Déjà bien occupé avec le développement de Shadow Warrior 3, Flying Wild Hog, le studio polonais spécialisé dans la production de FPS, a fait le choix de travailler en silence des mois durant pour réaliser une première collaboration avec Jagex et ainsi surprendre les joueurs. Avec Space Punks donc, on s'éloigne des habitudes du studio tant par le genre choisi que par le modèle économique ciblé. De notre côté, nous avons eu la chance de rencontrer l'équipe derrière le jeu et de tester en avant-première l'early access de cette nouvelle franchise qui a pour objectif de rendre accessible une recette généralement considérée de niche.
Ceci est une preview et ne représente en rien un avis définitif. Nous tenons également à préciser que notre expérience se base sur l'early access du jeu et que le produit est actuellement en développement, ce qui signifie que de multiples éléments sont sujets à modifications. De notre côté, lors de notre session de jeu, nous avons pu essayer les quatre personnages disponibles, visiter le hub central du titre nommé Devil's Gambit ou encore explorer les deux premières planètes.
Un titre aux multiples influences et au gameplay rodé
Space Punks, le fruit de la nouvelle entente entre Flying Wild Hog, le développeur du jeu, et Jagex Partners, l'éditeur, décide de mettre de côté le genre fétiche du studio, à savoir le FPS, pour offrir aux joueurs un shooter en vue du dessus survitaminé. Mais avant même de partir sur le champ de bataille, le titre vous transporte directement sur Devil's Gambit, une station spatiale regroupant de nombreux marchands douteux. C'est ici que vous commercerez, rencontrerez de nouveaux joueurs pour organiser vos sessions multijoueurs et que vous améliorerez les capacités de votre héros. Ce dernier fait partie d'un groupe de hors-la-loi : les Outlaws, une petite escouade qui n'hésite pas à aller de planète en planète pour compléter des contrats et ainsi récupérer de précieuses ressources. Cela vous rappelle d'autres mercenaires de l'espace, n'est-ce pas ? C'est tout à fait normal puisque David Romanowski, le développeur principal de Space Punks, nous a avoué que les comics Les Gardiens de la Galaxie ont été de grandes inspirations pour ce nouveau projet. La direction artistique réalise alors de nombreux clins d'œil au monde de la bande dessinée et notre petite équipe fait énormément écho à celle de notre cher Star-Lord.
Eh, oui, dans Space Punks, il n'y a pas que des humains à contrôler. Les joueurs ont en effet le choix entre quatre avatars aux compétences uniques, dont Duke, le héros polyvalent et Eris, une combattante qui ne se sépare jamais de sa lame. Mais ce n'est pas tout. Il est également possible d'incarner Finn, un sanglier humanoïde qui saute dans le tas sans même prendre le temps de réfléchir, et Bob, l'ingénieur (et la sauterelle) de la bande. De notre côté, nous avons opté pour ce dernier combattant dont la spécialité est de déployer de jolies tourelles automatiques. Maintenant que vous avez votre héros, c'est le moment de faire parler la poudre tout en visitant les deux premières planètes du jeu. La première, recouverte de sable, nous donne notamment l'impression de retourner sur Pandora, le mystérieux monde de Borderlands, tandis que la seconde nous propulse dans une jungle luxuriante remplie d'insectes hostiles.
Space Punks : un shooter-looter à la sauce Borderlands
Comme nous l'avons dit plus haut, Space Punks est un twin stick shooter – le stick gauche de votre manette sert à contrôler votre personnage et le stick droit, à viser tout autour de vous – et pour façonner le titre, Michal Kuk, le directeur de Flying Wild Hog, nous a confié avoir pris pour référence Helldivers. On y retrouve alors tout ce qui a fait la saveur du jeu d'Arrowhead Game Studios : sa composante multijoueur qui propose à quatre joueurs de travailler ensemble pour mettre à mal les forces adverses, ses niveaux générés aléatoirement et, bien sûr, son gameplay énergique. Dans Space Punks donc, le tout bouge bien, à commencer par nos héros qui peuvent se sortir d'une mauvaise situation de plusieurs façons et manette en main, les sensations sont là. On ressent l'impact des balles qui viennent dégringoler sur les nombreux ennemis, les gadgets se déploient d'une simple touche et nous abreuvent généralement d'un joli spectacle pyrotechnique et de magnifiques onomatopées (des POW ! et des BANG ! rappelant l'univers de la BD viennent enrichir votre champ de vision). Notre héros peut même s'amuser à dégommer des sortes de Claptrap équipés de scies en dégainant son arme de mêlée. Bien évidemment, toutes ces idées sont utilisées avec brio lors des différents affrontements et plus particulièrement lors des combats de boss qui, soit dit en passant, se font bien trop rares. C'est d'ailleurs l'un des gros reproches que l'on a envie de faire à cette early access. Le gameplay est bon, mais peu exploité, la faute à un manque de challenge. On aurait apprécié combattre davantage de robots géants et tomber sur des hordes bien plus imposantes… À vrai dire, nous avons joué de nombreuses heures durant et nous nous sommes aventurés en solo à plusieurs reprises dans la plus haute difficulté et jamais nous n'avons posé genoux à terre. On espère que Flying Wild Hog profitera du lancement de sa bêta publique ou de sa version finale pour corriger le tir. Mais cela pourrait aller à l'encontre même de la proposition initiale du studio polonais, puisqu'avant tout, le jeu se veut accessible au plus grand nombre.
