Cette semaine dans l'actualité business du jeu vidéo : de grands changements sont à venir pour l'industrie, à commencer l'absorption enfin validée d'Activision-Blizzard-King par Microsoft, le départ de la la tête pensante de Unity suite au bad-buzz ou encore... le bilan de l'empreinte carbone des différents éditeurs.
Sommaire
- Microsoft acquiert (enfin) Activision Blizzard
- Le PDG d'Unity, John Riccitiello, annonce son départ de l'entreprise
- Empreinte carbone : le bilan du jeu vidéo
- En bref dans l'actualité business de la semaine
Microsoft acquiert (enfin) Activision Blizzard
C'est la fin d'un long, très long épisode qui s'est acté pas plus tard qu'avant-hier et bien que nous ayons accordé à cette nouvelle un long article disponible ici, impossible de ne pas revenir dessus tant son importance est majeure. En janvier 2022, Microsoft annonçait son projet de racheter Activision-Blizzard-King pour la fabuleuse somme de 69 milliards de dollars. Ainsi, il s'agirait du plus gros montant pour une acquisition de l'histoire de la tech, tout simplement.
Seulement voilà, une telle absorption ne se fait pas en claquant des doigts. Microsoft a dû batailler ferme pour convaincre les différentes autorités de régulation d'approuver le rachat, et rassurer l'industrie entière qu'il n'y aurait pas un risque de concurrence déloyale par la suite, voire de monopole. Son plus gros adversaire ? Peut-être Sony finalement, qui s'est démené au tribunal pour crier gare face à la potentielle perte des ventes de jeux Call of Duty sur ses plateformes, véritables vaches à lait dont l'absence aurait été très douloureuse financièrement.
Vendredi 13 octobre dernier, soit il y a deux jours, le rachat a donc été enfin validé. Phil Spencer et ses équipes peuvent ainsi s'en féliciter, bien que tout ceci ne signe finalement que le début d'un long périple puisqu'il s'agit après tout de gérer et de coordonner une gigantesque entreprise de 13000 personnes et de l'accorder sur sa longueur d'ondes à soi, à commencer par le Game Pass. Robert A. Kotick, CEO historique d'Activision, s'en ira également comme prévu.
De même, afin de convaincre les différents gouvernements en amont du rachat, Microsoft a dû s'engager envers des concurrents afin d'apporter certaines franchises sur leurs supports pour un temps donné. Par exemple, les Call of Duty devront aussi arriver chez Nintendo comme chez PlayStation pendant encore une dizaine d'années et les jeux Activision devront aussi être disponibles sur certaines plateformes de cloud gaming, pourtant des adversaires du xCloud de Microsoft.
En rachetant Activision-Blizzard, la division Xbox met ainsi la main sur de très nombreuses franchises cultes : Call of Duty, Crash Bandicoot, Spyro, World of Warcraft, StarCraft, Overwatch, Candy Crush… Aussi, cela élève le nombre de studios vidéoludiques total à 35, contre seulement 5 en 2017. L'expansion d'Xbox est absolument gargantuesque et devrait à coup sûr faire bouger les choses dans l'industrie. Reste à voir comment précisément.
Le PDG d'Unity, John Riccitiello, annonce son départ de l'entreprise
En 2014, John Riccitiello prenait la tête de Unity Technologies : celui qui était autrefois à la tête d'Eletronic Arts tout de même a donc mené la barque de cette grande société très importante pour l'industrie du jeu vidéo, proposant l'un des moteurs les plus populaires servant au développement vidéoludique. Après une décennie de gestion, occasionnant quelques remaniements importants - comme celui de passer d'un modèle de licence permanente à un modèle d'abonnement, ou encore la possibilité aux développeurs de monétiser leurs créations - la tête pensante du groupe aura décidément souffert du dernier bad-buzz en date.
