En amont de la gamescom, l’équipe de JV a pu participer à une vidéoconférence en compagnie de grands noms de la gamescom tels que Felix Falk, Tim Endres et Geoff Keighley. De quoi évoquer le contraste entre la santé fébrile de l'industrie et une gamescom plus robuste que jamais.
La lumière au bout du tunnel pour l’industrie du jeu vidéo ?
“Nous avons connu des moments pénibles ces derniers mois à cause de tous ces licenciements, de ces projets annulés et de ces fermetures de studio” explique d’emblée Felix Falk, de la German Games Industry Association. Le Managing Director n’a pas attendu longtemps avant d’aborder le sujet qui fâche et qui secoue l'industrie du jeu vidéo depuis l’année dernière. Selon les estimations, ce sont plus de 11 000 employés qui ont perdu leur poste cette année, faisant de 2024 une année noire pour les développeurs de jeux vidéo. “Après cette période fantastique de croissance, l’industrie est dans une situation compliquée. C’est quelque chose que nous avons bien remarqué en Allemagne lors du premier semestre de cette année, puisque pour la première fois depuis plus d’une décennie, nous n’avons pas connu de croissance mais une baisse de 6 %” ajoute-t-il, en précisant que cette régression se constate un peu partout.
Assommé par des prévisions pessimistes, le monde du jeu vidéo se prépare à de gros changements, comme cela a été dit par Phil Spencer lors d’une récente interview. Si la gamescom propose des espaces pensés pour aider les développeurs à retrouver un emploi, l’événement est aussi conçu pour les joueurs et les éditeurs. “Nous enregistrons un nombre record d’exposants. Si vous regardez le nombre de jeux à venir dans les prochains mois et les prochaines années, vous verrez un signal positif pour l’industrie globale du jeu vidéo” insiste Felix Falk, qui se dit ravi de voir arriver la lumière au bout de ce tunnel déprimant de licenciements et de projets supprimés. “Après ces durs moments, nous constatons un signal fort et positif pour l’avenir” indique-t-il.
Le nouvel E3 ?
Contrairement au marché du gaming en Allemagne, la gamescom est en croissance. C’est Tim Endres, le patron de la gamescom, qui dévoile plusieurs données. Cette année, ce sont plus de 1 400 exposants qui se retrouvent à Cologne, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année dernière. “Je suis enthousiasmé de voir revenir de grands noms tels que 2K, Capcom, Electronic Arts, THQ Nordic ou Square Enix. Microsoft a son plus grand stand Xbox jamais vu à la gamescom” rappelle Tim Endres. Il continue : “nous sommes également heureux d’accueillir de nouveaux partenaires avec la Pokemon Company. Tout ceci insiste sur l'importance de la gamescom en tant que plus grosse plateforme pour l’industrie mondiale du gaming”. Cette année, l’événement allemand accueille 37 pays dans son espace business, un nombre là aussi en augmentation (de 4 %). En outre, le salon s’est récemment exporté avec succès au Brésil et reviendra en 2025.
Quel est le secret de la gamescom pour afficher une telle santé alors que l’E3 a définitivement rendu l’âme ? “Nous nous concentrons sur les communautés depuis le début” répond Felix Falk, citant les espaces bâtis pour les joueurs mais aussi et surtout pour les professionnels. Le Managing Director dit également avoir beaucoup appris pendant les années Covid pour proposer un événement hybride “capable d’atteindre des millions de personnes”. “Nous nous évertuons à être aussi dynamiques que cette industrie. Aucune gamescom ne ressemble à une autre” déclare-t-il, avant d’ajouter : “nous changeons toujours des choses afin de suivre les demandes du marché”. En d’autres termes, les organisateurs souhaitent proposer l’expérience la plus complète possible aux fans ne pouvant pas se déplacer, tout en élaborant une ambiance proche de celle d’un festival pour les passionnés ayant leur ticket d’entrée. Une formule qui, pour le moment, parvient à convaincre les exposants comme les visiteurs.