Ne vous fiez pas à son look, la nouvelle manette PlayStation Access de Sony n’est pas une énième fantaisie venue alimenter le catalogue d’offres de l’écosystème PS5. Si l’utilité du PlayStation Portal a fait débat durant les dernières semaines, ce pad ultra-confort et ultra-accessible pourrait mettre tout le monde d’accord. Est-ce que Sony fait un grand pas pour l’inclusivité vidéoludique ? On a testé cette manette et on vous en parle !
PlayStation remet à plat le jeu vidéo pour tous
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En l’espace d’un an, Sony et PlayStation nous ont offert, par le biais de leurs manettes, deux philosophies de jeu diamétralement opposées. En tout début d’année, le groupe nippon voulait « redonner du pouvoir à l’utilisateur » par le biais de la DualSense Edge. Une manette qui avait donc pour ambition d’aller aux confins du jeu vidéo, là où ne s’aventurent que l’élite. Aujourd’hui, c’est avec un mantra tout à fait distinct en tête que Sony et PlayStation veulent unifier les joueurs et abattre les barrières du jeu vidéo. Ce nouvel idéal vidéoludique porte un nom : le PlayStation Access, un dispositif faisant office de manette dont l’unique but est d’offrir un instrument commun à tous les joueurs. En d’autres termes, un pad hautement accessible qui regroupe tous les joueurs de la communauté en faisant fi de leurs restrictions motrices. C’est donc en lien avec la communauté PlayStation et épaulé par une multitude de consultants présentant des troubles moteurs que Sony a pensé l’architecture de cet objet louable et tout public pour l’écosystème PS5.
Après avoir galvanisé le jeu vidéo avec une version presque "Pro” de la DualSense PS5, Sony et PlayStation ont donc décidé de remettre le sujet du jeu vidéo pour tous à plat. Littéralement. Car, comme nous allons le voir, cette manette PlayStation Access, que l’on avait pu manipuler quelques semaines auparavant, n’est pas un pad comme les autres. Vous le comprendrez au fil de notre article, il y a deux mots clefs derrière ce pad : accessibilité et confort. Déjà d’une, cet accessoire de jeu PlayStation Access, il tient dans un carton rectangulaire mais pas n’importe lequel puisqu’il a entièrement été conçu pour s’ouvrir d’une seule main. On tire sur un petit loquet pour retirer le sceau sur le carton, on place l’un de ses doigts dans une encoche pour soulever le couvercle. À gauche, la manette PlayStation Access. À droite, tous les ustensiles de notre boîte à outils vidéoludiques, ceux-là même qui nous serviront à construire notre PlayStation Access.
En réalité, si PlayStation a imaginé la conception de sa manette et en a fabriqué l’entièreté des composants, c’est à nous, joueurs, de construire ce pad tout public. On le disait, Sony et PlayStation ont remis à plat cette question de l’accessibilité avec une manette étonnamment plate et qui rappellera peut-être à certains le jeu de société Simon qui mettait à l’épreuve nos capacités de mémorisation. Il est vrai qu’avec cette forme arrondie, le PlayStation Access étonne et ce n’est que la première impression. Mettons donc les mains dans le cambouis et voyons ce qui se cache derrière ce nouvel accessoire de l’écosystème PlayStation 5.
Une manette PS5 rondement utile
Intéressons-nous d’abord à la manette en elle-même. Dans une continuité exacerbée de ce que la firme japonaise avait proposé avec la DualSense Edge, cette manette PlayStation Access propose donc de paramétrer les touches à la volée. On remarque, en la prenant en main, que les 8 capuchons de touches convexes déjà fixés à la manette n’ont quasiment pas de boutons affiliés. Pas de panique, c’est tout à fait normal et nous allons y revenir ! Penchons-nous plutôt sur le reste du PlayStation Access. La seconde chose qui nous saute aux yeux, c’est cette petite excroissance où l’on retrouve quatre éléments : un joystick, un bouton PlayStation, un bouton Profile et un bouton pressoire Lock. En l’occurrence, ce dernier va vous permettre d’ajuster l’espace entre le cœur de la manette et le contrôleur. Pour ça, rien de plus simple : on déverrouille le bouton Lock, on fait coulisser le plateau avec le joystick jusqu’à le régler à sa convenance et l’on verrouille en pressant à nouveau le bouton Lock. Soulignons, même si vous le découvrirez lors de son installation, que vous avez la possibilité d’orienter et de configurer l’emplacement du joystick selon les quatre points cardinaux (nord, sud, est, ouest).
