Sorti il y a 11 ans, The Walking Dead Saison 1 a marqué les esprits avec son final plus que déchirant. Néanmoins, une décennie plus tard, j'estime que sa suite est encore meilleure et je vous explique pourquoi !
Après avoir terminé la première saison The Walking Dead de Telltale, j'étais réticent à l'idée de me plonger dans un second épisode. Cette expérience avait été si captivante, si immersive, que je me demandais comment une suite pouvait la surpasser. Eh bien, je me fourrais le doigt dans l'œil jusqu’au coude ! Avant toute chose, petit rappel. The Walking Dead, c’est un jeu vidéo narratif proche du point and click et basé sur le célèbre univers de comics. Mais ici, le scénario sort de la tête des développeurs : le joueur incarne Lee, un personnage qui devra survivre face aux zombies grâce à une série de choix de dialogue et d’actions. Ces décisions peuvent avoir de lourdes conséquences sur le déroulement de l’histoire et la relation entre les personnages. Et bien sûr, on est dans The Walking Dead, donc attendez-vous à des dilemmes où un personnage peut mourir en un seul clic.
Un premier jeu qui pose les bases
Dans ce monde où la mort est partout, j’ai beaucoup de mal à m’attacher aux enfants, et Lee fait rapidement la connaissance de Clémentine, une petite fille âgée de… 6 ans. La mort des adultes est déjà assez difficile, je ne peux pas m’empêcher d’être encore plus triste lorsqu’il s’agit des plus jeunes. Dommage pour moi, notre héros ne nous laisse pas le choix : il prend la décision de s’occuper de l'enfant. Un engagement qui, après de multiples péripéties, le mènera à sa perte. À la fin de la Saison 1, notre personnage meurt, laissant la petite Clémentine seule. Le jeu nous place alors face à l'un de ses fameux choix : demander à notre protégée d’abréger nos souffrances ou de nous laisser nous transformer en zombie. Alors que Clémentine venait de découvrir quelques minutes auparavant la mort de ses parents, cette conclusion est d’autant plus marquante ! Malgré ce final déchirant, je persiste et signe : je préfère la suite.
Contrôler Clementine, ça change tout !
L'un des points forts de The Walking Dead Season 2, c'est que l'on prend directement le contrôle de Clémentine… À l’époque, j’étais curieux de connaître la suite de cette histoire et l'avenir de cette petite fille, sûrement traumatisée à tout jamais. Mais si ma crainte était déjà grande lorsque j’endossais le rôle de Lee, un adulte robuste et ingénieux, je n'imaginais pas à quel point elle serait exacerbée en jouant une petite fille sans défense. Non seulement confronté aux monstres mais également à la violence des humains, je me sentais encore moins serein dans cette deuxième expérience. D’ailleurs, l’introduction de la Saison 2 ne manque pas de souligner ces points. En l'espace de 20 minutes, on se retrouve seul, errant à travers les bois, fuyant ces deux menaces après avoir perdu nos anciens compagnons.
En ce qui concerne mes choix, dans ce nouvel opus, il n’est plus nécessaire de se soucier des réactions de Clémentine, car c’est nous qui guidons ses actions. Cela a pour effet de rendre le personnage plus “adulte” et lucide. Par conséquent, ce second volet donne à notre ancienne protégée un rôle de meneuse. Une chose qui n'a pas plu à certains, arguant que cela ne correspondait pas à l'univers de The Walking Dead. Pour moi, cela semble parfaitement cohérent, surtout en comparant son parcours à celui de Carl dans la série télévisée. Comme lui, elle émerge en tant que personnage central dans un monde où les enfants sont forcés de mûrir rapidement : contrairement au premier opus, Clémentine est directement confrontée à cette réalité.
