Il est de plus en plus difficile de ne pas entendre parler de k-pop, tant ce phénomène prend beaucoup d’ampleur avec le temps. Cela fait déjà au moins 15 ans que la musique sud-coréenne connaît un essor grandissant, devenant un incontournable depuis désormais moins d'une décennie. Sans y être complètement réfractaire, il est tout à fait concevable de ne pas apprécier cette industrie particulièrement prolifique. Toutefois, être entouré d’amateurs de musique provenant du Pays du matin calme, peut être une position parfois délicate, surtout en toute méconnaissance de cet environnement musical précis. C’est pourquoi cet article pourrait vous intéresser, afin d’en savoir plus sur la k-pop, dans ses bons côtés, mais aussi pour prendre conscience des aspects les plus négatifs.

Le groupe de k-pop Blackpink

Qu’est-ce que la k-pop ?

Avec le rayonnement actuel de la culture sud-coréenne, cette question se fait désormais rare. Pourtant, y répondre permet là de poser les bases d’une bonne compréhension de cet univers musical. Ce n’est pas une grande révélation, mais k-pop signifie tout simplement Korean Pop et est un style musical provenant de Corée du Sud qui mélange souvent pop, rap, dance ou encore électro. Seulement la k-pop, ce n’est pas que la musique, mais également des chorégraphies minutieuses et des clips vidéo extrêmement travaillés. Loin d’être une industrie comme les autres, elle est extrêmement exigeante pour trouver les talents les plus prometteurs afin de composer le meilleur groupe possible. Chaque détail est passé au peigne fin pour ne rien laisser au hasard.

Revenons sur ce point précis : la composition des groupes. Déjà, dans la k-pop, ce sont très souvent des groupes exclusivement féminins ou masculins, rarement mixtes, bien qu’il existe des artistes solos. Très loin du groupe d’amis qui se connaissent depuis le lycée et partagent le rêve ambitieux de faire connaître leur musique, il s’agit d’une industrie qui compose elle-même les groupes selon des critères précis qui peuvent sembler parfois déshumanisants. La vérité est que de nombreuses agences sud-coréennes organisent régulièrement des castings où des milliers de jeunes garçons et jeunes filles y participent en chantant et dansant devant un jury. À l’issue de ces auditions, certains peuvent devenir stagiaire dans l’agence, en suivant des cours et en s’entraînant. Toutefois, ils n’ont pas la certitude d’être choisis pour composer le futur groupe de musique.

Le groupe NewJeans a plusieurs membres qui ont moins de 18 ans

Chaque membre d’un groupe a un rôle précis qui définit sa fonction dans le groupe. Leader, chanteur principal, danseur principal ou visuel, c’est-à-dire le membre avec le plus beau du groupe ou du moins celui qui correspond le plus aux critères de beautés coréennes. Souvent appelé “le visage du groupe”, sa fonction illustre à quel point l’apparence prend une place importante dans la société coréenne.

La durée de vie d’un groupe de k-pop est d’environ huit ans, et rares sont ceux qui dépassent ces quelques années. Toutefois, avec le succès planétaire de BTS et Blackpink, il est fort possible que les choses changent. Qui plus est, les nouveaux comptent parmi leurs rangs des membres de plus en plus jeunes, ce qui laisse penser qu’ils dureront plus longtemps, même si voir des idols de 14 ans ne réjouit pas tous les fans.

les BTS

La k-pop, une porte d’entrée pour découvrir une culture riche

La k-pop a permis à de très nombreux fans de découvrir la culture sud-coréenne. Avant le rayonnement de cette industrie musicale forte, ce pays ne bénéficiait malheureusement pas d’une aussi grande attention. Ainsi, la k-pop a été une porte d’entrée pour des millions de fans vers la Corée du Sud, et la richesse de sa culture qui ne se résume pas qu’à sa musique et à ses séries (k-dramas). En d’autres termes, la déferlante provenant du Pays du matin calme, nommée Hallyu, permet d’orienter sa curiosité à cet endroit précis. De ce fait, même si vous n’appréciez pas l’industrie musicale, elle a le mérite de faire connaître un pays qui manquait cruellement d’attention à l’international.

Avec la vague k-pop de plus en plus puissante à travers le monde, la Corée du Sud devient un lieu particulièrement attractif pour les touristes. Voyages, études universitaires ou travail à l’étranger, toutes les raisons sont bonnes pour sauter le pas et décider d’enfin mettre les pieds dans ce pays au rayonnement exponentiel.

