Minami Lane, from game jam to wholesome games

Minami Lane, c’est avant tout une histoire. L’histoire de deux développeurs et d’un musicien qui participent à une game jam : la bien connue Ludum Dare. Nous sommes alors en octobre 2022. En 48 heures, ils ont ainsi mis sur pied Poda Wants a Statue!. Il s’agit d’un jeu de gestion tout mignon dans lequel un panda géant menace de tout détruire si vous ne lui construisez pas au plus vite une statue. Simple et efficace, le titre réussit à se démarquer. Il arrive onzième dans le classement général (sur 1703 jeux tout de même). Mention spéciale pour la DA qui parvient à hisser le jeu à la quatrième place dans la catégorie “Graphismes.” Forte de ce mérité succès, notre petite équipe va finir par se lancer dans la cour des grands : commercialiser un jeu inspiré de Poda Wants a Statue!. Cette nouvelle aventure, elle a débuté le 11 septembre dernier et elle porte le nom, vous l’aurez compris, de Minami Lane.

Le plan initial était de boucler le jeu en 3 mois. Un pari assez dingue quand on sait qu’ils ne sont que deux sur le développement du titre, Zakku se chargeant uniquement de la musique. Ajoutez à ça le fait que l’une des développeuses doit continuer à faire tourner sa boutique de pins (au moins aussi mignons que le jeu) et vous obtenez une tâche herculéenne. Sans surprise, le défi n’est pas tenu. Il leur faudra finalement 5-6 mois de travail pour donner vie au jeu de leurs rêves. Mais attention, ça reste peu, même pour un petit jeu comme Minami Lane. Pour donner vie à la rue toute mignonne du jeu, ce sont en effet pas moins de 1 300 visuels différents qui ont été créés. À l’approche de la sortie, les heures de travail s’enchaînent donc et dépassent même le fatidique cap des 35 heures/semaine.

Comment on sait tout ça ? Et bien car, à l’approche de la sortie, l'un des développeurs, doot, a pris le soin de partager sur ses réseaux sociaux une information par jour sur le développement. Et oui, ce qui est intéressant avec le processus de création de ce titre, c’est que les développeurs font preuve d’une transparence assez intéressante. En se baladant sur le compte X (anciennement Twitter) de doot, on peut ainsi en apprendre plus sur le choix du nom, les outils utilisés, les influences (Gourdlets, Boba Simulator…) ou encore les mécaniques qui ont été abandonnées. Et il est vrai que ça m’a rendu un peu triste de découvrir qu’il n’y aurait pas de Pokedex Tanuki en jeu… Mais outre la création de cette petite frustration très personnelle, ce partage d’informations a une double utilité : que les joueurs comprennent le travail qui a mené à la création de ce petit jeu et que les jeunes développeurs aient également des outils pour se lancer dans leur propre aventure. J’avoue beaucoup apprécier cette démarche. Mais alors, est-ce que ma joie a perduré une fois le jeu lancé ? Spoiler : bien sûr que oui !

Bienvenu à Minami Lane ! Construisez votre propre rue dans ce petit jeu de gestion cozy et casual ! Débloquez de nouveaux bâtiments, gérez vos magasins, et assurez-vous du bonheur de vos villageois pour compléter des missions et remplir votre rue d’amour !

Pitch du jeu sur Steam

Le wholesome game par excellence ?

Minani Lane est un jeu de gestion de rue japonaise tout mignon. Le but est de faire grandir votre rue en accueillant de nouveaux villageois et en adaptant l’offre des magasins à la demande, afin d’obtenir plus de satisfaction et d’argent, afin de construire de nouveaux bâtiments et ainsi de suite. Le jeu propose deux modes sandbox (un créatif sans contrainte et l’autre plus challengeant et contraignant) et cinq missions. Cela donne une durée de vie de deux à quatre heures. Car oui, autant s’attaquer à ce point tout de suite : Minami Lane est un petit jeu et ça ne plaira sans doute pas à tout le monde. Maintenant, il faut noter que le prix est mini également (4,99€, avec une promotion de 20% pour le lancement). Mais le plus important, c’est que Minami Lane est certes un jeu court, mais surtout un jeu dont la moindre seconde a été pensée avec minutie.

Le titre ne prend pas le risque de se perdre à proposer des milliers de choses à faire, quitte à traîner en longueur comme ils sont nombreux à le faire parfois. Ici, on ne mise pas sur la quantité, mais bien sur la qualité. Dans Minami Lane, tout est maîtrisé et réfléchi. Ça va des petites animations aux bâtiments visuellement détaillés en passant par le parcours des habitants et les mécaniques introduites au fur et à mesure du jeu. Il y a un réel sentiment d’évolution qui a du sens et permet d’éviter l'impression de redondance pourtant propre à ce genre de jeux. Chaque mission propose une nouvelle approche de gestion, avec de nouveaux bâtiments et des nouveaux paramètres à prendre en compte venant enrichir et complexifier l'expérience. Le tout avec une promesse qui, encore une fois, en ravira certains et en repoussera d’autres : la promesse de ne jamais échouer !

Minami Lane, c’est un peu le wholesome game par excellence. Premièrement, c’est mignon et coloré à souhait. Le jeu a une vraie patte graphique à la fois minimaliste et détaillée qui va clairement suffire à séduire certains joueurs. Vous pouvez ajouter à ça une bande-son au moins aussi mignonne qui parvient à réussir l’exploit de ne pas se montrer agaçante à la longue, et ça ce n’est pas rien pour un jeu du genre ! Deuxièmement, on l’a évoqué, c’est un jeu de gestion ultra-accessible. Les missions sont réalisables quoi qu’il arrive. Clairement, le titre s’adresse aux amateurs de jeux cozy pas forcément habitués au genre de la gestion. Le message est clair : allez–y à votre rythme, le plus important est de créer une rue qui vous ressemble et de prendre du plaisir. Et si vous aimez un peu le challenge, il est tout de même possible de corser un peu l’expérience grâce aux objectifs secondaires. Les développeurs ont encore une fois pensé à tout et ce n’est pas vraiment étonnant de voir le jeu être qualifié de “prod indé de rêve” ou de recueillir des avis très positifs sur Steam.

Court, accessible, travaillé, bien pensé, mignon et douillet à souhait, Minami Lane est un petit bonbon d’une douceur rare : il fond en bouche rapidement, mais laisse sur les lèvres un goût agréable qui ne s'efface pas. Si vous cherchez une petite expérience courte, mignonne et reposante à souhait, c’est définitivement le jeu qu’il vous faut pour ce début d’année. À vous les Onsens, les Bubble Tea et les Tanukis ! Minami Lane est disponible depuis le 28 février dernier sur PC pour la modique somme de 4,99€ (3,99 jusqu'au 6 mars).