Avec l'essor de la VOD en streaming, le cinéma français trouve de nouvelles plateformes auxquelles proposer ses projets qui n’intéressent ni les diffuseurs ni les chaînes de télévision.
Vive la République, vive la France
L’exception culturelle française définit le fonctionnement de l’industrie cinématographique du pays, dans laquelle, grossièrement et entre autres mesures, les distributeurs se doivent d’investir dans le cinéma local pour être autorisés à diffuser. Ainsi, Netflix, Disney+, Amazon Prime et autres services de streaming disponibles en France répondent tous à l’obligation de soutien à l’industrie locale en finançant plusieurs films et séries par an. Ces incitations permettent aujourd’hui à des cinéastes de créer des œuvres qui n’auraient peut-être pas trouvé de fonds auprès des chaînes de télévision et des sociétés de distribution classiques.
Parmi ces œuvres, le cinéma d’action, un genre relativement impopulaire au sein du cinéma français mainstream, trouve une nouvelle jeunesse avec l’apport de ces plateformes. On pourra se souvenir par exemple des deux films Balle Perdue de Guillaume Pierret, diffusés par Netflix, ou du Kali de Julien Seri, diffusé par Amazon Prime. C’est d’ailleurs d’Amazon dont il est question puisque la plateforme de Jeff Bezos peut se féliciter du succès d’un nouveau film d’action distribué par ses soins : Tigres et Hyènes.
Si je sors la AK…
Réalisé et co-scénarisé par Jérémie Guez, Tigres et Hyènes raconte l’histoire de Malik, un jeune qui découvre l’arrestation de son beau-père pour avoir été membre du "Gang de Fontainebleau". Aidé par l’avocate dudit beau-père et de ses anciens partenaires braqueurs, Malik va tenter de faire libérer son parent en préparant un dangereux casse. Disponible depuis le 22 novembre sur le service de streaming américain, le film a réussi à atteindre la seconde place des films les plus vus sur la plateforme en France. Porté par les prestations de Waël Sersoub (Kanun, la loi du sang, BRI) Géraldine Nakache (Kaamelott, La Flamme) et Sofiane Zermani (Frères ennemis, Le Salaire de la peur), le long métrage semble résonner avec le public français.
Il faut dire que le cinéma de genre français dans son ensemble a longtemps été boudé par les maisons de production habituelles, jugeant ces films insuffisamment attractifs auprès du public. Malgré le succès de certaines productions (on peut notamment penser au Vermines de Sébastien Vaniček), les réalisateurs officiant dans ce coin du cinéma doivent souvent se tourner vers les États-Unis pour trouver des producteurs acceptant de financer leurs ambitions. Il ne reste plus qu’à espérer que le vivier de talents officiant dans le cinéma de genre ait désormais trouvé un lieu propice à leur expression.