Homme, femme ou organisation, l’identité qui entoure le pseudonyme Satoshi Nakamoto est sûrement l’un des plus grands mystères du 21ème siècle. Disparu depuis 2011, le cerveau à l’origine du Bitcoin a laissé derrière lui une énigme qui anime encore les débats, 12 ans plus tard.
Sommaire
- Satoshi Nakamoto : le pseudonyme à la genèse de Bitcoin
- Les potentiels suspects derrière Bitcoin
- Dorian Nakamoto (le faux Satoshi)
- Nick Szabo
- Hal Finney
- Len Sassaman
- Adam Back
- Craig Wright (le créateur du bitcoin autoproclamé)
- L’identité de Satoshi Nakamoto : un secret bien gardé pour le bien du bitcoin
Cet article n'a en aucun cas vocation à être interprété comme un conseil en matière d'investissement. Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à vulgariser les sujets relatifs aux cryptomonnaies, aux NFT et au métaverse.
Satoshi Nakamoto : le pseudonyme à la genèse de Bitcoin
Tout commence un fameux 3 janvier 2009… À cette époque, un individu utilisant le pseudonyme Satoshi Nakamoto fait son apparition sur le forum "Fondation P2P". Son premier message est le suivant :
« J'ai développé un nouveau système de paiement électronique P2P open source appelé Bitcoin. Il est complètement décentralisé, sans serveur central ni tiers de confiance, car tout est basé sur la preuve cryptographique au lieu de la confiance. Essayez-le ou jetez un œil aux captures d'écran et au document de conception. » annonce-t-il.
Alors en pleine crise économique, Satoshi explique modestement qu’il (ou elle, ou eux) vient de créer un tout nouveau système de paiement en ligne d’individu à individu (P2P) complètement décentralisé. Le projet vise à offrir une option alternative aux systèmes bancaires traditionnels, en se servant de la technologie blockchain comme mécanisme de confiance. En bref, cette nouvelle technologie permet de vérifier et valider les transactions de manière autonome, sans nécessiter l'intervention d'une entité externe. Bien que le projet arrive à point nommé dans un contexte plutôt favorable pour capter l’attention des lecteurs, l’individu anonyme explique qu’il travaille depuis 2005 à la création de ce nouveau système.
Dès le départ, plusieurs utilisateurs du forum sont quelque peu intrigués par cette toute nouvelle devise virtuelle sortie de nulle part. Certains se mettent en tête de la tester en achetant quelques pièces pour des centimes. Munis de leurs premiers BTC, les adeptes de la première heure vont alors aider et peaufiner la création de Satoshi. Le principal concerné lui, continue ainsi à publier des messages dans lesquels il détaille les principes et les fonctionnalités de Bitcoin auprès de la communauté P2P. Au total, Satoshi a pris la parole 544 fois sur le Forum sur deux années. Mais un bon jour, alors que le bitcoin commençait à se faire un nom dans ce petit écosystème, Satoshi a complètement disparu des radars sans crier gare.
Son dernier message publié le 12 décembre 2010 sur le forum ne donnera pas plus d’indices sur son identité puisqu’il s’agissait tout simplement d’un communiqué concernant des formalités sur la mise à jour 0.3.19 du logiciel Bitcoin. Mais en réalité, sa véritable dernière trace en ligne annonçait l’une des plus grandes énigmes de l’histoire d’Internet. En effet, lors d'un échange privé du 26 avril 2011 avec le scientifique Gavin Andresen, Satoshi semblait bien décidé à disparaître des radars pour le bien de Bitcoin.
« J’aimerais que vous ne continuiez pas à parler de moi comme d’un mystérieux personnage sombre, la presse transforme simplement cela en une monnaie pirate. Peut-être plutôt parler du projet open source et accorder plus de crédit à vos contributeurs de développement ; cela aide à les motiver. » a transmis Satoshi.
