S'il est vrai que la Super Nintendo a eu la chance d'héberger un grand nombre d'excellents titres, nombreux sont les possesseurs de la console qui gardent une pensée toute particulière pour l'inattendu The Adventures of Batman & Robin, sorti en 1994. Pourquoi inattendu ? Parce que déjà, à cette lointaine époque des consoles 16 bits, les titres à licence étaient rarement synonymes de qualité. Et quand on touche à quelque chose d'aussi mythique que la série animée de Warner Bros, mieux vaut savoir où on met les pieds. Mais pour notre bonheur à tous, l'équipe de Konami a brillamment relevé le défi, puisque le soft est à la fois excellent en lui-même, mais également ultra fidèle à la série.
Avec 85 épisodes à son actif et de multiples rediffusions, Batman : The Animated Series est une série produite dans l'intervalle 1992-1995 par Warner Bros. Ce monument du dessin animé se démarque par son design général très "carré" qui sera repris plus tard dans la série Superman, mais aussi par son choix de couleurs très sombres avec une prédominance de noir qui renvoie directement au comics original. Fort d'une ambiance impeccable et de scénarios monstrueux, la série affiche un véritable respect pour les personnages de l'univers de Batman, et notamment pour ce qui est des principaux ennemis. En d'autres termes, lorsque le jeu est sorti en 1994, les fans de la série se devaient d'y jouer, dans la mesure où celui-ci respectait avec une fidélité étonnante tous ces aspects-là.
A mi-chemin entre le jeu d'action et le beat'em all, The Adventures of Batman & Robin s'échelonne sur une dizaine de niveaux faisant intervenir les principaux "vilains" de la série. On retrouve ainsi le Joker, Harley Quinn, Poison Ivy (Pamela Isley), Double-Face (Harvey Dent), le Pingouin, Catwoman, l'Epouvantail, le Riddler (Edward Nygma), Clayface (Matt Haggen) et même Man-Bat. Bien sûr, quelques figures clés manquent à l'appel, comme Jervis Tetch le Chapelier Fou, Mr Freeze, Temple Fugate ou encore Ra's Al Ghul. Il y avait là largement matière à une suite qui n'a pourtant jamais vu le jour. Chaque niveau étant directement lié au contexte et à la personnalité des boss auxquels ils sont associés, la progression n'a aucun mal à se renouveler. Même si le jeu est majoritairement axé beat'em all, certaines scènes impliquent beaucoup d'adresse tandis que d'autres font davantage appel à de la réflexion, sans oublier quelques étapes très arcades comme la poursuite en Batmobile.
Non content d'offrir un contenu très intéressant, le titre convainc également au niveau de son gameplay, en offrant des scènes d'action parfaitement adaptées à l'homme chauve-souris. Même si l'on ne contrôle que Batman, Robin se cantonnant à un simple rôle de figuration, on constate que le héros bénéficie d'une panoplie d'actions très fluides à base d'enchaînements, de projections, de roulades ou même de rebonds pour s'élancer le long des murs. Les ennemis disposent, certes, d'un comportement scripté, mais qui se mettent parfois à deux pour maintenir le Dark Knight pendant qu'un autre le tabasse. Avant chaque début de mission, on a la possibilité de choisir un certain nombre de gadgets variés tels que bat-grappin, batarang, fumigènes, masque à gaz, lunettes à rayons X, explosifs, gaz anesthésiant, etc. Un bon moyen de progresser en variant son style de jeu. D'une difficulté moyenne, le soft comportait un système de mots de passe, sauf en mode Hard où il fallait finir le jeu avec seulement 3 vies et 3 crédits. Enfin, le "sound test" accessible d'entrée de jeu permettait d'apprécier les musiques du jeu directement inspirées de la série animée.
Romendil