Steam est accusé de "normaliser la haine et l'extrémisme dans la communauté des joueurs" après une enquête recensant "des millions d'exemples de contenus extrémistes et haineux" sur la plateforme de Valve.
Steam "en proie à l'extrémisme et à l'antisémitisme"
Steam, la plus populaire des plateformes de gaming, est accusé de "normaliser la haine et l'extrémisme dans la communauté des joueurs" dans un rapport rédigé par l'Anti Defamation League, une organisation non gouvernementale qui lutte contre toute forme d'antisémitisme. L'organisation pointe du doigt Valve qui faciliterait la diffusion de matériel haineux et extrémiste par une approche "très permissive de la politique de contenu".
Le rapport de l'ADL se base sur une analyse "sans précédent" des données publiques de Steam, comprenant plus de 458 millions de profils d'utilisateurs, 152 millions d'images d'avatars de profils et de groupes d'utilisateurs et 610 millions de commentaires d'utilisateurs. En sondant ces données, l'organisation aurait découvert "1,83 million d'exemples de contenus extrémistes et haineux, y compris des symboles de haine explicites comme les "marchands heureux" (un mème antisémite), des images nazies comme le Totenkopf et le Sonnenrad ainsi que des copypastas façonnés en croix gammées".
Un cas récurrent
D'après ce rapport, Pepe the Frog (un personnage de comic book devenu mème, avant d'être détourné par l'alt right et l'extrême-droite) et les croix gammées sont les symboles extrémistes les plus courants trouvés sur Steam, représentant respectivement 54,6 % et 9,1 % des symboles détectés., L'ADL a également découvert "des dizaines de milliers de contenus liés au terrorisme" avec plus de 15 000 comptes utilisateurs arborant les logos du Hezbollah, du Hamas, et autres.
Ce n'est pas la première fois que le laxisme de Steam en matière de modération est pointé du doigt. La plateforme avait déjà été prise à partie en 2018 par Pc Gamer, puis en 2022 par la sénatrice américaine Maggie Hassan qui avait décidé d'envoyer une lettre à Gabe Newell, le PDG de Valve, alléguant "une présence significative d'utilisateurs affichant et épousant des sentiments néonazis, extrémistes, suprémacistes raciaux, misogynes et autres" sur Steam. L'an passé, la plateforme avait néanmoins décidé de mettre à jour ses règles communautaires afin de préciser davantage ce qui était toléré ou non sur la plateforme. Mais finalement, il revient à Steam de faire appliquer ces règles.