Il suffit parfois d'un concept vachement bien trouvé pour développer une pépite d'ingéniosité. Et bien c'est exactement le cas pour ce jeu vidéo qui va vous en faire voir de toutes les couleurs !
L'école du gameplay
Viewfinder, ça vous dit quelque chose ? Avant de proposer une démo remarquée lors du dernier Steam Neo Fest, le jeu des Ecossais de Sad Owl Studios avait passé une tête aux Game Awards. Il présentait alors au grand public son concept diablement malin : utiliser le décor de photos et autres illustrations pour se frayer un nouveau chemin dans un jeu d'énigmes misant sur les perspectives. Il rappelait alors déjà tous ces jeux au style minimaliste mais capables de vous retourner le cerveau en une poignée de secondes, comme Portal ou Superliminal. Mais en pratique qu'est-ce que ça donne ?
Et bien, après presque deux heures passées sur le jeu, c'est aussi malin que ça en a l'air. Jeté dans le grand bain sans trop d'explications, on prend vite le pli. Surtout que le jeu est segmenté en plusieurs niveaux (70 en tout) qui suivent plus ou moins la même structure. Le but est en effet le même à chaque fois : rejoindre ou alimenter un portail pour se rendre dans le niveau suivant. Pour ce faire, il va falloir utiliser des photos et autres illustrations disséminées dans chaque nouvelle zone et leur donner vie dans le monde réel. Et c'est là qu'on se rend compte qu'il est bien compliqué de décrire avec des mots, la base du gameplay pourtant si simple de Viewfinder. Prenons un cas concret. Vous vous retrouvez face à une plateforme bien trop haute pour être accessible avec votre faible saut. Vous trouvez la photo d'un immeuble tout ce qu'il y a de plus normal. Et bien, placez-vous bien, penchez-la et, comme par magie, vous vous retrouvez maintenant avec une rampe (l'immeuble de la photo) vous permettant d'avoir accès à la fameuse plateforme. Simple, non ?
Côté commandes, c'est tout aussi simple et efficace. De quoi enchaîner les différents niveaux sans trop d'encombres, de façon presque lasse et monotone par moment. Mais si le rythme n'est pas toujours des plus maîtrisés, cela ne veut pas dire que Viewfinder n'est qu'un long tunnel de niveaux qui s'enchaînent mais se ressemblent tous. Au fil du temps, de nouvelles mécaniques viennent s'ajouter et chambouler un peu plus votre perception des choses. Ça permet de faire évoluer un peu le gameplay et corser l'aventure. Car oui, le plus important avec ce genre de jeux c'est bien sûr de ne pas s'essouffler sur la durée. Mais au vu des critiques et des quelques surprises que nous ont réservé nos derniers moments de jeu, Viewfinder semble largement capable de se renouveler tout au long de ses cinq heures de durée de vie. Un véritable petit bijou d'ingéniosité qui vous tiendra, pour sûr, en haleine tout du long, ne serait-ce que pour son côté énigmatique qui transparaît aussi bien dans le gameplay que dans la narration.
Viewfinder, entre dystopie et utopie
Viewfinder, c'est aussi une histoire futuriste et étonnamment travaillée. Ce serait mentir de dire que l'intérêt du titre de Sad Owl Studios réside dans lsa narration. Mais pour un jeu de ce genre, Viewfinder n'a pas à rougir non plus. Contre toute attente, le jeu nous plonge dans un monde dystopique où la Terre n'est quasiment plus habitable suite à un profond dérèglement climatique. Votre but ? Partir à la recherche d'un outil développé par des chercheurs et pouvant sauver la planète et ses habitants. Oui mais voilà, cet objet il se trouve dans une sorte de réalité alternative. Ça, c'est pour le pitch initial. Pour le reste, vous pouvez compter sur des journaux et autres collectibles à ramasser ici et là, indispensables si vous voulez en savoir plus, mais également votre acolyte atypique, le chat IA CAIT. Vous l'aurez compris, bien qu'aussi minimaliste que The Witness dans sa proposition et sa DA, Viewfinder nous propose tout de même un récit moins mystérieux et intéressant à suivre.
Pour finir, Viewfinder c'est également une philosophie de jeu. Et on ne dit pas ça à cause des questionnements philosophiques de CAIT qui rythmeront cette succession de casse-tête. Si le jeu propose parfois des énigmes particulièrement relevées, le message est clair : Viewfinder est un titre accessible à tous qui ne punit pas l'erreur. Au contraire, les joueurs sont invités à essayer encore et encore, notamment grâce à la mécanique de rewind qui permet facilement de revenir en arrière si vous vous êtes planté. Surtout que plus le temps passe et plus les possibilités deviennent nombreuses. Cela donne une certaine liberté bienvenue dans cette expérience pourtant linéaire. Dans Viewfinder, vous êtes ainsi libres de résoudre les énigmes comme vous le souhaitez et à votre rythme. Des petits bancs sont d'ailleurs posés ici et là pour vous inviter à profiter d'une pause apaisée en regardant l'horizon et à méditer un peu sur le monde déchu, et peut-être pas si éloigné du nôtre, qu'est celui de Viewfinder.
Après Planet of Lana, Thunderful Games a décidément le nez fin cette année pour nous dénicher de jolies pépites. Avec sa note de 85 sur Metacritic, Viewfinder est en bonne voie pour devenir l'une des petites bombes rafraîchissantes de cet été, et ce pour notre plus grand plaisir. Pour rappel, Viewfinder est disponible pour la modique somme de 24,99€ (22,49€ sur Steam jusqu'au 25 juillet), aussi bien sur PC que sur PS5.