Une formule connue...

La première séquence que nous avons visionnée n’était autre que le début du jeu. Pour les féliciter de leurs actes héroïques, les concitoyens de Ratchet, Clank et du Capitaine Qwark leur consacrent une grande célébration. C’est en naviguant entre les nacelles volantes, sous les applaudissements de la foule en délire et les confettis, que le joueur se familiarise avec les contrôles. Cette phase de tutoriel présente donc l’étendue des contrôles : saut, planeur, tir, coup de clé à molette… Du très classique, jusqu’à ce que des malandrins viennent troubler la fête. Quelques reptiles mal intentionnés débarquent équipés de Jetpack et c’est donc à notre duo d'aventuriers de s’en débarrasser. Une fois le calme revenu, Ratchet découvre le cadeau que lui réservait son compère, une arme capable d’ouvrir des portails entre les dimensions. Cette dernière lui permettrait alors de partir à la recherche d’autres membres de son espèce, dont il le seul représentant dans ce pan de l'univers. C’était sans compter sur le vil Néfarious qui met la main sur cette machine avant de déchainer par mégarde une tornade dimensionnelle catastrophique. Les dimensions se tordent, se brisent et des failles apparaissent. S’ensuit alors une fuite, donnant lieu à une séquence de Grind sur câbles pendant que les nacelles volantes s’effondrent de toute part. Ratchet & Clank veut en mettre plein les yeux, c’est certain. Autant d’un point de vue technique, sur laquelle nous reviendrons plus tard, que par sa mise en scène qui semble plus que jamais s’inspirer des autres grosses productions Sony, God of War et Uncharted en tête. Explosions gigantesques, transitions fluides entre gameplay et cutscenes… La séquence d’ouverture, bien que classique, est maitrisée et cette introduction est menée tambour battant. Aucun temps mort ne se fait sentir et narration, shoot et plateforme se mèlent sans interruption. S’il ne semble pas renouveler ses fondations d’un point de vue ludique, Ratchet & Clank : Rift Apart a l'air de vouloir emmener ses joueurs dans une virée haletante où il est impossible de s’ennuyer.

Cette impression s’est confirmée lors de la présentation de la seconde séquence de jeu faisant intervenir Rivet. De passage sur une planète désertique, la Lombax accompagnée de Clank doit retrouver « Le Réparateur » et lui demander de l’aide pour retaper un mystérieux artéfact. Ce ne sera pas de tout repos, car sur sa route, Rivet croise un bon paquet de pirates de l’espace, dont le pleutre Pierre, que les connaisseurs auront déjà croisé et dont l’accent français prononcé fait ici office de ressort humoristique. Un bon nombre de sous-fifres sont donc postés aux différents recoins de la planète et Rivet doit user de tous ses gadgets pour s’en défaire. Lance-grenade, balle ricochante, rayon sonique, arroseur figeant les ennemis dans une plante grimpante tenace… Comme toujours, les armes sont au cœur du gameplay de Ratchet & Clank et leur utilisation parait fun et intuitive. Par exemple, l’arme à ricochet peut être réactivée au bon timing pour augmenter les dégâts tandis que le rebond permet de faire des dégâts même à couvert. De plus, les armes devraient utiliser plusieurs fonctionnalités de la Dualsense, comme les retours haptiques et les gâchettes adaptatives. Un tir primaire sera déclenché à mi-course de la gâchette et un tir secondaire interviendra lorsque le joueur la presse jusqu’au bout. Les effets varient bien évidemment en fonction de l’arme utilisée. Le rayon sonique peut être chargé avec une petite pression tandis qu’en la pressant à fond, le joueur peut déchainer le rayon. Un ajout sympathique dont il faudra attester de la pertinence une fois la manette entre les mains.

