Alors que Microsoft se sépare de 1.900 employés au sein de son - gigantesque - pôle jeu vidéo, les ex-salariés concernés s’expriment sur les réseaux sociaux… La réalité des choses fait peine à voir.
Si on déplorait déjà des licenciements à tout-va l’an dernier, 2024 s’annonce tout aussi préoccupant pour l’industrie du jeu vidéo. En l’espace de quelques jours, des firmes comme Riot Games (League of Legends, Valorant) ou encore Unity - derrière le célèbre moteur de jeu éponyme - ont poussé vers la sortie des centaines de développeurs. Selon les analystes, les entreprises du secteur sont en train de payer les investissements tous azimuts de la pandémie, où l’audience du JV a explosé… Mais en ce moment, un autre cas fait froid dans le dos. Celui de Microsoft, qui a dit au-revoir à 1.900 salariés à travers Xbox, Bethesda - et Activision-Blizzard. Sur 22.000 personnes au total, cela représente 8%.
“Je suis absolument terrifié”
Sur la toile, les développeurs commencent à s’exprimer. “J'ai été licencié d'Activision Blizzard après 13 ans d'emploi”, raconte par exemple Megan Embree, encore game producer il y a quelques jours. De son côté, Mike, en charge de l’assurance qualité de Call of Duty chez Sledgammer Games, écrit avoir perdu “pratiquement toute son équipe”. “Je suis à court de mots en ce moment”, dit-il. De toute évidence, c’est Activision-Blizzard qui est le plus impacté. L’éditeur a rejoint Microsoft il y a 3 mois. L’ambitieux jeu de survie de la firme, censé poser les bases d’un nouvel univers, a même été annulé.
After years of applying, I finally secure a job at Blizzard. I move to California and am welcomed with an incredible team. I couldn't be more excited to start developing tools and courses to help QA.
— Cole McElwain (@Bowl_of_Cole) January 26, 2024
Four months into the job, I'm laid off.
What the hell, Microsoft?
Après des années de candidature, j'ai finalement trouvé un emploi chez Blizzard. Je déménage en Californie et je suis accueilli par une équipe incroyable. Je ne pourrais pas être plus enthousiaste à l'idée de commencer à développer des outils et des cours pour aider l'assurance qualité. Après quatre mois de travail, je suis licencié. Qu'est-ce qui se passe, Microsoft ?
Plus encore, le douloureux ménage de Microsoft, décidé pour favoriser la “croissance” de la société, a fait naître un climat de crainte à travers toute l’industrie : “Je vais être honnête, je suis absolument terrifié pour l'avenir de ma carrière” affirme par exemple une responsable marketing sur X (Twitter). “Quand vous travaillez dans ce secteur et que vous voyez tous ces licenciements, chaque annonce suscite deux réflexions : quelle perte dévastatrice de talents, et est-ce que je suis le prochain sur la liste”, peut-on lire… Quelqu’un d’autre note même que le simple fait de se tromper de mot de passe et de voir la mention “impossible de se connecter” peut effrayer. “Ce n'est pas une manière de vivre”.