Parfois, les enfants doivent montrer le chemin à leurs parents. Carl Grimes, The Walking Dead
Des personnages secondaires beaucoup plus impactant
Dans la Saison 2 de The Walking Dead, nouveau jeu est synonyme de nouvelle équipe. Pour moi, Clémentine n’avait qu’une seule famille : Lee. Bien qu’elle finisse par être rapidement acceptée dans un nouveau groupe, je ne me sentais pas particulièrement proche d'eux. Au début, perdre l’un des cinq membres de ce groupe ne m'a rien fait. Néanmoins, ce point de vue a rapidement évolué… En fait, après la mort de Lee, je ne pensais pas retrouver de figure aussi impactante. Pourtant, dans cette saison 2, il y a Kenny : il faisait partie des protagonistes de notre groupe dans le premier volet. Son destin était tragique, ayant perdu sa femme et son fils. À l’origine, je n’arrivais pas à apprécier pleinement ce père de famille souvent dominé par ses accés de colère, ce qui nous mettait souvent en danger. Pourtant, dans le deuxième volet, sa présence m’a profondément touché. Il n'agit pas en tant que père de substitution, mais plutôt en tant qu'oncle, offrant un soutien et des conseils précieux à Clémentine. Son retour a été un moment de réconfort et de familiarité, l'une des raisons qui m'ont amené à adorer cet opus.
En opposition avec ce personnage nostalgique, nous faisons la rencontre de Jane qui apporte une autre dynamique intéressante. Individualiste et pragmatique, elle se présente comme une grande sœur pour Clémentine. Sa présence soulève des questions sur la confiance et la loyauté dans un monde où les alliances sont souvent fragiles. Après l'épisode 4, une rivalité émerge entre Kenny et Jane, révélant les raisons derrière leurs attitudes respectives. Jane, en particulier, joue le rôle de grande sœur spirituelle pour notre personnage, influencée par son propre passé avec sa sœur. D'autre part, Kenny est tourmenté par les événements traumatisants auxquels il est confronté : sa “nouvelle” femme est mordue lorsque nous tentons de fuir une orde de zombies. A ce moment, sa colère et sa frustration atteignent des sommets. Cet opus est pour lui une descente aux enfers dans la continuité de la Saison 1 et c'est franchement grisant à suivre. Malgré sa violence et ses décisions discutables, Kenny représente pour Clémentine et moi le dernier lien avec le premier jeu, ce qui rend difficile de s'en détacher émotionnellement.
Un récit bien construit pour un final réussit
La conclusion de la Saison 2 est impitoyable, peut-être même plus déchirante que la mort inévitable de Lee dans le premier jeu : Kenny ou Jane, seul l’un des deux peut continuer de vivre, l’autre doit mourir. Je me souviens encore avoir mis pause et réfléchi une bonne quinzaine de minutes avant de faire mon choix. La cause de cette finalité est simple : AJ. De son vrai nom Alvin Junior, c'est un bébé qui vient tout juste de naître à la fin de la Saison 2. Pour Kenny, il représente son dernier espoir d’un monde meilleur, c’est pourquoi il s’en occupe au péril de sa vie. Alors que c’est au tour de Jane de s'en occuper, elle nous explique qu’elle a dû s'enfuir en le laissant avec les zombies. Pris de colère, le veuf s'attaque à elle et déclenche un combat à mort. C’est à nous de prendre la décision finale : tuer l’un ou l’autre. Pour ma part, j'ai choisi de mettre fin à la souffrance de Kenny. Puis, lorsque l’on retrouve AJ caché dans une voiture plus loin, je comprends que notre sœur spirituelle avait tout manigancée. J’emporte avec moi Alvin Junior et laisse derrière moi celle qui venait de me mentir, en me forçant à tuer celui que je prenais pour mon oncle, mon ami.
Cette décision m'a amoné à abandonner toutes les figures de confiance que j'avais, même Kenny que je connaissais très bien, pour poursuivre mon propre destin. Cette fois-ci, la fin du jeu m’a clairement donné envie de jouer à une suite. J’étais convaincu d’avoir envie de connaître la Saison 3, encore plus avec cette “nouvelle” Clémentine et ce petit bébé AJ. À la manière de Lee, j'allais devenir un nouveau mentor et une potentielle mère spirituelle ! En réalité, les jeux Telltale sont conçus pour être appréciés ensemble et chaque épisode vient enrichir l’histoire. On suit l’évolution de cette jeune fille sur quatre saisons et comment, de protégée, elle devient protectrice.