Six ans après son précédent titre, le studio Deneos Games est de retour, bien décidé à poursuivre son hommage aux consoles portables de Nintendo. En ce moment, le successeur du jeu « Save me Mr Tako » a actuellement besoin de vous pour voir le jour. Bien que l’objectif soit déjà atteint, les équipes font tout pour vous mettre l’eau à la bouche et créer le meilleur hommage aux jeux de la GBA. De notre côté, on a essayé la démo Steam et on vous en parle !
La Game Boy Advance vous manque ? Si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas les seuls ! Au sein du studio Deneos Games, le développeur indépendant Christophe Galati et les membres de son équipe, sont nostalgiques de cette période si chère dans le coeur des joueurs. Il faut dire que, nous aussi, nous avons grandi avec les jeux de rôle de cette console mythique de Nintendo et que l’on repense souvent à des titres comme Final Fantasy Tactics Advance, Golden Sun, Sword of Mana, Fire Emblem, The Legend of Zelda : The Minish Cap, Castlevania : Harmony of Dissonance et bien d’autres encore. Par conséquent, le simple fait de raviver cette nostalgie est devenu le leitmotiv de Christophe et des membres de Deneos Games. Après s’être attaqué à la Game Boy avec le titre Save me Mr Tako, ils reviennent avec Tako no Himitsu, un hommage à la GBA mis en avant via une campagne de financement participatif qui a rapidement su trouver son public puisque le projet a atteint le minimum demandé pour sa réalisation en l’espace de trois jours. Désormais, il vous reste jusqu’au 9 août pour jeter un œil au projet et rejoindre les plus de 1300 contributeurs. Si vous souhaitez vous faire un avis plutôt que de financer aveuglément ce RPG qui vous fait retomber en enfance/dans l’adolescence, sachez qu’une démo est disponible sur Steam. On l’a essayée, et on vous donne un peu plus d’infos !
Tako no Himitsu, le jeu qu’on aurait adoré découvrir à l’époque de la GBA
Forcément, lorsque l’on se présente comme l'héritier des grands jeux de rôle de la Game Boy Advance, on est obligé de suivre une jolie petite galerie de personnages, et c’est effectivement le cas puisque, si l’on débute le périple dans la peau de Clive, on découvrira le parcours de cinq autres personnages (Karan, Mylene, Jeanne, Valance, Buuto), chacun ayant sa propre histoire et ses spécificités, tant personnelles que de gameplay. De la même manière, comme dans tout bon JRPG, l’équilibre ambiant ne tient qu’à un fil, et c’est en pénétrant dans une étrange grotte que Clive va, en quelque sorte, mettre les pieds dans le plat et tirer le fil d’une véritable pelote de laine, enroulée autour d’une sombre conspiration. L’élément déclencheur, c’est la découverte d’une adorable petite pieuvre qui vous sera d’une grande utilité durant toute l’aventure, notamment parce qu’elle dispose de pouvoirs magiques, dont vous devrez tirer parti lors des combats, et d’aptitudes qui peuvent avoir une influence sur l’environnement. Si vous avez baigné dans cette époque faste du jeu de rôle sur consoles portables, vous ne serez pas trop dépaysé.
Tako no Himitsu a tout d’un jeu hybride qui s’est construit autour de ses influences. Dès le départ, on a l’impression d’être devant un Golden Sun qui a renié son aspect au tour par tour pour pleinement épouser le côté action-RPG. Autant le dire tout de suite, du moins après ce que l’on a pu voir, Tako no Himitsu n’est pas du même gabarit que les actuels cadors du genre. Plus posé, presque enfantin en raison de son esthétique, le titre de Deneos joue avant tout sur la complémentarité de son casting pour varier le gameplay. En l’occurrence, aucun personnage ne se joue de la même façon et il faudra alterner face à certains types d'ennemis. Au-delà de compter sur votre petit poulpe pour vous donner un coup de main dans votre périple, vos personnages peuvent monter de niveau et changer leurs équipements pour se renforcer. En combat, on peut sauter, attaquer, esquiver, tirer parti d’un système de faiblesses (comme on peut l’expérimenter dans les tactical-RPG) et même déclencher une symbiose qui donne accès à des pouvoirs dévastateurs. En soi, Tako no Himitsu fait les choses simplement, mais il les fait bien. Qui plus est, avec une certaine candeur qui contribue à ce retour en enfance, en quelque sorte. Bercé par son gameplay et sa direction artistique, Tako no Himitsu apporte la dernière touche de nostalgie en s’offrant les services de Motoi Sakuraba, compositeur de Golden Sun (décidément !), et de Masanori Hikichi (Ys IV : Mask of the Sun, Terranigma).
