Après un duo Origins/Odyssey régénérateur et salvateur pour la licence, la série Assassin’s Creed s’offre cette année son premier retour au moyen-âge depuis son épisode fondateur, sorti en 2007. Cette pause de deux ans depuis l’épisode précédent a-t-elle permis à Valhalla de faire le plein d’idées neuves ? C’est ce que nous avons cherché à savoir au cours de notre prise en main de près de 3 heures, qui nous permet aujourd’hui de vous livrer nos premières sensations à son sujet.
Comme évoqué dans l’introduction, la session de jeu proposée s’étalait sur environ 3 heures et nous permettait d’explorer librement l’une des régions du jeu, à savoir l’Est-Anglie. Aussi complète soit-elle, elle ne nous a pas permis de découvrir l’intégralité des nouveautés à venir de Assassin's Creed Valhalla : nous n’avons pas pu essayer la gestion de la colonie, tandis que le morceau d’histoire principale proposé n’offrait pas suffisamment de densité et d'embranchements pour juger de son intérêt. Enfin, du point de vue technique, sachez que cette session se déroulait à distance sur une version d’Assassin’s Creed Valhalla jouable grâce à la solution de streaming Parsec.
Cette première session aux commandes d’Eivor - dont vous pouvez, pour rappel, choisir le sexe - nous emmène en 873, dans une Est-Anglie orpheline de son roi. Votre rôle est ici de replacer celui-ci sur le trône, ce que vous aurez l’occasion de faire avant d’assister au mariage de celui-ci avec une viking. Si la séquence d’histoire principale n’avait rien de transcendant scénaristiquement parlant, elle témoigne du retour de quelques éléments hérités des derniers opus : des choix, des romances, des combats de boss en arène, ou encore la possibilité de recruter un nouveau compagnon pour notre navire (ou “Longship”, en l'occurrence). Qu’il s’agisse des animations, de la qualité de la modélisation en général ou du contrôle du personnage, Assassin’s Creed Valhalla semble être à première vue un épisode relativement familier qui ne dépaysera pas ceux ayant posé leurs mains sur Origins et Odyssey.
Deux mains ne meurent jamais
Pourtant, celui-ci montre tout de même un peu plus de personnalité une fois que l’on gratte sous la surface. Plusieurs changements sont déjà facilement perceptibles du côté des touches, avec celle d’assassinat qui passe de Y/Triangle à RB/R1, ou la flèche du bas qui permet désormais d’ouvrir un menu radial donnant accès à de nombreuses options (appeler son navire ou ses coéquipiers, siffler pour attirer les ennemis ou faire venir son cheval, enfiler une cape et sa capuche pour accroître sa discrétion, etc.). Auparavant dédié au déclenchement des capacités, le bouton LB/L1 est assigné à votre arme de seconde main tandis que son pendant opposé RB/R1 l’est à votre première arme, l’attaque lourde restant dévolue à RT/R2. Il est possible de choisir quel duo d’arme vous souhaitez employer (vous pouvez toujours opter pour une seule arme à deux mains, ou même tenter un improbable combo de boucliers) et donc de déclencher le coup que vous souhaitez selon la touche utilisée. Le résultat est assez fluide et convaincant en combat puisqu’il offre une grande liberté de jeu, même si les transitions très abruptes entre la caméra classique et celle des coups spéciaux n’aidaient ici pas toujours à la lisibilité de l’action.
Notez par ailleurs que la lame secrète élimine de nouveau tous les ennemis en un coup sans tenir compte d’éventuelles statistiques, exception faite de quelques catégories d’adversaires plus puissantes ajoutant une jauge de timing indispensable pour réussir l'assassinat. Si l’infiltration reste semblable, notre corbeau disposait ici de moins de capacités que l’aigle des précédents opus : toujours aussi utile pour repérer les lieux, il ne permettait toutefois pas de marquer les ennemis ou de les repérer à travers certaines parois, ce privilège étant désormais limité à votre vision d’aigle. Une idée qui pourrait ajouter un peu plus de défi et permettre aux joueurs de moins nettoyer les zones en mode “pilote automatique” en leur demandant de mieux garder les ennemis à l’oeil.
Assassin's Creed Valhalla : du gameplay de combat et d'infiltration
Compétences et capacités, une nouvelle approche
Plus que dans ses combats, c’est davantage dans son système de progression qu’Assassin’s Creed Valhalla se distingue de ses prédécesseurs. Le système de niveau a disparu, vous ne gagnez donc plus de l’expérience, mais chaque action intéressante (découverte d’un lieu important, boss battu, coffre ouvert etc.) vous donne des points de compétence à dépenser dans un arbre particulièrement grand qui prend la forme d’une série de constellations évoquant, entre autres, le sphérier de Final Fantasy X. Cette constellation de compétences offre ici des bonus passifs, mais les capacités n’ont pas disparu pour autant : elles se débloquent d’une toute autre façon, à savoir en fouillant le monde à la recherche de livres permettant de les débloquer ou de les améliorer. Libre à vous d’assigner ensuite celles qui vous intéressent aux 4 touches de la partie droite du pad. Les compétences à distance s’activent ensuite en visant avec l’arc puis en appuyant sur la touche assignée, tandis que celles de mêlée requièrent la touche RT/R2 en combo avec le bouton assigné.
