On a beaucoup entendu parler de lui l’année dernière avec son jeu qui demandait d’escalader des montagnes. Aujourd’hui, le studio derrière Jusant et Life is Strange chute.
De mal en pis
Remember Me, Life is Strange, Vampyr, Tell Me Why, Jusant, Banishers… vous avez forcément entendu parler au moins une fois dans votre vie d’un de ces jeux. Ils viennent tous du studio parisien Don’t Nod. En 2022, le groupe modifiait son nom et son logo alors qu’il avait ses disques durs bourrés de projets, huit prévus pour sortir entre 2022 et 2025. Aujourd’hui, l’entreprise a de mauvaises nouvelles à annoncer. Dans la publication de ses résultats semestriels 2024, Oskar Guilbert, le Président Directeur Général de Don't Nod, a reconnu des résultats qui “reflètent les contre-performances économiques des derniers lancements”. En d’autres termes, Jusant et Banishers n’ont pas comblé les attentes de la direction. “L'impact comptable” des décisions prises “pour faire face à un marché ultra-compétitif et sélectif” est également pointé du doigt par le groupe.
Alors que Don’t Nod enregistrait un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros au cours du premier semestre 2023, il n'enregistre que 1,8 million d’euros au cours du premier semestre 2024. “Les premières mesures en soutien de la performance, annoncées au printemps dernier, n'apparaissent pas suffisantes pour préserver la compétitivité de la société” reconnaît Oskar Guilbert, ne pouvant que constater une perte nette de 42,3 millions d'euros pour ce premier semestre 2024.
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Life is hard
Alors, que peut faire le studio ? Allumer des cierges pour que Lost Records : Bloom & Rage se vende bien quand il arrivera dans un mois de février 2025 déjà bien chargé. Et faire des économies là où il le peut, notamment dans les charges de personnel. “Dans ce contexte de résultats dégradés et malgré les actions déjà menées, la société se retrouve contrainte de devoir envisager un projet de réorganisation” souligne le studio dans son communiqué. Environ 69 emplois sont menacés, soit à peu près 20 % des effectifs de Don’t Nod. Ce projet aurait pour ambition de “rationaliser le nombre de lignes de production de la société”, de “retrouver plus d'agilité organisationnelle”, mais aussi et surtout de “sécuriser les financements de la société”.
“La Direction souhaite favoriser le dialogue avec les partenaires sociaux dans la perspective d'aboutir à d'éventuels accords relatifs notamment aux mesures sociales d'accompagnement incluant un potentiel plan de départs volontaires qui pourraient être envisagées en cas d'adoption du projet”, lit-on. Chahutée en bourse depuis presque 2 ans, l’action du groupe a chuté de 66 % en un an. Au moment où nous écrivons ces lignes, elle vaut 1,39 euro.