Un héritier de Golden Sun avec des thématiques bien actuelles
Comme on vous le disait, une version de démonstration est disponible sur Steam. Une fois lancée, elle vous permet de découvrir deux petites portions du jeu, l’une dans la peau de Clive et l’autre dans la peau de Mylene et Buuto. Qu’on se le dise tout de suite, en lançant la portion dédiée à Clive, on affiche très clairement l’influence de Golden Sun. Jusque dans le déroulé de ce prologue, on retrouve les ressorts narratifs du jeu de Camelot : une petite bourgade paisible (bien que terriblement ennuyeuse, de l'aveu de Clive), une drôle de rencontre avec des personnages énigmatiques, un héros qui brave l’interdit en contournant un PNJ pour se rendre dans un lieu gardé secret, une grotte qui cache une sorte de temple mystérieux et une étrange bestiole qui n’est pas sans rappeler les fameux Djinns. En un sens, Tako no Himitsu est un petit bonbon dont on apprécie le goût sucré qui, derrière sa douceur, laisse place à une petite et légère aigreur, typique des sucreries acidulées. Ce qu’on entend par cette comparaison, c’est que le jeu de Deneos met du baume au cœur mais qu’il s’efface beaucoup trop derrière ses ressemblances flagrantes. Ceci étant dit, l’expérience globale apportera peut-être plus d’authenticité sur la longueur, et on espère que le jeu s'appréciera pour ce qu’il est et non pas pour ce qu’il essaie d’être.
Ça serait effectivement une bonne chose puisqu’il y a des qualités indéniables dans ce Tako no Himitsu. Après avoir parcouru les deux segments, on a apprécié ces petites idées d’hybridation, comme par exemple ce système de gestion de nos petites pieuvres dont on prend soin en essayant de les rendre heureuses et de les alimenter correctement (à l’aide de l’un des deux types de gemmes que l’on récupère ; l’autre servant de monnaie), une variation de ce que l’on retrouvait dans les Sonic Adventure. Ou encore cette manière dont il faut utiliser les capacités des différents héros (des équipes de trois où l’on contrôle un héros à la fois) à bon escient pour résoudre les énigmes et progresser dans l’exploration. À côté de ça, le jeu du studio Deneos nous a prouvé, à travers ces quelques minutes - comptez 1h30 à peu près pour boucler la démo -, que la saveur d’antan pouvait cohabiter avec une trame et des éléments bien plus contemporains. Effectivement, derrière ce côté fantastique, il y a des intrigues qui mettent en avant des problématiques très actuelles comme les traumatismes personnels, la sexualité, les dangers auxquels l’environnement fait face, les dérives du fanatisme religieux, la perte d’un être cher… Pour accompagner cet ancrage temporel, on retrouve d’ailleurs plein de petites références ainsi que des répliques (parfois politiques) qui font mouche et reflètent le désintérêt de la population pour certains sujets.
En l’espace de 90 minutes, Tako no Himitsu nous a démontré qu’il avait le potentiel de nous replonger en enfance. On retrouve le sel de ce qui nous avait plu dans une poignée de RPG de la GBA ainsi qu’une direction artistique soignée et enchanteresse. On a hâte de voir jusqu’à quel point Tako no Himitsu parviendra à s’affirmer - et à gommer les quelques petites imprécisions qu’on a pu expérimenter -, mais il y a de quoi craquer. Dommage que l’on ne puisse pas découvrir ça dès cet été puisque ça aurait été la petite Madeleine de Proust dans laquelle on aurait aimé croquer par petites touches entre deux baignades ou activités estivales. Allez, on prend notre mal en patience mais on sera sûrement ému de découvrir tout cela en 2026 sur PC et, surtout, sur Switch (et en portable, comme à l’époque, bien entendu !). Pour suivre l’actualité du projet et/ou filer un petit coup de pouce, on vous met le lien de la page Kickstarter juste ici.