Il semble que le souhait de Satoshi ait été effectivement honoré, car son identité reste un mystère à ce jour. Cependant, bien que personne ne puisse confirmer avec certitude être Satoshi Nakamoto, plusieurs individus, aux degrés de crédibilité variés, sont suspectés d'être ce personnage énigmatique.
Les potentiels suspects derrière Bitcoin
Avec la croissance de valeur et d’adoption du bitcoin partout à travers le monde, le nom de Satoshi Nakamoto n’a cessé de résonner et ce malgré sa volonté de se mettre en retrait. Cette croissance fulgurante de Bitcoin a inévitablement engendré de la curiosité dans la communauté crypto. Ainsi, depuis des années, certains enquêtent sans relâche sur l’identité derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto.
La zone de recherche semble dense mais pas autant qu’on ne le croit. En effet, la majorité part de l’idée que la création de Bitcoin n’a pu être entreprise que par un membre actif de la communauté de « Cypherpunks ». Ces précurseurs de la cryptographie ont établi les fondements philosophiques du Bitcoin bien avant son lancement. Précisément, le mouvement Cypherpunk a émergé dans les années 1970, suite à la publication par le gouvernement américain du "Data Encryption Standard" (DES), un événement qui a marqué le commencement des recherches en cryptographie. Toutefois, c'est avec l'arrivée d'Internet que ce domaine a véritablement évolué et pris une nouvelle dimension. En 1992, Eric Hughes, Timothy May et John Gilmore, trois amis déjà inquiets pour l'avenir des données personnelles des internautes, se réunissent pour donner naissance au mouvement Cypherpunk. Eric Hughes, professeur de mathématiques à l'UC Berkeley, crée une newsletter qui devient rapidement une référence idéologique pour le mouvement.
Avec le développement d’Internet, les trois camarades se sont vus rejoindre par des milliers d’autres individus préoccupés par les mêmes questions d’anonymat et de liberté. Pour en revenir au vif du sujet, c’est précisément les valeurs que porte le bitcoin. C’est pourquoi, il est probable qu’une figure de ce mouvement soit ce fameux Satoshi Nakamoto. Dans tous les cas, de nombreux individus issus de cette idéologie ont participé à l’élaboration de cette révolution technologique. Parmi eux, des noms sont admis comme étant des candidats fiables selon certaines théories. Passons-en en revue quelques-uns.
Dorian Nakamoto (le faux Satoshi)
Pour débuter cette liste de suspects, démystifions le cas de Dorian Nakamoto. Son visage vous dit probablement quelque chose puisqu’il est généralement associé au bitcoin, à tort. En effet, le résident japonais a été mis sur le devant de la scène comme étant l’inventeur de Bitcoin par le célèbre magazine NewsWeek en 2014. L’ingénieur japonais n’avait que le nom en commun avec l’inventeur du Bitcoin et a dû très rapidement démentir pour stopper la frénésie médiatique autour de lui.
Nick Szabo
Nick Szabo, fait partie de la liste des suspects. En 1998, l’informaticien met en place Bit Gold. Considérée comme l’ancêtre du bitcoin, cette devise numérique décentralisée reprend le grand principe de la chaîne de blocs (blockchain) derrière bitcoin. Malgré cela, peu d’éléments concordent puisque Satoshi, dans de nombreux échanges, semblait ignorer les idées de Nick Szabo. Par ailleurs, Nick a affirmer à de multiples reprises qu'il n'était pas Satoshi.
