Frank Darabont : de Stephen King à The Walking Dead

L'horreur revêt plusieurs visages, que ce soit dans la littérature, les jeux vidéo, le cinéma, la télévision et même les plateformes vidéo. Elle peut être très directe et graphique, suggérée, reposer sur des mécaniques de sursaut ou être mise en scène par une ambiance et une tension psychologique. Monstres, fantômes, virus, tueurs et psychopathes se succèdent dans les différentes productions depuis des décennies. Au début des années 90, le genre semblait s'essoufler, avant que The Blair Witch Project ne donne vraiment naissance au found footage, qui place la caméra dans le film afin de donner l'illusion de vrai ou de documentaire.

On retrouvera l'idée dans REC ou encore Paranormal Activity, pendant de SAW relançait le gore et que Conjuring s'occupait de faire revivre l'esprit de l'Exorciste en se basant sur les affaires Warren. Parmi les réalisateurs qui comptent dans le genre horrifique, on trouve également Franck Darabont, un américain d'origine hongroise né à Montbéliard en 1959. On lui doit notamment The Woman in the Room, Les Évadés, La Ligne Verte ou encore The Mist (2007), mais il a également été scénariste sur Le Blob, La Mouche 2, Les Contes de la Crypte. On le retrouve même sur la toute première saison de la série The Walking Dead, pour laquelle il a créé et scénarisé cinq épisodes.

Le top 5 horrifique de Frank Darabont : des films de culte, et une madeleine de Proust

Adepte de l'horreur et du suspense, il a donc beaucoup donné sur les différentes adaptations des romans de Stephen King, lui même maître dans le mystère, le malaise horrifique, et la manière de faire naître la peur à partir d'entités invisibles, impalpables. Interrogé lors de la New York Comic Con par MTV, le réalisateur de 64 ans a dévoilé la liste des films qu'il aimait particulièrement regarder chaque année à Halloween :

Mon expérience traditionnelle de visionnage de films d'Halloween commence avec La Nuit des morts-vivants , puis L'Exorciste. (...) Et puis je termine habituellement avec le Count Yorga, Vampire.

Si La Nuit des Morts-Vivants est un classique de George Romero et que l'Exorciste de William Friedkin n'est plus à présenter, le public connaît moin Count Yorga, Vampire. Réalisé en 1970 par Bob Kelljan, le film a été un succès honnête sans pour autant atteindre les sommet. Mais Frank Darabont l'aime beaucoup :

C'est un film que peu de gens connaissent, mais j'avais 11 ans quand il est sorti et il m'a fait peur. C'est un petit film de vampire effrayant et musclé à petit budget, et, parce que je l'ai vu quand j'avais 11 ans, il me fait toujours peur. Pour l’avoir vu adulte, cela ne m’a peut-être rien apporté, mais je me souviens de l’effet que cela a eu sur moi. Je ressens ce phénomène de mémoire sensorielle, et c'est ce qui est merveilleux dans les films et le cinéma : ils peuvent vous faire régresser instantanément jusqu'à l'âge de 11 ans.

Pour compléter son top cinq des film d'Halloween, Frank Darabont se tourne vers deux autres classiques, cette fois-ci réalisés par John Carpenter, autre maître de l'horreur.

C'est ma troïka de films d'Halloween en général, mais si je continue, je dois définitivement me tourner vers John Carpenter avec Halloween. Et The Thing , avouons-le. Il figure sur ma liste des meilleurs films de tous les temps.

Depuis une dizaine d'années, Frank Darabont ne produit, ne scénarise et ne réalise plus rien. Il n'est cependant pas inactif car il officie encore régulièrement en tant que script-doctor. Rarement crédités mais toujours bien payés, les script-doctor interviennent souvent lorsqu'il faut améliorer un scénario et le finaliser. Carrie Fisher, l'actrice ayant incarné la Princesse Leia dans Star Wars, a longtemps officié dans ce rôle à Hollywood.