Dans une démarche résolument tournée vers l'avenir, une université française a récemment franchi un nouveau cap dans l'innovation technologique au sein du milieu éducatif. Cette avancée pourrait bien être le point de départ des diplômes de demain.
L'université Paris Dauphine va délivrer ses premiers diplômes en NFT
Alors que Paris Dauphine a inauguré une formation dédiée à la finance décentralisée (DeFi) en février dernier, l'université vient de pousser l'expérience Web 3 à son paroxysme en annonçant une remise des diplômes au format NFT.
Selon le professeur et créateur du cursus, Hervé Alexandre, pour une formation axée sur une branche des métiers autour de la blockchain, il était regrettable de se contenter de remettre un certificat sous forme de fichier PDF traditionnel.
Ainsi, comme le rapporte Capital, l'établissement s'est rapproché du département Executive Education et du cabinet Doors3 afin de concrétiser ce projet étonnant.
Concrètement, l'introduction des diplômes NFT ne se limite pas à une simple décision symbolique, mais ouvre la voie à de nombreux cas d'usage différents. En effet, selon Hervé Alexandre, ces jetons virtuels nominatifs pourraient faire profiter les diplômés en leur donnant des avantages, tels que des accès à des conférences à l'avenir.
Baptisée "Nifty Dauphine", cette première série de diplômes en NFT sera remise le 6 juillet prochain par l'établissement, marquant potentiellement le début d'une nouvelle ère du diplôme universitaire. D'ailleurs, bien que cette initiative reste actuellement propre à cette formation, elle pourrait évoluer et s'appliquer à d'autres cursus au sein de l'université Paris Dauphine – PSL.
"J'aimerais bien que l'on puisse développer ça pour les autres diplômes dauphinois", indique Hervé Alexandre.
"Dans un horizon de cinq à dix ans, je suis convaincu que l'ensemble des documents relatifs à la certification, diplômes et relevés de notes, sera sur la blockchain", explique Hervé Alexandre chez Capital.
Vers la fin des diplômes traditionnels ?
L'université Paris Dauphine - PSL n'est pas la seule à explorer cette voie. D'autres établissements d'enseignement supérieur en France et à l'étranger se sont déjà essayés aux certifications en NFT. À titre d'exemple, l'université de Lille a émis ses premiers diplômes sous forme de NFT dès 2021. Aux États-Unis, le MIT a été l'un des pionniers de cette approche dès 2017, bien avant que le terme ne soit populaire.
Et pour cause, les NFT ne se résument pas qu'à la vente d'œuvres d'art virtuelles. La technologie peut être exploitée dans de nombreux domaines, tels que l'éducation.
Cette innovation rend ces certifications théoriquement impossibles à dupliquer ou à contrefaire, étant donné qu'elles sont émises sur la blockchain (un registre immuable et hautement sécurisé). De plus, la transparence propre à ce réseau fait qu'à chaque moment, un futur employeur peut consulter la véracité du diplôme, ce qui est idéal pour les entretiens d'embauche.
Bien que le secteur ait largement perdu de l'intérêt global, serait-ce le temps des premiers baptêmes pour cette technologie, loin de la spéculation et de la volatilité du marché crypto ? En tout cas, les utilisations semblent se multiplier dans divers domaines. Aux États-Unis, une maison a même été inscrite sur la blockchain, offrant un acte de propriété complètement décentralisé à son propriétaire.