Hal Finney
Running bitcoin
— halfin (@halfin) January 11, 2009
Hal Finney, décédé de la maladie de Charcot en 2014, attirait également l’attention des curieux. Le développeur américain avait travaillé sur la cryptographie au sein de PGP. Plus intriguant, Hal Finney est le premier à avoir mis en situation la première preuve de travail réutilisable, 3 ans avant la naissance du Bitcoin. Ce principe permet de valider la véracité d’informations par le biais de puissance de calcul. En bref, le RPOW (reusable proof-of-work) est l’ancêtre de la technologie POW (proof-of-work) qu’utilisent les mineurs pour sécuriser le réseau Bitcoin. Aussi, Hal Finney est l’un des premiers à avoir reçu une transaction de l’adresse bitcoin de Satoshi Nakamoto en 2009. L’homme qui faisait activement partie de la communauté des Cypherpunks au sein « The Cypherpunks Mailing List » a néanmoins toujours été formellement clair sur son rôle dans l’invention du Bitcoin. De ce fait, on imagine que Hal Finney a sûrement contribué à la mise en place du réseau Bitcoin, mais il n’en est probablement pas le créateur.
Len Sassaman
Leonard “Len” Harris Sassaman est considéré par certains comme un candidat potentiel pour être Satoshi Nakamoto, principalement en raison de son expertise approfondie en cryptographie et en cybersécurité. Membre éminent de la communauté cypherpunk, il a notamment travaillé sur le protocole internet TCP/IP. Bien qu'il ait collaboré avec des figures clés de la cryptographie et qu'un mémorial lui soit dédié dans la blockchain Bitcoin, il n'était cependant pas un fervent supporter de Bitcoin, critiquant la transparence des transactions sur la blockchain. Toutefois, la coïncidence de sa mort survenue en 2011 après la disparition de la communication de Satoshi Nakamoto a alimenté les spéculations. Néanmoins, aujourd’hui il n'existe aucune preuve directe liant Sassaman à Nakamoto.
Adam Back
Le programmeur britannique Adam Back est reconnu pour avoir conceptualisé le mécanisme de preuve de travail (Proof of Work, POW) avec son invention Hashcash, initialement conçue pour combattre le spam. Cette innovation a joué un rôle fondamental dans l'élaboration du réseau Bitcoin. Des études soulignent que l'empreinte numérique laissée par la configuration et les paramètres de l'ordinateur utilisé pour Hashcash correspond à celle trouvée sur Bitcoin, suggérant qu'ils pourraient avoir été développés sur le même matériel informatique. De plus, l'analyse des messages postés par Satoshi Nakamoto sur des forums montre un style d'écriture typiquement britannique, ce qui coïncide avec la nationalité d'Adam Back. Cependant, malgré ces indices, Adam Back a toujours nié être Satoshi Nakamoto.
Craig Wright (le créateur du bitcoin autoproclamé)
D’autres théories sont plus bancales que d’autres…. Craig Wright, un informaticien et entrepreneur australien, prétend être le cerveau derrière le Bitcoin depuis 2016. Cependant, son incapacité à fournir des preuves tangibles sur sa revendication l’a écarté des potentiels candidats valables derrière le pseudonyme Satoshi, mais celui-ci revient perpétuellement sur le devant de la scène.
Cette liste est non-exhaustive et s’allonge d’année en année. Ces derniers temps de nouvelles théories concernant la NSA ou encore un mystérieux compte Twitter ont émergé. Et pour cause, aucune des théories n’est en mesure d’apporter la preuve irréfutable : une signature cryptographique avec la clé privée d’une des adresses Bitcoin connues pour avoir été utilisées par Satoshi Nakamoto.
L’identité de Satoshi Nakamoto : un secret bien gardé pour le bien du bitcoin
L’absence de Satoshi est d’autant plus étonnante qu’il pourrait faire partie des plus riches de ce monde. Et pour cause, il a été le premier à miner abondamment du Bitcoin. La difficulté de minage étant extrêmement basse à cette époque, on estime qu'environ un million de BTC a été miné par Satoshi.
Ce montant en Bitcoin place Satoshi Nakamoto dans le top 30 des personnes les plus riches du monde, avec une valeur actuelle d'environ 38 milliards d'euros en avoir. Toutefois, comme le montrent les données de la blockchain, ces premiers BTC minés n'ont jamais été déplacés depuis 2009 - si celui-ci est encore en vie, c’est un sacré signe de désintéressement. Et c’est peut-être mieux ainsi… D’une part pour le prix de l’actif mais aussi pour la sûreté de Bitcoin.
