Ça y est, le premier trailer de GTA 6 est sorti et le monde du jeu vidéo a tremblé ! De mon côté, je n’ai pas vibré plus que ça, et j’ai même l’impression que la franchise devient sa propre caricature.
Cet article est un billet d’opinion, il est par nature subjectif. L'avis de l'auteur est personnel et n'est pas représentatif de celui du reste de la rédaction de JV. Merci d'avance, bonne lecture.
D’après vous : c’est quoi un bon GTA ? Une approche terre-à-terre et une critique du rêve américain, à l’image de Grand Theft Auto 4, ou un joyeux “n’importe quoi” où tout part à vau-l’eau, comme dans le cinquième épisode ? J’ai longtemps vu la franchise par ce second prisme. À l’époque de Vice City et de San Andreas, au début des années 2000, le jeu de Rockstar m’apparaissait seulement comme un défouloir transgressif. Je le lançais quelques minutes pour survivre un maximum contre les forces de l’ordre, faire poper deux ou trois tanks (merci les codes), et c’est tout. Du haut de mes dix ans, j’ai jamais eu la patience de m’investir dans le récit de Tommy ou de “CJ”. Ça a changé avec GTA 4 ! La PS3 venait de sortir et je squattais alors chez un pote qui s’est offert la console et un gros écran HD.
Entre récit poignant | rigolade
Je me souviens encore de l’immensité de Liberty City, des corps désarticulés qui s’envolent après un crash, du bug de la balançoire et, surtout, de la voix de Niko Bellic… Le héros de Grand Theft Auto 4 vient d’Europe de l’Est. Il en porte l’accent mais aussi les blessures, en tant que vétéran des guerres de Yougoslavie. En guise de nouveau départ, il part donc pour les États-Unis. Direction : Liberty City, là où son cousin - Roman - mène la “belle vie”. Mais une fois sur place, c’est la désillusion. L’homme croule sous les dettes et demande à Niko de l’aider à s’en sortir ! Démarre alors une quête amère du rêve américain, entre malversations, désillusions, crimes et vengeance à l’issue vraiment marquante.
Bref, une histoire autrement plus poignante que celle de GTA 5, où les trois personnages principaux - Franklin, Micheal et Trevor - ne sont attirés par qu’une chose : le blé (et pas celui qui pousse dans la nature). Et qu’on se comprenne bien, j’ai passé un très bon moment en compagnie de ce cinquième volet. J'me souviens par exemple d’une mission improbable où Michael, remonté comme jaja, détruit la maison d’un professeur de tennis en attachant un treuil au pilier de sa terrasse. Ce bordel ambiant a clairement du charme, mais pour moi, ça a ses limites. C’est là que le trailer de GTA 6 entre en jeu.
Le cas de Grand Theft Auto 6
Car cet avant-goût du sixième opus m’a immédiatement rappelé le ton de Grand Theft Auto 5. Même palette de couleurs, même ville américaine aux allures de grand n’importe quoi (surtout au travers du montage “réseaux sociaux”). Bref, le même esprit mais “en pire”, avec cette hypersexualisation des femmes à base de twerks à gogo qui m’a franchement mis mal à l’aise. Certes, Rockstar veut grossir les traits d’une Amérique décadente, où l’excès et le culte de soi sont rois… Mais, ça aurait peut-être mérité un peu plus de retenue, surtout à l’heure des graphismes ultra-réalistes. Ça m’a un peu rebuté.
Après, je n’abandonne clairement pas GTA 6 pour autant… Dans cette première bande-annonce, on peut aussi voir une certaine fracture sociale ainsi que diverses communautés, dont les trajectoires finiront bien par s’entrechoquer. J’attends également d’en apprendre plus sur le personnage de Lucia et de savoir comment son parcours (prison et même abandon d’un enfant d’après les leaks) viendra donner du relief à l’ensemble. Je croise les doigts, mais quelque part, Rockstar n’avait pas le choix de faire un nouvel épisode déluré. Grand Theft Auto 5 a été un succès si énorme (second jeu vidéo le plus vendu de l’histoire) que le studio | son éditeur, Take-Two, se doivent de retenter le coup. Parce qu’après tout, ce sera plus simple de recréer la longévité du multi sur la base d’une ambiance “cool”.