Si vous suivez un peu l'actualité du jeu vidéo, sans doute avez-vous vu passer l'affaire, datant d'il y a quelques semaines seulement : Unity a annoncé la mise en place dès 2024 d'une sorte de taxe pour tous les studios et développeurs ayant sorti un jeu sous Unity. Sous certaines conditions spécifiques, un pourcentage serait ainsi prélevé de la part d'Unity à chaque fois qu'un jeu tournant sous le moteur serait installé par un joueur, engendrant alors des frais inopinés jugés trop importants par les développeurs, voire tout simplement accablant pour la santé des studios.
Aussitôt, une violente polémique éclata partout à travers le monde, allant même jusqu'à la fermeture momentanée des bureaux d'Unity après de nombreuses menaces de mort. Malgré une révision de son programme, Unity Technologies n'a pas réussi à se sortir réellement de la panade et c'est donc désormais son PDG, John Riccitiello, qui en paie les frais malgré des excuses plates. Son départ a été annoncé comme immédiat.
C'est donc James M. Whitehurst qui lui succède par intérim en attendant de trouver un nouveau CEO, l'homme assurant vouloir faire une "transition en douceur".
Empreinte carbone : le bilan du jeu vidéo
AfterClimate a délivré son rapport 2023 sur les émissions de CO2 pour l'année 2022, avec notamment l'évolution des émissions de la part des géants de la tech et du jeu vidéo : on peut ainsi apprécier les différentes progressions ou régressions de grands acteurs du gaming.
La médaille d'or revient au géant chinois Tencent, qui a réduit ses émissions de CO2 de 13,73% sur un an, de 2021 à 2022. Apple monte sur la deuxième marche du podium avec une baisse de 11%, puis vient enfin Nintendo avec une baisse de 2,95%.
En revanche, certains n'ont pas faire office de bon élève à l'instar d'Unity, qui traverse décidément une véritable crise médiatique : la société a enregistré une hausse des émissions de CO2 de… 32,4%, rien que ça ! Dans les plus hausses les plus importantes, on souligne aussi les résultats de Google (+18%) ou encore de Sony (+17%).
- Tencent : -13,73%
- Apple : -11%
- Nintendo : -2,95%
- Activision Blizzard : +0,47%
- Embracer Group : +0,68%
- NetEase : +4,67%
- SEGA : +13,6%
- Microsoft : +16,5%
- Sony : +17%
- Google : +18%
- Unity : +32,4%
Toutefois, il convient de noter que des entreprises comme Microsoft, Sony ou Google, qui représentent des hausses très importantes, sont loin de ne reposer que sur le jeu vidéo : difficile, donc, d'estimer le lien du jeu vidéo avec le sujet pour ces sociétés précises.
Enfin, notons aussi que certaines entreprises n'ont tout simplement pas divulgué leur taux d'émission de CO2 comme Square Enix, Epic Games, Roblox ou encore Konami. Au final, seulement Embracer, Bandai Namco et CD Projekt Red ont communiqué officiellement leur emprunte carbonne. AfterClimate affirme qu'au total, le jeu vidéo aurait l'empreinte carbone d'un petit pays.
En bref dans l'actualité business de la semaine
- Selon une enquête réalisée par Niko Partners, le marché du jeu vidéo indien rapporterait 868 millions de dollars cette année 2023 (+21% par rapport à 2022) et atteindrait 1,6 milliard de dollars en 2027. Il y aurait 444 millions de joueurs indiens en 2023.
- Le jeu mobile Alien Blackout mettra fin à ses serveurs ce mois-ci, après quatre ans d'activité.
- Disney chercherait à acquérir un éditeur de jeux vidéo majeur et EA est souvent cité comme l'une des cibles principales dans les nombreuses rumeurs qui parcourent le web
- L'extension Phantom Liberty aurait coûté 60 millions de dollars à CD Projekt, montant le prix total de Cyberpunk 2077 à 130 millions de dollars de frais de développement.
- Activision-Blizzars souhaiterait proposer les jeux Call of Duty sur le Game Pass à partir de l'année 2024, mais Modern Warfare 3 ne serait pas concerné
- EA Sports FC 24 a comptabilisé 11 millions de joueurs lors de sa semaine de lancement.
- L'industrie du jeu vidéo aurait enregistré 6000 pertes d'emploi au bas mot, en 2023.