Le développement de jeu vidéo est un secteur dont les méthodes de production changent extrêmement vite. Les technologies évoluent en permanence, et les créateurs doivent aussi bien s'adapter qu'être à l'origine de nouveaux outils. C'est en substance le discours de Hajime Tabata (Final Fantasy XV), tenu lors d'un récent échange en ligne.
Ces deux anciens pontes de Square Enix répondent aux questions sur l'avenir de l'industrie
L'histoire du jeu vidéo est marquée par des évolutions majeures, aussi bien technologiques que créatives. De l'arcade aux consoles et de la 2D à la 3D en passant par la taille des mondes, les techniques de rendu et d'animation, l'importance des différents systèmes ou encore les langages de programmation, très nombreuses ont été les évolutions. Si, pour beaucoup, ces évolutions sont moins flagrantes, elles sont pourtant toujours aussi nombreuses. Lors d'un récent séminaire en ligne relayé par 4Gamer, Yoichi Wada, ancien PDG de Square Enix, et Hajime Tabata, ont longuement échangé autour du thème "Y'a-t-il un avenir pour l'industrie du jeu vidéo ?".
Il est vrai que lorsqu'on regarde la force avec laquelle l'industrie actuelle se contracte, on peut se demander vers quoi elle se dirige. Chacun des participants avait préparé cinq grandes réponses à cette question, abordant ainsi la question sous divers angles. L'un de ces angles était l'utilisation des IA génératives, un sujet qui agite beaucoup l'industrie en ce moment. D'Andrew Wilson (EA) à Takashi Kiryu (Square Enix), nombreux sont les responsables à évoquer l'intelligence artificielle comme d'une technologie importante pour l'avenir du jeu vidéo.
Evidemment, joueurs et développeurs sont divisés par la question, car elle implique de multiples choses au niveau créatif, au niveau de l'emploi, et au niveau de l'industrie toute entière. Il est aussi question d'attirer les investisseurs, refroidis par la période de sortie du COVID, et qui sont particulièrement séduits par l'IA comme ils l'ont été (et le sont parfois encore) par les NFT, le metavers ou les cryptomonnaies.
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Pour le réalisateur de Final Fantasy XV, utiliser l'IA va devenir nécessaire pour être développeur dans l'industrie
Hajime Tabata se montre assez alarmiste sur l'IA, mais pas dans le sens auquel vous pensez. Pour lui, ne jamais avoir utilisé l'IA générative va devenir un frein à l'entrée des développeurs dans l'industrie. Selon lui, l'IA a eu une influence majeure sur le jeu vidéo en 2023, et les prochains développeurs devront être ouverts à tout cela. Il ajoute que pour être créateur, il faut être ouvert aux nouvelles technologies et aux idées telles que l'IA, la réalité virtuelle, le Web3 ou le métavers.
Bien qu'il soit important que vous aimiez ou non le jeu vous-même, la création de jeux est une industrie de services, et vous ne pouvez donc gagner de l'argent que si vous fournissez aux gens un produit satisfaisant. Par exemple, avec l’IA générative, vous devriez essayer de l’utiliser avant les autres, et essayer les services payants même s’il existe une version gratuite disponible. Vous devriez avoir envie d'expérimenter chaque nouvelle chose qui sort.
D'abord engagé chez Tecmo, Hajime Tabata est ensuite arrivé chez Square Enix pour oeuvrer sur les productions mobile. Il a rapidement évolué pour se retrouver en charge de la réalisation de Before Crisis : Final Fantasy VII. Par la suite, il a travaillé sur la conception de l'univers de Final Fantasy XIII, sur Final Fantasy Agito XIII (Type-0), un spin-of de Parasite Eve puis Kingdom Hearts Coded. C'est finalement lui qui récupère le difficile projet sorti sous le nom de Final Fantasy XV.
C'est également lui qui a fondé Luminous Productions, avant d'en démissionner en novembre 2018. S'il ne travaille plus pour ou avec Square Enix, Hajime Tabata semble partager l'avis de Takashi Kiryu, qui souhaitait en début d'année que Square Enix soit plus agressif dans l'utilisation des IA génératives dans le développement de jeux. Auparavant, c'est Yosuke Matsuda, autre ex-PDG de Square Enix, qui estimait que la blockchain avait sa place dans le développement des titres.