En ce moment, on est en pleine période de l’Euro de football et on a troqué les matchs des équipes nationales qualifiées pour la compétition pour se replonger dans l’adaptation du manga Blue Lock. Pour faire patienter les fans de l’anime, à quelques mois de la deuxième saison, le studio d’animation 8-Bit a concocté un film qui s’intéresse au personnage de Nagi. Je l’ai vu en avant-première il y a quelques jours et je vous en parle !
En octobre 2022, la plateforme Crunchyroll donnait le coup d'envoi de la première saison de l'anime Blue Lock. Durant les vingt-quatre épisodes de la saison 1, on y suivait le parcours de Yoichi Isagi, l'un des joueurs de football prometteurs ayant obtenu son ticket d'entrée pour le projet « Blue Lock ». Son parcours semé d’embûches lui a notamment permis de faire la rencontre de Seishirō Nagi, un autre joueur qui a rapidement trouvé grâce aux yeux des fans du manga et de l’anime et qui occupe une place centrale dans ce film inédit. Aujourd'hui, nous sommes à quelques semaines de la diffusion de la saison 2, prévue pour débuter le 5 octobre prochain et pour une durée de... 14 épisodes ! Alors, en guise d'échauffement, les fans s'apprêtent, dès le 3 juillet, à redécouvrir l'histoire et le parcours du numéro 11, Seishirō Nagi. Est-ce un simple épisode récapitulatif ? Un film qui regorge de scènes inédites ? Faut-il enfiler les crampons et sprinter aussi rapidement que Chigiri dans les salles de cinéma pour le voir ? Je vous partage mes impressions ci-dessous !
Blue Lock Episode Nagi, un film rempli d’émotions qui nous permet de mieux cerner le personnage
Comme je le disais, j’ai eu la chance de découvrir en avant-première le film Blue Lock : Episode Nagi qui, comme son nom l’indique si bien, nous permet de redécouvrir les événements de la première saison à travers un tout autre regard, celui de Seishirō Nagi. Sur le papier, c’est une bonne idée, notamment parce que le personnage Nagi était l’un des plus mystérieux et les plus énigmatiques, et j’avais envie de savoir ce qui se cachait derrière la carapace de ce génie du football. Pour tout vous dire, sur ce point, je n’ai pas été déçu même si j’ai deux trois remarques à faire à ce sujet. À la manière d’un film d’environ 80 minutes, qui ressemble à un assemblage d’épisodes en quatre arc (le passé de Nagi et Mikage Reo, l’arrivée et les premières étapes du Blue Lock, les phases de poules et le match contre l’équipe Z d’Isagi et, enfin, la deuxième étape des sélections avec les équipes qui s’étoffent d’un joueur à chaque match gagné), Blue Lock : Episode Nagi fait vivre et revivre des moments à la fois inédits mais aussi cultes de la première saison.
En réalité, on comprend assez vite qu’on est en fait devant un épisode récapitulatif et j’aurais aimé que l’on prenne davantage le temps d’explorer le passé de Reo et Nagi ensemble au lycée, de vivre davantage leurs premiers matchs ensemble avant qu'ils soient sélectionnés pour rejoindre le programme du Blue Lock. Si j’ai des choses à redire sur ce point, j’y ai largement trouvé mon compte grâce au portrait de Nagi que nous dresse le film tout au long de ses 80 minutes. Même si on le découvre au beau milieu de la première saison de Blue Lock, on comprend que Nagi est un flemmard. En fait, il n’a pas spécialement de rêve, ni une passion ardente pour le football mais, allez savoir pourquoi, il aime bien traîner avec Reo. À travers cet épisode, c’est toute leur relation que l’on voit évoluer et on visualise également la manière dont Nagi, en son for intérieur, va abandonner peu à peu sa casquette de flemmard pour changer d’état d’esprit au contact de Reo, de la compétition et, surtout, des autres joueurs du Blue Lock, notamment Isagi.
On le voit donc peu à peu mettre de côté son aspect enfant - il faut parfois le motiver en lui mettant une carotte, comme le fait de récupérer son portable -, et se questionner sur ce qu’il vit et ce qu’il ressent, et je trouve que c’est une bonne idée du film que de lui conférer davantage de profondeur dans toute cette débauche d’énergie et cette crispation liées aux enjeux du Blue Lock. Mine de rien, cet Épisode Nagi m’a fait passer par toutes les émotions car, si les valeurs du Blue Lock prônent l’égoïsme et tendent à forger le seul et unique meilleur buteur du monde, c’est aussi le lieu des plus grandes histoires d’amitié, des bromances qui nous prennent (souvent) aux tripes ! Bref, j’ai vibré au long des hauts et des bas du duo Nagi/Reo et je ne désespère pas de les retrouver soudés comme au début, notamment parce que leur relation entre de plus en plus en résonance avec celle de Isagi et Bachira. C’est aussi grâce à ça qu’elle est à la fois si euphorisante et si déchirante, et que le film nous fait passer un agréable moment.
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Un épisode récapitulatif plus malin qu’il n’y paraît, même si ça fera grincer des dents…
Bon, par contre, on va être franc et se faire l’avocat du diable mais on a bien compris que la stratégie du studio derrière l’anime était de nous vendre un épisode récapitulatif de la première saison quelques semaines avant de donner le coup d’envoi de la saison 2. Certes, Blue Lock : Épisode Nagi est un film au format récap’ plus malin qu’il n’y paraît, mais ça risque d’agacer les fans qui s’attendaient peut-être à une autre tournure ou à un scénario inédit pour mieux approfondir le personnage de Nagi. À ce rythme-là, le studio peut nous vendre plein d'itérations différentes - une version sur Itoshi Rin, peut-être ? - pour nous faire patienter entre chaque saison... Quoi qu’il en soit, me rafraîchir la mémoire avec ce genre d’épisode n’a fait qu’accroître mon envie de me remettre dans Blue Lock, notamment de découvrir les prochains épisodes. À ce propos, le film se termine par une jolie petite surprise, à savoir deux scènes post-génériques qui, comme pour moi, devrait vous faire mourir d’impatience jusqu’au 5 octobre prochain.
En plus de découvrir un peu plus la personnalité de Nagi, comme je l’expliquais auparavant, on revit également les moments cruciaux de la première saison en sa présence : l’épreuve de la balle au prisonnier, au départ, mais surtout le match épique entre l’équipe V et l’équipe Z où l’on peut voir Isagi et ses équipiers briller grâce à leur talent respectif, ainsi que Nagi qui décuple son potentiel face à son nouveau rival/ami et réagit à l’issu de ce match en en apprenant plus sur lui et sur sa personnalité. À un rythme assez rapide, le film nous transporte à travers les étapes cruciales du Blue Lock et le simple fait de revivre certains retournements de situation ou d’assister aux actions folles qui jalonnent la saison 1 m’a électrisé, et la bande-son qui accompagnait ces moments rendait le tout encore plus mémorable.
Il est vrai que certains préfèrent Ao Ashi à Blue Lock, mais il faut reconnaître que l’adaptation du manga de Kaneshiro Muneyuki et de Nomura Yusuke parvient à souffler un vent épique sur les animes de sport et sur le football au point que j’estime que sa place parmi les adaptations de manga de sport les plus grisantes n’est pas galvaudée. En définitive, si vous voulez vous replonger dans Blue Lock avant la saison 2 et en apprendre un peu plus sur Nagi, c’est un très beau oui mais, pour ceux qui en attendent autre chose, ça risque de coincer tant le visionnage n’est pas indispensable, même si on passe un bon moment.