Le principal intéressé se présentant comme un Japonais de 37 ans en 2012, représente l’une des plus grandes menaces pour le bitcoin. Le fait que ce mystère autour de Satoshi reste entier encore aujourd’hui renforce l'invulnérabilité du Bitcoin. En l'absence d'un créateur identifiable, il n'y a pas de figure d'autorité ou de cible potentielle pour les détracteurs de la cryptomonnaie. En tant que Cypherpunk, Satoshi Nakamoto était visiblement conscient que révéler son identité pouvait potentiellement signifier la fin du Bitcoin.
Qu’est-ce que Bitcoin ?
Bitcoin est avant tout un réseau de paiements permettant à ses utilisateurs d’échanger de la monnaie de pair-à-pair. Il est basé sur une monnaie numérique qu'on appelle Bitcoin (BTC).
Grâce à la technologie de la blockchain*, Bitcoin offre la possibilité d’effectuer des paiements décentralisés, c’est à dire sans tiers ou autorité de confiance. Dans cet état d’esprit, Bitcoin a été initialement créé pour être un système alternatif aux banques.
Qu’est-ce que la blockchain ?
La blockchain (chaîne de blocs littéralement) est en quelques sortes la numérisation de la confiance. Concrètement, son code permet aux utilisateurs du web d’échanger de la valeur de pair-à-pair avec un système de validation décentralisée. Toutes les actions effectuées sur une blockchain sont anonymes mais transparentes.
Le mathématicien Jean-Paul Delahaye explique qu’on peut visualiser cette grande archive comme « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».
Qui dirige Bitcoin ?
Si le nom derrière Bitcoin est connu de tous, Satoshi Nakamoto, personne ne connaît véritablement l’identité du créateur. Dans tous les cas, cela importe peu puisque Satoshi a peu de pouvoir sur son code.
En effet, Bitcoin est décentralisé, ainsi, il ne dépend d’aucune entité. Son réseau n'appartient à personne puisque c’est le consensus de ses utilisateurs qui permet le changement de son protocole. Les développeurs peuvent procéder à des modifications seulement si les mineurs et les nœuds du réseau sont en accord avec le choix.
Comment fonctionne Bitcoin ?
Le réseau Bitcoin fonctionne grâce à ses utilisateurs. Pour réaliser les transactions des utilisateurs, Bitcoin a fait fonctionner sa chaine de bloc. Concrètement, chaque mineur met en compétition ses machines (carte graphique, ASICs) pour résoudre une équation afin de valider la véracité du bloc. Ainsi, le réseau Bitcoin s’assure d'émettre des transactions sécurisées scruter par plusieurs intermédiaires binaires.
Comment obtenir du Bitcoin ?
Le minage
Toute personne mettant à contribution sa puissance de calcul matériel (carte graphique, ASICs) est rémunérée en BTC en fonction de son implication dans le réseau.
Les plateformes d’échanges
Outre le minage, Bitcoin peut s’obtenir sur des plateformes d’échanges de cryptomonnaies contre de la monnaie fiduciaire entre autres (euros, dollars, etc.).
Où stocker du bitcoin ?
À la manière du cash, Bitcoin peut être stocké sur des portefeuilles virtuels, généralement appelés wallet. Il existe plusieurs types de wallet :
Hot Wallet
Les portefeuilles chauds sont des solutions de stockage de clés privées reliées à Internet. Sous forme de logiciels, ces portefeuilles peuvent être des applications, des extensions ou encore des sites web.
Cold Wallet
Les portefeuilles froids sont une alternative plus sécurisante pour les cryptomonnaies. En effet, les clés privées de ces portefeuilles ne sont pas stockées en ligne, de ce fait, il est bien plus dur pour un pirate informatique d’y avoir accès. Ces portefeuilles prennent généralement l’apparence d’une clé USB ou même de papier.