Will Smith n’est pas le premier acteur qui a été sanctionné par l’académie des Oscars. Cette autre grande figure d’Hollywood a également été bannie de la cérémonie, mais pas pour avoir giflé un autre acteur… Le discours politique que cette vedette a prononcé lors de la cérémonie de 1993 a eu de gros impacts sur sa carrière.
Vous le connaissez sûrement pour son rôle dans "Pretty Woman" (1990), auprès de Julia Roberts. Rien qu’avec ce long-métrage, Richard Gere est devenu l'une des figures emblématiques du Hollywood de la fin du vingtième siècle. C’est ce statut de star qui lui a permis d’être le présentateur des nominés à la cérémonie des Oscars de 1993. L’acteur a profité de cette fenêtre d’opportunité pour transmettre un message politique à l’encontre du gouvernement chinois.
L’exil
Pour rappeler le contexte : sous la gouvernance de Deng Xiaoping, le Parti Communiste Chinois avait institutionnalisé une répression visant à éteindre tout mouvement pro-démocratie au sein de son territoire. Ce réponse autoritaire s'est davantage renforcée au cours des années 1990, notamment depuis l'événement ayant eu lieu sur la place Tiananmen en 1989. Plusieurs éxécutions d'activistes pacifiques ont eu lieu. C’est en dénonçant “cette situation horrifiante concernant les droits de l’homme qui se passe en Chine”, lors de la cérémonie des Oscars de 1993, que Richard Gere s’est attiré les foudres de l'académie. En réaction à son discours engagé, l'institution l’a banni pour 20 ans. Au même moment la Chine l'inscrivait sur la liste des personnes interdites à vie d'entrer dans le pays. Cela n'a pas empêché Richard Gere de poursuivre ses actions puisqu’en 2008 l’homme appelle au boycott des Jeux Olympiques de Beijing.
Des conséquences pas forcément négatives
Toutefois, même pas dix ans après son bannissement, la tête d’affiche de "Pretty Woman" est de retour aux Oscars puisque le film "Chicago", dans lequel il a été impliqué, est nominé aux Oscars de 2003. Incarnant le rôle principal dans ce projet, Richard Gere reçoit aux Golden Globes le prix de la “Meilleure Performance par un Acteur dans une comédie musicale”. À ce jour, il n'a jamais été nominé individuellement par l’Académie des Oscars. De plus, depuis son discours en 1993, l’acteur n’a plus été engagé dans des productions mainstreams.
Mais cela semble ne pas tellement l'affecter en témoignent ses propos rapportés par The Hollywood Reporter en 2017 : “j’ai eu assez de succès pendant les trois dernières décennies pour jouer dans des plus petits films maintenant ”. Un exemple de ces plus petites productions est "Oh, Canada" (2024) un film où Richard Gere incarne Leonard, un réfugié de la guerre du Vietnam venu au Canada pour devenir un cinéaste. Le projet a été nominé à Cannes cette année, sans toutefois remporter de prix.