Même les plus grands ont besoin d'inspiration pour leurs chefs-d'œuvre. C'est ce que l'on peut croire avec Shigeru Miyamoto et Super Mario 64 puisque le premier jeu 3D de la licence a été influencé en partie par... un manga d'Akira Toriyama.
Quand le papa de Dragon Ball aide (indirectement) au développement de Super Mario 64
C’est aujourd’hui la licence de jeux vidéo la plus lucrative de son histoire. Les jeux Mario n’auraient peut-être pas ce statut-là si Nintendo n’avait pas réussi la transition de ses Super Mario Bros dans les titres en 3D Super Mario. Le premier de la série et Super Mario 64, sorti en 1996 au Japon et en 1997 en Europe, est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands jeux vidéo de tous les temps. Il a servi de référence pour de nombreux jeux de plateformes en 3D grâce à son monde semi-ouvert et la capacité du joueur à pouvoir contrôler la caméra. Un statut qui rend d’autant plus intéressant ses secrets de conception. Dans des guides du jeu de l’époque, on peut notamment lire des propos de Shigeru Miyamoto concernant le centre de gravité de Mario :
Akira Toriyama has influenced many things outside of manga. One of those things was his influence with Mario’s iconic movements. Mario’s movements are based off ‘Arale’ from Toriyama’s first manga hit before Dragonball ‘Dr. Slump’ pic.twitter.com/0bgt26fRwi
— DoraBall (@DoraBall_) October 24, 2023
Quel est son centre de gravité ? J'ai l'impression qu'il se situe au niveau des hanches...
Miyamoto : Vous avez l'œil ! (rires) La zone autour de ses hanches est une grande " articulation " qui contrôle la façon dont son corps se déplace. Nous avons créé tous ses mouvements à partir de ce point d'origine : lorsqu'il accélère et s'incline vers l'avant, lorsqu'il tourne et se penche à gauche ou à droite, etc. Ainsi, Mario court en quelque sorte comme Arale-chan, avec le bon sens du poids dans le corps.
Or, Arale-chan est un personnage créé par Akira Toriyama. Avant de rejoindre la caste des légendes du manga avec Dragon Ball, le mangaka réalise Dr. Slump : une comédie de science-fiction qui raconte les histoires d’Arale Normaki. Une petite fille robot à la force surhumaine, très myope, et dont l’incompréhension de l’Humain lui fait vivre toutes sortes de mésaventures.
L'inspiration, partout et tout le temps
Ce n’est pas la première fois que les équipes de Nintendo confient des sources d’inspiration en lien avec l’animation japonaise. Eiji Aonuma, responsable de la production sur de nombreux jeux Zelda et notamment Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, a avoué avoir été influencé par les films de Miyazaki. Il est clair que l’on retrouve quelques comparaisons amusantes entre les derniers jeux de la série et les films Princesse Mononoke ou Le Château dans le Ciel.
De toute façon, les sources d’inspiration ne sont jamais très loin avec Nintendo. Pour Super Mario Bros. Wonder, sorti en exclusivité sur Nintendo Switch le 20 octobre dernier, les équipes de développement sont allées demander conseil à certains responsables de jeux 3D Mario. C’est en partie grâce à ces derniers que le jeu regorge d’idées éblouissantes et fascinantes, qui serviront peut-être de modèles pour un mangaka… qui influencera à nouveau des jeux Mario 3D. Ce serait une bien belle manière de boucler la boucle.