Script de la vidéo

Intro

Vous aimez les univers Cyberpunk ? Vous êtes fans de films noir des années 40 ? Vous adorez en prime les films noir dans les univers Cyberpunk ? Vous êtes bien veinard, restez attentif à cette vidéo, ce jeu risque de vous intéresser très très fort. Nobody Wants to Die, c’est le premier projet ultra ambitieux du studio polonais Critical Hit Games. On est là sur une aventure narrative sur fond d’enquête développée sous unreal engine 5 avec des décors qui tabassent. C’est déjà dispo sur PC PS5 et Xbox Series pour une vingtaine d’euros et on vous donne notre avis tout de suite sur cette nouvelle sortie de l’été à l’univers magnifique mais qui arrive quand même avec pas mal de défauts

Univers

Voix de narrateur graveleuse, clope au bec et monologue aigri sur la société : on tient les ingrédients magiques pour une ambiance film noir idéale. Si vous êtes un adepte du genre dans sa formule la plus classique, c’est très clairement un jeu qui va vous intéresser. Ce qu’on veut dire par là, c’est que l’univers ne cherche pas forcément à rafraîchir la formule mais fait représente bien un film noir dans sa forme la plus pure ; on tient vraiment tous les tropes et les archétypes possibles : une ville gangrenée par le mal et la corruption, de l’argent sale, des types un peu mafieux et surtout, un détective sur le déclin, un peu porté sur la bouteille et qui, bien sûr, vient de perdre sa femme. Cet homme c’est James Karra qui évolue dans un New York dystopique des années 2329 . Vous ne verrez presque jamais son visage parce qu’on est sur un jeu à la première personne mais vous pourrez profiter d’un travail de doublage absolument excellent et de son humou un peu blasé par le monde dans lequel il vit. Dans ce monde un peu spécial, l'immortalité a un prix que seule l’élite peut se permettre. La technologie atteint un stade où les humains peuvent stocker leur conscience dans des banques mémorielles pour la transférer dans un nouveau corps, qui s’avère être souvent celui d’un pauvre .

James va être pris dans une enquête sur les traces d’un tueur en série qui s’en prend à l’élite et le fait tourner en bourrique. L’intrigue a autant de style que l’univers et on a qu’une hâte : plonger dedans pour découvrir toute la vérité. Nobody Wants to Die a l’air de piocher dans plein d’inspirations différentes : il y a quelques références à la saga BioShock, on ressent un peu la vibe de Rapture dans les recoins de la ville, on peut bien sûr aussi citer Blade Runner mais ça ça se devine assez facilement et ça fait aussi pas mal fait penser à Observer, le jeu dystopique de Bloober Team avec qui il partage pas mal de points communs. Aussi, c'est la première fois que j’entends parler d’un concept de salle de bain d'appartement partagé que vous devez appeler en appuyant sur un bouton, c’est plus sympa que les toilettes sur le palier, faudra y penser.

Graphismes

Dans le monde de Nobody Wants to Die, la technologie est très, très avancée au point où, ça y est, on peut enfin conduire à bord de voitures volantes. Et c’est comme ça qu’on a droit à ces panoramas absolument époustouflants avec des points du vue qui donnent vraiment l’impression d’une métropole gargantuesque. Même avec une vue d’ensemble aussi large les décors ont vraiment l’air vivants, on s’y perd volontiers plusieurs secondes et c’est juste très joliment détaillé. On aime observer les petits points mouvants qui représentent la foule, tous ces câblages super chaotiques qui relient les bâtiments et ces très jolis contraste . C’est une représentation cyberpunk ultra réussie qui va de paire avec un sound design qui sert aussi avec brio cette atmosphère très sombre d’une ville qui va mal. L'OST du jeu est d’ailleurs composé par Mikolai Stroinski, qui a notamment travaillé sur The Witcher 3.

Vous pouvez opter pour un mode performance à 60 fps ou pour le mode qualité, pour un rendu plus précis, et dans les deux cas, vous ne devriez pas rencontrer de problème particulier, tout tourne bien. Par contre on est un peu déçus de se retrouver plus souvent dans des lieux fermés que dans de grands espaces animés où on pourrait profiter pleinement de tout le travail effectué sur la construction de la ville. Le point le moins réussi esthétiquement c’est clairement les modèles des personnages. Bon c’est pas encore ça, on a l’impression de croiser la même victime à chaque cadavre et ça aide franchement pas quand on a déjà plein de noms à retenir.

Scénario

D’ailleurs ça c’est vraiment un problème du jeu : vous apprenez dans un laps de temps très court pas mal de trucs à retenir sur des gens dont vous êtes susceptibles d’oublier très vite le nom parce que le jeu ne dispose pas du tout de journal pour vous aider à retracer le court du récit, et pour un jeu narratif qui porte sur une enquête c’est quand même super dommage. Du coup si vous êtes du genre à avoir des problèmes d’attention assez réguliers buvez une grande tasse de café avant de vous lancer dans l’histoire parce qu’il va falloir être CONCENTRÉ. On manque aussi de collectibles qui pourraient nous aider à contextualiser un peu cet univers hyper intéressant mais qu’on a un peu de mal à comprendre facilement, en plus les personnages secondaires arrivent parfois comme un cheveux sur la soupe.

