Plus d'un an après la sortie de son Sea of Thieves et quatre extensions plus tard, Rare compte bien faire revenir les pirates qui se seraient perdus en mer avec une nouvelle mise à jour phare. Le contrat est limpide : proposer un contenu bourré de nouveautés qui ravira à la fois les amateurs de lore et d'or. Au milieu des eaux tumultueuses de cet univers coloré, la chasse aux trésors s’enrichit tout en devenant plus compétitive. Il reste à vérifier si au milieu de ces livres ornés d’enluminures, Rare ne nous raconte pas que des histoires.
Sea of Thieves - Anniversary Update : Nos impressions en 3 minutes
Sea of Thieves a été grandement critiqué pour son manque de contenu au moment de sa sortie. Conscient de ce problème, Rare s’est occupé à injecter régulièrement de nouveaux éléments afin de maintenir son jeu-service à flot. Après un mégalodon (The Hungering Deep), des navires fantômes (Cursed Sails), des îles volcaniques (Forsaken Shores) et une vague d’améliorations aussi bien sur les effets spéciaux que sur les ennemis rencontrés (Shrouded Spoils), le titre se prépare à sa plus grosse mise à jour pour fêter sa première année d’existence. Invités chez Rare, nous avons pu jouer aux deux extensions présentes dans la mise à jour “Anniversaire” que sont les Fables du flibustier (Tall Tales) et L’Arène (The Arena). Votre serviteur s’est ainsi retrouvé au sein d’une équipe composée de deux autres journalistes dirigée par Craig Duncan himself, à savoir le directeur du studio. Une partie de la matinée était dédiée à la découverte des Fables du flibustier - Shores of Gold, l’update se concentrant sur l’univers étendu de Sea of Thieves. Un contenu que l’on pourrait presque qualifier de campagne, puisqu’il s’intéresse aux légendes hantant les lieux pour une aventure “qui donne l’impression d’être scriptée alors qu’elle ne l’est pas” selon les développeurs.
Plus de lore que de cochon
La quête est tout d’abord à valider auprès de l’étrange personnage adossé au mur de la taverne, celui-là même qui donne accès au test ultime menant au repaire des pirates légendaires. À la manière des anciennes missions déjà parues dans Sea of Thieves, Il s’agit d’aller d’île en île en se fiant aux quelques documents attribués. Comme pour la quête du mégalodon ou celle de l’équipage perdu, il faut décrypter les énigmes, trouver des endroits non listés sur la carte, et découvrir d’autres indices rapprochant l’escouade de la victoire. Si la première partie de la quête est finalement assez proche d’une chasse au trésor classique, elle prend une dimension plus excitante une fois l’île finale découverte. Nous sommes arrivés dans une sorte de temple à l’intérieur duquel quatre piliers pouvaient être tournés, laissant apparaître des sculptures différentes selon la rotation. Après une première manipulation, de l’eau a commencé à investir les lieux, donnant un bon coup de pression à l’équipage désormais obligé de comprendre puis de réussir rapidement. Cette phase validée, il a fallu trouver des endroits précis grâce à une sorte de miroir magique aidant à l’obtention du trésor final. Une fois ce dernier ramassé, des hordes de squelettes sont arrivées de toute part dans le but d’empêcher l’équipe de regagner le bateau. D’après quelques séquences exposées en vidéo, les joueurs devraient aider un couple de fantômes à se réunir, et les étoiles pourraient être la solution à certaines énigmes.
Les Fables du flibustier se composeront de plusieurs chapitres qui arriveront au fil des mises à jour.
