47 Ways to Kill

L'histoire dans Hitman n’a jamais été véritablement au centre des préoccupations des joueurs. Le scénario était majoritairement un prétexte liant une suite de missions. Avec le reboot de 2017, IO Interactive tente un pari, celui de donner à la franchise des airs de thriller international sur fond de vengeance et d’émancipation. Hitman 3 est comme son nom l’indique la suite directe des deux précédents épisodes, et reprend l’intrigue là où celle-ci s’était brusquement arrêtée. La conclusion de la trilogie "World of Assassination" est composée de six missions synonymes de dépaysement aux quatres coins du globe. Elle conserve logiquement le ton de la série, mais surtout sa mise en scène ultra sobre, même si cette dernière s’autorise parfois quelques élans cinématographiques. Ces séquences se contentent en général de ponctuer l’aventure, introduisant et concluant les missions, non sans faire évoluer l’histoire en parallèle.

La principale qualité des jeux “Hitman” dernière génération réside dans les multiples approches imaginées par les studios danois pour éliminer une même cible. Au-delà des intrigues qui poussent l’Agent 47 à pirater un serveur ou encore à se rapprocher de sa future victime, d’autres opportunités s’offrent aux assassins curieux et touche-à-tout. Du classique fusil de précision à l’accident par électrocution, de nombreux défis attendent notre anti-héros. Finir une première fois une mission n’est finalement que le début d’une aventure où l’assassinat est élevé au rang d’art. Au cœur de niveaux aux architectures alternant entre horizontalité et verticalité, et aux ambiances variées passant des lumières célestes de Dubaï aux temps pluvieux de la région de Dartmoor en Angleterre, 47 explore, et découvre moultes manières d’arriver à ses fins.

All You Need is Kill

IO Interactive pousse les joueurs à visiter les environnements, à en appréhender les moindres recoins, et à les exploiter. L’assassin fait alors preuve d’ingéniosité pour échapper aux forces de sécurité. Simples leurres, complète usurpation d’identité, élimination discrète et dissimulation des corps, les joueurs se retrouvent en terrain connu. Le gameplay s’étoffe tout de même avec quelques features tels que le piratage de serrures magnétiques ainsi que la recherche d'indices via une caméra. Bien que secondaire dans Hitman, la force brute n’est pas en reste. Tout et son contraire s’apparente à une arme entre les mains de l’Agent 47. Et cela ne sera pas de trop, ce dernier ayant fort à faire face une intelligence artificielle honnête, et susceptible de percevoir le tueur tapi sous une identité d’emprunt.

La technologie de foule profite également d’améliorations, entre comportements organiques et augmentation du nombre de PNJ avec 300 individus vaquant à leurs occupations. Il faut dire que IO Interactive n’a plus vraiment besoin de faire ses preuves pour tout ce qui touche à la technique. Hitman 3 démontre bien entendu la solidité du moteur Glacier qui garantit une expérience de jeu fluide en toutes circonstances avec un 60 images/secondes stable. Les studios ne sacrifient pas pour autant les visuels. Les environnements profitent d’effets de lumières et de réflexion particulièrement réussis, même si ces derniers brûlent quelque peu les textures. Certains décors en intérieur paraissent de leur côté plats, la faute à un éclairage moins marqué.