équilibre, qui espérons-le sera maintenu tout au long de l'aventure, que réside l'une des grandes forces du titre.
Tokyo Occult Club
Ghostwire Tokyo n’est pas un survival-horror, et n’a jamais eu l'intention de l’être. Au contraire, nous sommes en présence d’un jeu d’action à la première personne parsemé de nombreux affrontements. Notre jeune héros est ici confronté à un bestiaire riche et inspiré des mythes japonais. Pour ce faire, il doit dans un premier temps affaiblir les Visiteurs qui inondent la ville avant de les exorciser… en leur “arrachant le cœur”. Si la situation peut paraître de prime abord désespérée, Akito et KK peuvent compter sur leur arsenal surnaturel pour se frayer un chemin dans les rues et ruelles de la capitale.
Le jeune japonais fait appel à l’Ethereal Weaving (ou “tissage d'éther”). Cette connexion lui permet de contrôler une série de pouvoirs élémentaires particulièrement efficaces face aux forces invoquées par Hannya. De manière générale, toutes les aptitudes du personnage principal s’obtiennent en libérant des esprits... après les avoir préalablement absorbés. Cela se traduit en jeu par un accès progressif à l'intégralité de l’arbre de compétences, le choix des skills débloqués étant laissé à la discrétion des joueurs. Prier dans des temples disséminés dans tout Tokyo est une autre possibilité offerte à Akito pour monter en puissance.
Des armes occultes viennent compléter l’arsenal du parfait exorciste dont un arc et des talismans qui furent mis à l’honneur lors de la présentation. Attention tout de même car les munitions sont limitées, et il en va de même pour les pouvoirs éthérés mentionnés plus tôt. Akito est également invité à faire preuve de discrétion et à exorciser ses victimes sans être vu afin d’éviter les confrontations inutiles. Il peut alors compter sur sa vision spectrale pour analyser les situations, s'infiltrer et traquer les Visiteurs indésirables avant de les éliminer sans un bruit.
Vous l’aurez compris, Ghostwire Tokyo est porté sur l’action. Les phases de combat paraissent intenses et les situations variées grâce aux multiples armes et pouvoirs du héros ainsi qu’à un bestiaire riche composé de spectres en tout genre. Akito peut même parer les attaques adverses, voire dans certains cas les renvoyer, ce qui intensifie un peu plus les affrontements sans les rendre trop techniques. Reste à mettre ces combats à l'épreuve afin de savoir s'ils peuvent conserver intacte l'intérêt des joueurs sur la durée.
Showdown in Tokyo
Ghostwire Tokyo pousse à la découverte de la cité de Tokyo qu’il convient de parcourir de long en large. La progression se structure sans surprise autour de séries de quêtes principales et secondaires confiées par l’esprit de KK ou encore des PNJ croisés chemin faisant. Akito vient en aide aux esprits tourmentés, exorcise la ville et tente de mettre un terme aux ambitions du maître de l’occulte Hannya. L'aventure imaginée par Tango Gameworks invite les joueurs à explorer librement une version à la fois familière et surnaturelle de ce labyrinthe urbain et à en découvrir les moindres aspects, aussi mystérieux et ésotériques soient-ils.
Nous savons désormais que le héros débloque les différents quartiers de Tokyo au fur et à mesure du récit. Pour ce faire, le jeune japonais et le chasseur de fantôme qui l'habite purifient une série de portes présentes au sein d'une même zone afin de la libérer de l’emprise des forces qui la contrôlent. Au gré de l’aventure, Akito accède à de plus en plus de quartiers, synonymes de nouveaux environnements et de nouveaux types de spectres à exorciser. De plus, à l’horizontalité des niveaux s’ajoute une certaine verticalité.
Akito peut rejoindre les toits de certains immeubles avec l’aide de ses facultés surnaturelles ce qui offre à l’exploration de nouvelles perspectives. Face à l’immensité de Tokyo et les nombreuses missions à compléter, pouvoir prendre un peu de hauteur n’est pas du luxe. A cela s'ajoutent des phases en intérieur centrées sur l’altération des sens, et pour finir des séquences 100% paranormales se déroulant sur un autre plan d’existence. Trouver la cause de ces anomalies est alors la seule porte de sortie. Tango Gameworks multiple les approches, et enrichit l’expérience sans perdre de vue l’essentiel... à savoir proposer une aventure singulière aux portes du surnaturel.
Sur bien des aspects, le nouveau projet de Tango Gameworks demeure énigmatique même si ce premier véritable contact nous a permis d’en définir les contours. Ghostwire Tokyo n’est pas un jeu d’horreur et encore moins un survival-horror, mais bien un jeu d’action-aventure à la première personne inspiré du folklore et des mythes japonais. Entre l’exploration de Tokyo, les combats ésotériques et l’univers urbain-surnaturel, l'aventure devrait être palpitante et rafraîchissante à condition de régulièrement se renouveler. L'exorcisme débute manette en mains le 25 mars 2022.