Vers l'accessibilité et au-delà
Space Punks "s'adresse aux fans de science-fiction, aux fans de shooters, aux fans d'action-RPG" nous communique Michal Kuk avant d'ajouter quelques minutes plus tard "nous voulons atteindre le plus grand nombre de joueurs possibles". Pour ce faire, le titre adopte un gameplay aussi accessible qu'efficace comme nous l'avons dit quelques lignes plus haut, mais aussi et surtout, un système économique qui a déjà fait ses preuves : le free-to-play. Qu'est-ce que cela signifie ? Que le jeu, tout comme Fortnite ou encore RuneScape pour citer une autre production Jagex, sera gratuit pour tout le monde lors de son lancement officiel. L'objectif est bien évidemment de réunir un maximum de joueurs et de pouvoir générer du contenu sur le long terme. C'est d'ailleurs pour cette raison que de nouvelles planètes et de nouveaux personnages sont déjà au programme et qu'un premier Battle Pass est au planning. Mais ne vous inquiétez pas, les développeurs nous ont rassurés à plusieurs reprises lors de notre entretien en affirmant qu'aucun élément présent dans le Battle Pass ne viendra déséquilibrer le jeu. On s'attend donc à retrouver essentiellement des cosmétiques comme des emotes et des skins ou encore des ressources.
Malheureusement, ce modèle économique favorise généralement le farming (le fait de réaliser plusieurs fois les mêmes actions pour augmenter le niveau de son personnage) et le peu que l'on a vu, Space Punks semble hériter de ce problème récurrent au free-to-play. Même si toutes les armes, armures, capacités et personnages jouables semblent accessibles en jouant simplement, la progression reste lente… bien trop lente. Pour être plus précis, sur la centaine d'améliorations aperçue, en une grosse poignée d'heures de jeu, nous avons simplement pu attribuer cinq points de compétences à notre mercenaire des étoiles. Autrement dit, les joueurs devront encore et toujours réaliser les mêmes actions pour espérer compléter le tableau de compétences de leur héros. Et malheureusement, la génération procédurale des missions ou les environnements ne semblent pas assez diversifiés pour occuper le joueur sur le long terme.
Nous avons demandé aux membres de Flying Wild Hog si l'aventure pourra être parcourue à plusieurs sur un même canapé. Pour l'instant, la réponse est non, mais cette situation pourrait tout de même évoluer en fonction des retours des joueurs.
Space Punks : On essaye le shooter free-to-play
Pour finir, sachez que dès maintenant, il est possible de précommander l'un des deux Founder's Pack de Space Punks qui donne notamment accès à de nombreux bonus comme des skins supplémentaires, mais aussi et surtout à l'early access du jeu qui sera disponible à partir du 14 juillet sur Epic Games Store. La bêta ouverte quant à elle, est attendue pour cet hiver. Notons également qu'une sortie est également prévue sur consoles (Flying Wild Hog n'a pas précisé les machines) pour l'année prochaine et que le crossplay sera au rendez-vous.
Space Punks a déjà toutes les cartes en main pour se faire une place dans le paysage vidéoludique. Le gameplay est solide, l'univers est charmant et l'action est spectaculaire. Mais l'expérience semble manquer de défis et surtout de renouveau sur la longueur – la génération aléatoire des missions doit encore faire ses preuves – et la progression, héritant des problèmes récurrents de la formule free-to-play, favorise bien trop le farming.