Si l’on a déjà bien appréhendé la manette, il faut encore l’observer sous toutes les coutures. En effet, autour du rond central, on remarque cinq connectiques : une prise USB qui vous permet de brancher la manette à la PS5, soit pour jouer directement en filaire, soit pour recharger le PlayStation Access, et quatre ports d’extension standard (jack, 3,5 mm) qui vous permettent d’y greffer jusqu’à quatre accessoires adaptatifs (officiels ou compatibles) en simultané, à l’image du kit Logitech G mis en avant par Sony sur son site officiel. Enfin, en y regardant de plus près, on peut voir que le dessous comporte trois encoches à vis - servant à fixer la manette sur une surface aux normes AMPS - et que chaque capuchon dispose d’une petite zone de pression qui sert à détacher les touches du socle où elles sont maintenues à l’aide d’un aimant. Maintenant que l’on a commencé à trifouiller à ces petits capuchons, il est temps d’ouvrir notre boîte à outils pour, à la fois, mieux appréhender le fonctionnement du PlayStation Access et pour faire germer de premières idées de conception.
Une vraie boîte à outils vidéoludiques
De la même manière que lors de l’unboxing du PlayStation Access, la petite boîte à outils, placée sur la droite, s’ouvre d’une seule main et renferme tout un tas de choses. La première, c’est que vous avez deux joysticks supplémentaires à disposition pour un total de trois : l’un qui reprend les joysticks basiques de la DualSense PS5 (joystick standard), un autre aux bords plus larges avec des rainures circulaires et concentriques (joystick arrondi), et le dernier qui s’inspire des sticks d’arcade (joystick boule). Notez que ceux-ci s’interchangent très facilement puisqu’il suffit de tirer délicatement dessus pour rompre le lien aimanté, comme pour les touches, et que vous pourrez en régler la sensibilité et l’inertie, ce qui peut s’avérer très utile.
Pour ce qui est des touches, vous avez l’embarras du choix. En plus des huit déjà fixées, vous avez : 4 capuchons de touches plates, 4 capuchons de touches concaves, 2 capuchons de touches avec débord, 1 grand capuchon de touche plate large, ainsi qu’une vingtaine de libellés à ajouter aux capuchons de touches multi-surfaces pour mieux vous y retrouver. De là, libre à vous de les placer sur le cercle, d’en définir la fonction (rond, croix, carré, L1, R1, L2, R2, pavé tactile, …), l’utilisation (une pression simple peut être assimilée à un appui ou un enfoncement de la touche) et même la combinaison puisque deux touches peuvent être assimilées à un bouton du PlayStation Access.
Terminons ce petit descriptif du produit et de son contenant pour vous mentionner la prise en charge de plusieurs dispositifs. Effectivement, certains jeux pourront se prêter à l’utilisation unique du PlayStation Access, mais pas tous. C’est d’ailleurs pour cela que les quatres ports 3,5 mm existent. Mais, au-delà de ça, vous avez la possibilité de coupler cet accessoire à une de vos DualSense PS5 pour ainsi mettre en place une configuration hybride, basée sur la complémentarité des deux supports, ou, plus simplement, à une autre manette PlayStation Access pour créer une espèce de manette virtuelle à plat, avec les boutons répartis de chaque côté. Bref, les potentiels d’hybridation sont assez larges et le champ des possibles en matière de configuration est immense. Il est temps de vous livrer nos impressions sur ce produit qui sera disponible à la vente le 6 décembre, soit après-demain, au prix de 89,99€.
Un pad PS5 qui ouvre le champ des possibles à toutes les générations
Avant tout, mettons les choses au clair. Il est évident que la démarche ainsi que les efforts fournis par PlayStation ont pour vertu d’insuffler davantage d’accessibilité au monde du jeu vidéo, notamment sur l’écosystème PS5. De la même manière, les nombreux échanges avec la communauté, qu’il s’agisse de joueurs entièrement valides ou non, en témoignent également. Toutefois, il serait plus que réducteur d’associer uniquement le PlayStation Access à « une manette pour personnes en situation de handicap ». D’ailleurs, en tant que personne valide, ce dispositif est un excellent moyen de se mettre à la place d’autrui car l’essayer, c’est se confronter à la difficulté que peut représenter le jeu vidéo lorsque l’on est atteint de déficiences liées à la motricité et/ou à la préhension. Et encore, si l’on se dit que les premiers pas sont compliqués, il faut avoir à l’esprit que c’est un objet qui facilite l’accessibilité et le confort en comparaison des autres produits déjà commercialisés !
Bref, c’est donc avant tout un accessoire PS5 à destination du grand public et, à bien y réfléchir, c’est effectivement le cas. Plus encore, le PlayStation Access est un outil de jeu qui permet de s’adapter aux aléas de la vie et qui, en prime, est multigénérationnel. En l’occurrence, cette manette remaniée est une excellente alternative en cas d’accidents personnels. Qui ne s’est jamais retrouvé dans l’incapacité de jouer en raison d’un souci aux membres supérieurs ? En ce sens, le PlayStation Access est un palliatif tout trouvé pour vous permettre de jouer à quelques titres, même s’il faudra les sélectionner. On l’a esquissé, mais ce nouvel accessoire peut également être une porte d’entrée au jeu vidéo pour les seniors ou une nouvelle ressource pour permettre aux joueurs et joueuses désormais très âgés et atteintes de différentes pathologies articulaires (dégénérescence musculaire, arthrose, atteintes nerveuses, déformations) de profiter de l’une de leurs passions favorites. À l’opposé, on peut également voir cette initiative de la part de Sony comme une manière d’accompagner un enfant à la découverte de ses premiers jeux, en lui laissant, par exemple, le PlayStation Access tout en conservant la main sur les contrôles globaux avec une DualSense jumelée, ou en paramétrant un profil afin de lui confier uniquement quelques tâches. Bref, un très bon point dans la colonne “le jeu vidéo pour tous” !