Cet essai s’est révélé prometteur. Non, Sea of Thieves ne comporte toujours pas de scènes cinématiques. Oui, la construction de la quête reste proche de ce qui a déjà été fait par le passé. Cependant, les manipulations inédites avec les divers éléments du décor ainsi que le rythme soutenu de la mission ont rendu cette découverte aussi agréable qu’amusante. Afin de rompre la monotonie des longs voyages, il est désormais possible de pêcher aussi bien sur le bateau que sur les îles. L’exercice demande un certain doigté puisqu’il faut à la fois fatiguer le poisson tout en veillant à ne pas casser la ligne. Une fois sorti de l’eau, le poisson peut être cuit, offrant des points de vie et des bonus après sa consommation. D’autres nouveautés ont été ajoutées, comme des coffres à l’intérieur desquels les objets peuvent être déposés, ou divers fruits. Il est à noter que les bananes semblent donner moins de santé qu’auparavant, ce qui devrait inciter les joueurs à pêcher et cueillir pour mieux se préparer aux combats. Les victuailles maritimes peuvent également être vendues auprès d’un PNJ dénommé Merrick.
L’arène mer
L’autre ajout majeur de la mise à jour de Sea of Thieves vient de L’Arène, mode particulièrement pensé pour les amateurs de compétition. Soyons francs, nous partions avec quelques a priori négatifs puisque la partie strictement PvP au corps-à-corps du titre développé par Rare ne nous a jamais semblé très intéressante. Fort heureusement, L’Arène n’est pas qu’une histoire de combats. Nous avons pu faire des parties de vingt-six minutes chacune (le temps d’une journée complète dans l’univers du jeu), face à quatre autres équipes d’autant de pirates. Le but est tout simplement de faire plus de points que les autres escouades. Le plus intéressant vient de la manière dont ils peuvent être récoltés, mais aussi perdus. La flotte se partage un espace assez réduit sur lequel se trouve des îles contenant des trésors. Chaque coffre récupéré rapporte des points, et chaque vente sur un avant-poste ambulant en fait gagner d’autant plus. PvP oblige, les affrontements sont également récompensés, puisque les boulets de canon qui touchent un bateau adverse font monter l’addition, tandis qu’un chavirement est lourdement pénalisé. En cas de sortie de la zone de jeu, l'eau rouge se met à détruire le bateau qui s'y aventure. Là aussi, Rare utilise intelligemment les règles qui régissent déjà son petit monde et les adapte habilement à ses nouvelles propositions.
Les harpons et les parties destructibles des vaisseaux ne sont pas dédiés à L’Arène. Cela signifie que le mode aventure “classique” dispose aussi de ces nouveautés.
Une fois de plus, Sea of Thieves laisse le choix et met l’accent sur les bonnes décisions à prendre rapidement. Les plus à l’aise avec la recherche se rueront sur les îles pour dégoter des pièces d’or, là où les équipages aguerris tenteront de voler les ressources acquises par les rivaux. L’arrivée des canons-harpons sur les bateaux octroie la faculté de voler des coffres posés à l’air libre, mais aussi de s’accrocher à des éléments de certaines structures. Si l’on ajoute une précision améliorée des dégâts sur les navires avec la destruction possible du mât, du cabestan ou de la barre, cela donne des possibilités multiples pour des séquences aussi drôles que stratégiques noyées dans un joyeux capharnaüm où tout peut potentiellement arriver. Enfin, chaque rencontre débute et se termine à la taverne des Loups de mer, un lobby d’attente où les pirates peuvent faire connaissance aussi bien dans les eaux chaudes d’un jacuzzi que dans les airs suite à un tir de canon. Tout un programme.
Depuis le début, Rare est conscient du trésor dissimulé dans ses cales. En livrant les Fables du flibustier et L’Arène, le studio britannique sépare la mer en deux : d’un côté une proposition pensée pour les amateurs de quêtes plus scénarisées, de l’autre un contenu dédié aux acharnés de batailles navales. Si la campagne a montré des idées intéressantes sans pour autant bouleverser ce que le titre a déjà mis en place, le mode compétitif s’est révélé enthousiasmant. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir quant à cette mise à jour, nous replongerons donc au sein de l’aventure Sea of Thieves à l’occasion d’un prochain re-test.