Tout est compacté en à peine 7 heures de jeu et même si les histoires courtes ça peut être très cool on dit pas le contraire, ici on reste quand même sur notre faim, les crédits se déroulent un peu dans la surprise surtout qu’il y a des zones d’ombres qu’on a toujours pas l’impression d’avoir éclairci et c’est quand même pas mal frustrant. On se rend même compte qu’il y a pas l’air d’y avoir de conséquences vraiment dramatiques aux quelques choix narratifs qui nous ont été donnés de faire en cours de route. C’est un peu regrettable quand on commence avec une intrigue aussi sympa qui a vraiment du potentiel et qui regorge d’idées qu’on aurait aimé explorer un peu plus. Il y a aussi tout le background de James qu’on apprend à découvrir et qui s’imbrique de manière assez étrange avec le reste de l’histoire, c’est pas non plus super convaincant sur ce plan là. En revanche, il y a de supers idées de mise en scène, quelques moments où on se dit « ok, c’est très très stylé ce qu’il vient de se passer » et on a globalement jamais le temps de s’ennuyer, surtout parce qu’on a toujours très hâte de découvrir quels décors de dingue on va découvrir dans le prochain chapitre.

Et puis le protagoniste nous laisse rarement dans le silence grâce à des monologues assez cools même ça s’étire quand même pas mal dans tous les clichés de l’anti héros de film noir. D’ailleurs précisons qu’il n’est pas seul : il reste aussi en communication quasi constante avec une collègue de travail, Sara, un personnage plutôt intéressant qui lui parle depuis une petite oreillette. C’est un outil de narration qu’on voit utilisé pas mal depuis Firewatch et ça fonctionne toujours très bien pour occuper l’espace, en plus la dynamique du duo est plutôt sympa. Donc en gros on a beau se sentir parfois largués, impossible de dire qu’on a trouvé le temps long

Gameplay

Bon venons en maintenant au gameplay : Si vous pensez trouver dans Nobody Wants to Die un bon petit jeu d’enquête dans lequel il va falloir vous creuser les méninges, vous pouvez tout de suite passer votre chemin. Globalement, le jeu est bien plus proche d’un walking sim avec quelques mécaniques ultra dirigistes. C’est d’ailleurs pour ça qu’on vous parle jusqu’ici globalement que de l’univers et de l’histoire, c’est bien parce que ça constitue bien 90% de l’expérience du jeu en fait. Et attention y a pas du tout tromperie sur la marchandise parce que c’est bien en tant que tel que le studio vend son jeu. Et pourtant si vous faites pas vos petites recherches avant de vous lancer vous pourriez bien croire qu’on vous laissera mener l’enquête comme un vrai petit détective. Ben oui parce que le jeu vous largue très vite sur une première scène de crime avec plusieurs outils en main comme un appareil photo, une lampe à UV et autres gadgets pour scanner les choses invisibles à l’œil nu. Mais en fait on vous dit précisément quand et où les utiliser, vous êtes constamment pris par la main et il faut dire qu’on aurait pas dit non à un peu plus de liberté à ce niveau là. Finalement vous n’aurez jamais la satisfaction d’avoir trouvé un indice par vous même, le jeu le fait pour vous.

L’autre particularité de la partie enquête, c’est la technologie dont dispose James pour l’aider à reconstituer les scènes de crime : un outil qui lui permet de remonter tout bonnement le temps pour visualiser les meurtres et tueries dans leurs ensembles.L’utilisation de l’accessoire est assez brouillon dans ses débuts mais on s’y fait finalement vite et là non plus de toute manière on a pas vraiment de liberté dans son utilisation, ça permet surtout de visualiser certaines scènes de façon plutôt stylé comme cette grosse explosion qu’on peut regarder au ralenti, sympa. Par contre on l’utilise beaucoup trop et ça devient presque épuisant. Aussi, on pourrait croire que c’est l’outil le plus cheaté du siècle pour un détective mais ne vous inquiétez pas, les criminels de ce monde ont bien saisi tous les rouages de cet univers et ne vont pas se laisser avoir par la technologie . Finalement le moment où le jeu vous accorde le plus de liberté c’est quand il est tant de faire le point sur l’enquête avec quelques choix de déduction à effectuer pour tirer quelques conclusions, c’est un peu expédié mais ça permet au point de revenir des éléments que vous pourriez ne pas avoir compris.

Conclusion

En conclusion, Nobody Wants to Die, on l’aime tout de suite pour son ambiance film noir cyberpunk maîtrisée et on revient pour les choix fabuleux de mise en scène, l’univers ultra vivant, et les décors juste dingues dans lesquels on a envie de se perdre pendant des heures. Le jeu a quand même pas mal de défauts dans sa narration, il garde trop de zones d’ombres et manque vraiment à proposer un journal dans lequel on aurait pu garder le fil de nos affaires. Ses quelques mécaniques sont aussi trop dirigistes et ça peut vite devenir frustrant. Et puis dommage que ça soit si court. Et c’est pour toutes ces raisons que nous lui attribuons la note de 14/20