...pour une suite pas dénuée d'ambition

C’est du côté des déplacements que l’on note quelques nouveautés. Ratchet et son alter ego féminin peuvent désormais dasher et ,en plus de leur traditionnelle pirouette latérale, courir sur les murs ou encore surfer sur de courtes distances grâce à leurs bottes à réaction. Tous ces outils sont conjointement utilisés avec le grappin et les glissades sur rails pour créer des phases de plateformes et de fuite fluide. Par exemple, « Le Réparateur », un immense robot, perd la boule et se met à tout détruire sur son passage. En mixant mise en scène et phase de plateforme, Ratchet & Clank crée des montagnes russes interactives qui semblent efficaces et saisissantes visuellement. Les montagnes s’effondrent, les héros grindent le robot géant, se défont de pirates un peu trop collants… Rift Apart ne s’arrête jamais et semble gagner en nervosité, notamment grâce à ce dash qui, selon l’équipe de développement, offre une grande flexibilité, car le joueur peut l’annuler par n'importe quelle action et ce à tout moment. Cet accent mis sur la mobilité est encore plus flagrant lorsque les Lombax tirent parti des failles dimensionnelles. Disséminées sur les champs de bataille, les failles jaunes permettent aux héros d’instantanément se téléporter à la zone ciblée tandis que les violettes donnent carrément sur un autre monde. L’effet “Waouh” est bien présent et Insomniac Games semble déterminé à user du SSD de la machine pour offrir des séquences saisissantes. Outre les chargements ultras rapides et les passages éclairs entre les dimensions, Rift Apart proposera également des séquences permettant de passer d’un univers à l’autre à l’envie. Les Planètes Synchronisées par exemple, composent un niveau dont tout le concept est de continuellement alterner entre les deux dimensions afin de continuer la progression.

Le but de cette expérience est clair : le joueur ne doit jamais s'y ennuyer. Outre la mise en scène impressionnante et l’action soutenue, Rift Apart entend proposer des variations de gameplay régulières. Nous avons pu assister à du pilotage de dragon, de bélier alien ou encore d’un mini robot de piratage devant se frayer un chemin sur une carte mère. L’obtention régulière d’armes et de pièces d’armures devrait également permettre de garder le joueur engagé dans l'aventure. Ces armures confèreront des bonus de statistiques à leur obtention, mais les porter n’aura qu’un impact cosmétique. Notez que Ratchet et Rivet auront accès aux mêmes équipements au même moment. Ainsi débloquer une arme avec l’un rendra la pétoire disponible pour l’autre également. On note également l’apparition de plusieurs options d’accessibilité. Des filtres de couleur rendant l’action plus claire et un mode ralenti nous ont été présentés, mais d’autres options devraient être disponibles à la sortie.

Enfin, comment ne pas aborder la technique ? S’il est difficile d’être complètement catégorique quant au rendu visuel, la faute à une compression marquée inhérente à la diffusion vidéo, on ne peut qu’avoir hâte de voir tourner la bête dans son salon. Les environnements semblent fourmiller de détails tandis que les modèles 3D d’une grande finesse ont l'air magnifiquement animés. Cela semble d’autant plus frappant lors des cutscenes où la frontière entre CGI et temps réel parait plus fine que jamais. La direction artistique, proche de certains films d'animation en 3D, aide bien entendu à flouter cette limite. Les animations faciales retranscrivent à merveille les différentes émotions et les gags visuels réguliers. Lors des phases les plus tendues, les effets visuels surgissent de toutes parts et c’est à une véritable fanfare que le joueur participe. Plus que jamais, la licence Ratchet & Clank semble s’inscrire dans la droite lignée des AAA Sony, où les performances techniques servent une mise en scène de haute volée. C’est d’autant plus appréciable que celle-ci s’adresse à toute la famille. En bref, comme les premiers extraits le laissaient déjà présager, Ratchet & Clank : Rift Apart s’annonce comme une aventure aussi réjouissante qu’impressionnante visuellement. Enfin, notons que le joueur aura le choix de jouer entre un mode Fidélité à 30 FPS ou un mode performance visant les 60 FPS.