Révélé à l’occasion du dernier State of Play de Sony, Arise : A Simple Story avait su marquer les esprits malgré son faible temps de présence. Nanti d’une superbe esthétique, le jeu du studio Piccolo semblait mettre en avant un personnage évoluant dans un univers des plus oniriques mais aussi et surtout, un vieil homme confronté à la Mort à travers un voyage initiatique. Afin de vérifier ce que le trailer laissait présager, nous avons ouvert la première page de cette simple histoire afin de constater par nous-même si la magie opère.
Gameplay : Une petite virée bucolique
Le vieil homme et la Mort
Débutant autour d'un bûcher funéraire, Arise : A Simple Story pose les jalons d'une aventure mature sous couvert d'un design atypique qui ne laissera personne indifférent. Oscillant constamment entre joie, peine, rire, tristesse, soit toute la palette d'émotions renvoyant aux moments passés du vieil homme que nous allons diriger plusieurs heures durant, le titre des Barcelonais impressionne sur la forme autant visuelle que sonore. En effet, au delà de son somptueux design et de ses tonalités tranchant radicalement dans les deux niveaux visités, Arise se pare également d'une magnifique bande-son, composée par David Garcia (Hellblade mais aussi RiME), évoquant par moments le travail de Joe Hisaichi (Princesse Mononoke, Ni No Kuni), et parfaitement adaptée aux sentiments véhiculés.
Saupoudré de mysticisme, Arise va nous convier à visiter une dizaine de niveaux qui renverront chacun à un souvenir du vieillard et qui seront autant de moyens pour les développeurs de varier les ambiances, du moins c'est ce qu'on espère pour l'ensemble de l'aventure. C'est depuis une montagne enneigée, dont un lointain sommet semble nous attirer inéluctablement, que nous pourrons choisir chaque niveau recelant divers collectibles synonymes de souvenirs crayonnés. Une façon pour celles et ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur ces statues de pierre semblant liées aux enfants et petits enfants du vieillard et jonchant le parcours du défunt. Comme nous le disions plus haut, chaque stage propose une atmosphère liée à un sentiment et si le premier, Joie, baigne dans une lumière omniprésente mettant en valeur le gigantisme de la faune et de la flore, le second est son total opposé. Nous plongeant dans une vallée montagneuse s'effritant au rythme d'éboulements constants, le sentiment de solitude et de noirceur se retrouve aussi bien dans les couleurs que dans le lieu visité.
Arise : A Simple Story est donc un véritable enchantement d'un point de vue visuel mais son gameplay ne semble pas non plus en reste. Pour progresser, vous aurez ainsi la possibilité de jouer avec le Temps en l’avançant ou au contraire en le rembobinant. Se faisant, vous pourrez alors user de votre grappin pour attraper au vol un bourdon passant par là, sauter de tournesol en tournesol ployants au grès du vent, «reconstruire» le chemin montagnard s’affaissant sous le coup d'un tremblement de terre, etc. Ingénieuse et vraiment agréable, la jouabilité colle parfaitement à l'atmosphère poétique en nous permettant d'user d'escargots comme d'un tremplin pour atteindre des hauteurs, rebondir sur des toiles d'araignée gorgées de rosée ou de courir sur un rocher en mouvement pour atteindre le sommet d'une montagne.
Dans l'absolu, Arise a tous les atouts pour se transformer en petite pépite le 3 décembre prochain. Sauf qu'il y a un point sur lequel Piccolo Studio ne semble pas avoir eu assez de recul : le rythme de l'aventure. Tout magnifique et astucieux soit-il, le titre se confronte en effet pour l'instant à des niveaux beaucoup trop longs réussissant à nous sortir de ce très joli voyage. De plus, ces énormes longueurs mettent en exergue un gameplay ne parvenant pas à suffisamment évoluer. Alors qu'on pourra freezer le temps dans le second niveau et ainsi combiner les deux pouvoirs pour passer certains endroits délicats, on retrouve malgré tout cet étirement de la progression ayant simplement pour but de rallonger la durée de vie du jeu. C'est bien dommage car sorti de cet état de faits, le jeu des espagnols se veut apaisant et même poignant dans les thèmes abordés subtilement à travers son design épuré et sa bande-son. On espère donc très fort que dans sa globalité, Arise saura revenir en arrière pour gommer ce défaut et nous offrir un périple émouvant et enchanteur à la fois.
Gameplay : Une ascension montagneuse qui demandera du temps
Sur la forme, Arise : A Simple Story effectue quasiment un sans fautes, pour peu que le design épuré ne vous rebute pas. Superbe dans ses ambiances et ses lumières, profitant d’une magnifique bande-son accentuant à merveille les sentiments du défunt, le jeu de Piccolo nous aura émerveillé une heure durant. Toutefois, c’est concernant la structure qu’on émettra de gros doutes en l’état. En effet, bien qu’il dispose d’un gameplay astucieux (permettant d'avancer et de rembobiner le temps mais aussi de le figer), ces deux premiers niveaux se sont inutilement étirés en longueur, en mettant en avant des mécaniques de jeu devenant au bout d’un moment très redondantes et donc forcément moins efficaces. On espère donc que les développeurs réussiront à maintenir le rythme sur l’ensemble du titre à travers suffisamment de trouvailles pour maintenir l’intérêt du joueur. Le voyage semble onirique, croisons les doigts pour qu’il ne se transforme pas en véritable épreuve.