Puisque l’on évoque le sujet des profils, expliquons succinctement le système. Lors de l’utilisation du PlayStation Access, vous allez devoir configurer la manette, à savoir attribuer des touches à tous ces boutons (le centre en est également un) et un joystick (droit ou gauche). Sachez donc que vous avez moyen de créer pas moins de trente profils depuis les paramètres de la PS5 mais de n’en sauvegarder que trois, directement sur la manette Access. Cela fait peut-être chiche comme nombre sur la manette, mais le tout s’avère utile en fonction des jeux que vous avez l’habitude de lancer.
Vous pouvez d’ailleurs copier un profil pour vous en servir comme base pour en éditer un autre. C’est un bon point et un gain de temps car le paramétrage peut vite devenir une activité chronophage. D’autant qu’elle demande, de prime abord, de bien avoir les mécanismes de gameplay en tête pour rapidement créer une configuration de jeu optimale… En termes de fonctionnement, lorsque vous restez appuyé sur le bouton Profile, vous irez fureter dans tout un tas de menus. En revanche, si vous effectuez une simple pression, cela permet de passer d’une configuration à l’autre (profil 1, 2 ou 3). Bien entendu, il faudra modifier les petits empiècements sur les capuchons si vous ne voulez pas vous emmêler les pinceaux…
De ce point de vue et de manière générale, l’utilisation est ergonomique et particulièrement efficace. En termes de ressenti, la copie rendue par Sony est, elle aussi, de bonne facture malgré de petits et légers couacs. Évacuons de suite l’aspect négatif. Ce que l’on peut reprocher à cette manette, c’est qu’il y a des manipulations qui peuvent s’avérer compliquées dans certains cas, notamment déficitaires. Manipuler de petits empiècements n’est pas toujours très adapté à certaines pathologies. Dans un autre cas de figure, mieux vaut ne pas laisser traîner ces petits éléments de customisation lorsque l’on est un jeune parent qui a l’habitude de jouer avec son bambin. Malgré tout, l’aspect amovible, grâce à son système efficace d’aimantation, est un véritable plus et nécessite très peu d’efforts. En dehors de ça, il n'y a pas vraiment de gros reproches à faire sur ce dispositif, hormis qu’on aurait aimé retrouver quelques spécificités de la DualSense comme les retours haptiques ou ne serait-ce que les vibrations, absentes de ce modèle.
Pour l’avoir testé sur différents jeux, on doit dire que l’on est ravi des quelques passages effectués sur Ratchet & Clank Rift Apart. On avait, par exemple, conservé l’un des joysticks de la DualSense et couplé l’autre (la caméra) avec celui de l’Access qui déclenchait, lors d’un appui, la visée et le tir (L2 +R2, pression maintenue). Pour le reste, qu’il s’agisse de jeux de combat (Dragon Ball FighterZ, Granblue Fantasy Versus), des metroidvania (Rogue Legacy 2) ou encore des beat’em up (TMNT Shredder’s Revenge), on profite pleinement des expériences vidéoludiques de la PS5, comme si on avait une DualSense dans les mains, et le confort et les choix multiples de joysticks apportent un vrai plus. L’un permet de conserver les sensations de la DualSense, le moyen maintient une bonne adhère et octroie plus de largesse dans les contrôles sans risque de dévier, et l’arrondi au style arcade est parfait pour les sessions à l’ancienne ou pour compenser les difficultés de préhension, étant donné qu’il ne nécessite pas d’utiliser ses phalanges. En définitive, entre ça et une DualSense, on a quasiment pas vu le changement. Et ça, ça va faire la différence !
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De prime abord, la prise en main de la manette PlayStation Access a de quoi surprendre. Pire, elle peut même décontenancer, et c’est tout à fait compréhensible. Après des années à utiliser une manette à deux manches, chacun d’entre nous à ses automatismes, au détriment d’une certaine égalité face au jeu vidéo. C’est donc avec ce nouveau pad que Sony les balaie et livre, à la fois, une alternative grand public et multigénérationnelle à des années-lumière d’un stéréotype qui l’associerait seulement à une manette pour des joueurs en situation de handicap. Agréable à prendre après une période d’adaptation, ergonomique et bien pensé, pleine de possibilités et de potentiel, le pari est réussi pour Sony et on ne peut que saluer l’initiative d’un tel produit.