Une industrie prolifique

Entre les nouveaux groupes qui voient le jour régulièrement et les comeback qui ont lieu souvent, un fan de k-pop n’a généralement pas de quoi s’ennuyer. Des clips musicaux fleurissent abondamment sur Youtube, tout comme des rediffusions d'émissions où il est possible de voir des idols dans des situations amusantes. Certains fans s’amusent à créer du contenu en lien avec leurs groupes ou artistes préférés, en faisant du montage ou en les mettant en avant d’une façon ou d’une autre sur les réseaux sociaux. Ils ne manquent pas de partager leur passion et leur affection, allant notamment aux quelques concerts qui ont la chance de se produire en France.

Cette industrie lucrative ne manque pas de vendre une pléthore de goodies. Les fans peuvent, évidemment, se procurer les albums de leurs idols préférées, mais également d’autres objets comme des lightstick à l’effigie des groupes de k-pop permettant de les soutenir en les faisant bouger en rythme lors d’un concert. Certains vont même jusqu’à collectionner des photocards, c'est-à-dire des photos selfie des membres d’un groupe, qui accompagnent généralement un album physique.

Lightsticks des Blackpink

Derrière les paillettes

Hélas, l'industrie de la k-pop n’est pas rose que ce soit pour les artistes ou certains fans. Du côté de la scène et de la lumière, beaucoup d’idols ne bénéficient pas d’un traitement idéal. Emploi du temps extrêmement chargé, entraînements intensifs, les sasaengs (fans obsessionnels) qui portent atteinte à leur vie privée et leur sécurité, la pression constante des fans et de leur agence… Il existe malheureusement une longue liste de ce qui nuit à la santé mentale et physique des célébrités sud-coréennes. Subir autant de pression et être à bout, peut engendrer des troubles dépressifs allant parfois même jusqu’au suicide. Des stars incontournables de la Corée du Sud se sont donné la mort à cause de cette industrie qui tarde encore à placer le bien-être de ses artistes comme priorité absolue.

Pour vous donner un ordre d’idée, une idol a par exemple subi beaucoup de pression de la part de son agence pour perdre exactement 7 kilos. À l’époque, elle n’était que stagiaire, et c’était la condition pour qu’elle fasse partie du futur groupe… Le hic, c’est qu’il ne lui restait qu’une semaine pour atteindre cet objectif. Elle a donc décidé de se nourrir exclusivement de glaçons et de faire encore plus de sport pour y arriver. Chaque nuit, elle pleurait parce qu’elle avait peur de ne pas se réveiller le lendemain. Il s'agit de Momo du groupe Twice qui a confié il y a quelques années cette sordide histoire dans une interview.

Malheureusement, cette histoire de silhouettes idéales concerne également certains fans. Voir des idols aussi minces donnent parfois envie de leur ressembler, ce qui peut mener vers des troubles alimentaires. Par exemple, ces temps-ci, il existe une mode nommée “Wonyoungism”, qui entraîne malheureusement plus de mal qu’autre chose. Le nom provient de l’idol ultra populaire Jang Won-young du groupe IVE, qui est considérée par beaucoup, comme l’idol ultime de k-pop. Grande, mince, très élégante, particulièrement sollicitée pour collaborer avec des marques, talentueuse chanteuse, bilingue en anglais, présentatrice… Bref, la jeune femme de 19 ans qui a commencé sa carrière à 14 ans, semble avoir absolument tout pour elle et est une source d’inspiration infinie. Raison pour laquelle de nombreuses personnes veulent lui ressembler à tout prix avec notamment des régimes très stricts. De l’extérieur, cette mode peut sembler bénéfique pour “reprendre sa vie en main”, se mettre au sport et se fixer des objectifs afin de devenir la meilleure version de soi-même. Pourtant, dans la pratique, cela peut s'avérer plutôt malsain pour l’estime de soi, sans parler des troubles alimentaires qui peuvent survenir.

Jonghyun qui s'est donné la mort en décembre 2017

En bref, s’intéresser à la k-pop, c’est surtout se plonger dans un phénomène culturel unique qui fait sensation dans le monde entier. Personne ne vous force à apprécier ce genre de musique, mais mieux comprendre les fans qui vous entourent a une portée bien plus enrichissante qu’on ne pourrait le croire. Voir l'influence positive et parfois négative de la k-pop, permet également de repérer des comportements bénéfiques comme toxiques.