En ce bel été 2019, nous avons eu l’occasion d’essayer The Sojourn durant une petite heure. Cette épopée, à la fois calme et envoûtante, nous amènera à travers 4 chapitres dans une vision très imagée du cycle de la vie, amarée à un socle de type puzzle game. De la naissance à la mort, nous parcourons 4 environnements bien distincts, aux styles de plus en plus menaçants et sombres...
Notre video-preview de The Sojourn
Un setup soigné et envoutant
Dans ces environnements, le monde se construit et se déconstruit, faisant fi des lois de la nature. Mais rassurez-vous, c’est juste pour le spectacle, car toutes les phases de gameplay se passent sur un monde à peu près stable, quoique... Côté ambiance visuelle, le studio Shifting Tides et les 4 développeurs qui le composent, opte pour un style graphique à mi-chemin entre Rime et Absolver, à la fois très géométrique, mais aussi très coloré, avec de belles nuances venant donner un style très marqué à une technique pourtant assez simpliste. Fort d’une bande son très relaxante, le titre soigne donc son setup et nous embarque dans une fable suggestive, racontée principalement à travers des statues, figeant des instants clés de la vie.
Une narration légère sur un socle de gameplay prometteur
Mais le vrai coeur de The Sojourn, c’est évidemment son gameplay car, ne l’oublions pas, le titre est un puzzle game pur et dur. A la manière d’un The Witness, il fait donc l’économie de la mise en scène pour servir au joueur sa dose de casse-têtes à la première personne, découpée en 4 chapitres. Les puzzles sont basés sur les déplacements, les actions timées et l'enchaînement de petites manipulations logiques dans un ordre bien précis. D’ailleurs, on sera parfois agacé par la vitesse de marche de notre personnage, que l’on pourra trouver assez lente et, surtout, dépourvue d’un mode "sprint", qui aurait été bien utile à certains pour l’observation des puzzles et des salles.
Des ténèbres à la lumière, il n'y a qu'un pas...
En parlant de mécaniques de gameplay, sachez que l’une des principales features du jeu consiste à passer du monde de la lumière (le monde normal), au monde des ténèbres, grâce à certains artefacts fixés au sol, sur le niveau. Vous vous en doutez, certains passages ou objets ne sont disponibles que dans un des mondes. Mais attention car, dans le monde de l’ombre, vous ne pourrez parcourir qu’une distance limitée avant de revenir automatiquement au monde de la lumière. Cette limite est d’ailleurs incarnée par une petite barre au centre de l’écran. Et vous vous en doutez, certaines actions ne sont réalisables que dans le monde de l’ombre.
Pour arriver à la fin d’un puzzle, vous devrez donc jouer entre les deux mondes, le plus souvent en déplaçant des statues. Mais n’allez pas croire que l’on peut pousser quoi que ce soit dans The Sojourn. Ici, il vous faudra échanger votre position avec elles sur une simple pression de touche. C’est donc en “échangeant” vos positions, successivement, et en vous arrangeant pour repasser rapidement sur la stelle du monde de l'ombre que vous allez progresser et ainsi obtenir l’endurance nécessaire pour terminer les puzzles. Mais ce n'est pas tout, en parcourant les 3 premiers chapitres, à travers des niveaux sélectionnés par le développeur, nous avons pu manipuler des orbes qui, par exemple, rendent "activables" certains éléments qui ne l'étaient que dans le monde obscur.
Ca a l’air évidemment assez compliqué, dit comme ça, toutefois, manette en main, même quelqu’un de peu initié à ce genre de casse tête à la Portal peut très vite s’en sortir. La clé du succès étant souvent de partir de la fin d'un puzzle, et d'aller à reculon réalisant les manipulations dans le bon ordre. Evidemment les choses se complexifient vite, au fur et à mesure que le studio ajoute des couches de difficultés à son jeu. Portes avec zone d’activation, piques sortant du sol dans un seul des monde, harpes dont la musique reconstruit brièvement des passages ou encore portails faisant alterner jusqu’à nouvel ordre entre lumière et obscurité : Sojourn sait offrir du challenge grâce à des outils variés et devrait donc s’adresser principalement aux amateurs de puzzles à la recherche d’une ambiance plutôt posée et d’un rendu visuel épuré, aux décors soignés.
Rassurez-vous, The Sojourn devrait rester abordable pour un public non-initié, et le studio propose d'ailleurs, dès le second chapitre, une sorte de hub, histoire de permettre au joueur de changer de niveau lorsqu'il bute sur une énigme. En revanche, si c'est le challenge qui vous intéresse, vous en aurez probablement pour votre argent puisqu'en dépit de la pelleté de niveaux disponibles (plus de 65 à vue d'oeil), chaque énigme dévoile un petit puzzle supplémentaire une fois résolue. A la clé, un petit parchemin et sa phrase philosophique attitrée, qui permettra de frimer auprès de vos amis une fois le 100% obtenu.
Promettant 10 à 15 heures de puzzles, The Sojourn vous propose de vous creuser la tête grâce à des énigmes très malines et bien conçues, mêlant déplacements, gestion du timing, alternance entre deux mondes et manipulations à réaliser dans le bon ordre. Niveau après niveau, les développeurs ajoutent toujours plus de profondeur au gameplay, tandis que l'ambiance évolue progressivement. Après une première heure de jeu, nous sommes plutôt satisfaits et avons envie d'en savoir plus.