Vous pourrez toujours looter les ennemis, mais la récupération d’objets bénéficie d’un équilibre totalement différent sur cet opus : les équipements s’obtiennent surtout en récompenses de quêtes ou en trouvant des coffres, la plupart des ennemis n’ayant que de l’argent, des ressources servant à la colonie ou des éléments utiles au craft sur eux. En conséquences, nous n’avons ici jamais changé de tenue et seulement trouvé quelques nouvelles armes en fouillant les terres d’Est-Anglie. Il est toutefois possible d’utiliser différents éléments collectables pour améliorer chaque partie de sa tenue et gonfler ses statistiques, signe que malgré un équilibre différent, ce nouvel épisode n’a pas totalement renoncé à la dimension RPG insufflée par ses prédécesseurs. Le résultat est pour l’instant intéressant et parvient à bien mêler les approches plus anciennes et modernes de la saga, d’autant plus que le tout se déroule dans un monde ou l’exploration semble aller vers une approche encore plus naturelle.
Tiens, Valhalla cavalerie !
Au delà de la simple carotte des points de compétence et des capacités offertes par les livres perdus, le monde d’Assassin’s Creed Valhalla pourrait encore offrir quelques surprises venant accentuer la fluidité de son système d’exploration. Si elles restaient rares dans Origins ou Odyssey, nous sommes ici tombés plusieurs fois sur des quêtes annexes se déclenchant de façon plus naturelle, c’est à dire en s’arrêtant à un autel ou en s’approchant d’un personnage. Reste à voir leur proportion dans l’ensemble des quêtes puisque une bonne partie de celles ici réalisées conservaient le traditionnel marqueur d’objectifs vous indiquant son point de départ. Si vous avez écumé quelques mondes ouverts de ces dernières années, vous ne serez pas non plus surpris d’en retrouver quelques bonnes idées dans ce nouvel opus : le système de santé - qui ne se régénère plus automatiquement - évoque celui de Horizon Zero Dawn et vous oblige à collecter de la nourriture et des plantes pour gonfler votre stock de soin, tandis que chaque lieu exploré ou presque dispose de quelques documents ou notes venant apporter un peu de densité narrative et de vie à l’ensemble.
Assassin's Creed Valhalla : du gameplay avec des boss, des mini-jeux et des quêtes annexes
Côté exploration, on notera aussi la souplesse apportée par le Longship, votre navire que vous pouvez appeler à tout moment pour peu que vous soyez près d’une rivière. La topographie des lieux favorisait ici son utilisation régulière, mais il faudra évidemment, comme pour la plupart des éléments évoqués dans la précédent paragraphe, attendre de poser plus longuement nos mains sur le titre pour juger de son intérêt sur la durée. Le Longship apporte pour rappel un autre atout intéressant que le transport, celui de pouvoir amener un groupe de combattants à vos côtés. Une simple utilisation de votre cor à portée d’une rivière appellera donc le bateau, tandis qu’une deuxième salve poussera vos coéquipiers à vous rejoindre sur terre et potentiellement vous aider au coeur d’un combat.
Enfin, signalons qu’un effort louable a été réalisé du côté des mini-jeux, ici plutôt amusants et variés : on retrouve le flyting, un genre de combat d’insulte vous demandant de trouver la meilleure réplique pour damer le pion à votre adversaire, mais aussi un jeu de boisson dans lequel il faudra tenir debout tout en buvant des gorgées d’alcool en rythme. Des anomalies de l’Animus vous demanderont quant à elle de réussir des défis de Parkour, et des Cairns à reconstruire seront l’occasion, comme pour les Cercles de Pierre d’Assassin’s Creed Origins, d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de votre personnage. Des énigmes liées aux menhirs et dolmens seront aussi présentes, mais nous n’avons ici pas eu le temps de les essayer. 3 heures, c’est long, mais pour un monde ouvert, cela peut parfois s’avérer trop léger. Avant de conclure, un dernier mot s’impose sur la dimension technique : si Assassin’s Creed Valhalla s’avère sans surprise très réussi visuellement, il souffre encore de quelques soucis de finition, que ce soit au niveau des bugs de collision et d’animation ou d’un clipping tenace. Il n’y a pas encore de quoi s’alarmer à quelques mois de sa sortie puisqu’il reste du temps pour l’affiner techniquement, mais nous serons évidemment attentifs à ce point si les soucis persistent à seulement quelques semaine du lancement.
Que ce soit par les sensations manette en main ou par son évolution visuelle, Assassin’s Creed Valhalla ne dépaysera pas les joueurs d’Origins et d’Odyssey. Celui-ci est pourtant un peu plus original qu’il n’y paraît au premier abord : Outre un nouveau système de progression, il fait peau neuve sur sa gestion de l’équipement et une partie de son système de déplacement, offrant par ailleurs une map plus aérée et propice aux rencontres naturelles déclenchant des quêtes annexes. Sans être éblouissant ou surprenant, Valhalla semble donc apporter suffisamment de fraîcheur vis-à-vis de son prédécesseur pour nous donner envie de replonger dans Assassin’s Creed en cette fin d’année. Reste à voir si son système de colonie et son scénario, que nous n’avons ici qu’effleurés, sauront apporter encore plus de densité à une expérience prometteuse, et si les quelques problèmes de caméra et les bugs ici rencontrés seront réglés d’ici au lancement du jeu.