Les NFT ne servent pas seulement dans le domaine de l’art numérique. Depuis leur apparition, les attestations virtuelles sous forme de jetons font l’objet d’expériences multiples pour tester leurs limites. Après les multinationales, c’est au tour des grandes institutions politiques de se pencher sur l’utilisation de la technologie NFT.
Les NFT, de véritables traceurs numériques
Outre l’art digital, les NFT peuvent servir dans l’authentification de multiples objets. En effet, il faut considérer qu’un jeton non-fongible est avant tout une sorte de certificat basé sur la blockchain (grand registre virtuel sécurisé) associé à un « objet ».
Si cet objet est généralement numérique, comme une vidéo ou une photo, le NFT peut cependant prendre la forme d’un objet physique. En tant que véritable marqueur numérique la technologie des NFT peut être associée à une entité physique à l’image d’un document, d’un textile, d’un jeu, etc...
De ce fait, les NFT peuvent être un véritable atout dans la lutte contre les répliques et les contrefaçons en tout genre.
Les conséquences des contrefaçons sur l'Union européenne
À titre d’exemple les marques de textile comme Gucci, Nike et tant d’autres sont massivement importés en occident. Les produits high-tech à l’instar des AirPods ou encore des faux iPhone font aussi l’objet de répliques plus ou moins convaincante.
L’importation de contrefaçons en Europe prend de l’ampleur au fur et à mesure des années. En 2020, selon l’association française de lutte anti-contrefaçon, on estime à 5.6 millions le nombre de contrefaçons ayant été bloqué aux frontières Françaises.
Pour l’Europe entière, le manque à gagner des industries est colossal. L’INPI rapporte qu’en 2016, l’importation de ce type de marchandises à engendrer 83 milliards de pertes. En ce sens, par le biais de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (l’EUIPO), l’UE souhaite trouver des solutions pour lutter activement contre ce fléau – et les NFT pourraient être LA solution…
L'Union européenne mise sur les NFT dans la lutte des contrefaçons
Consciente des manques à gagner qui ne cessent d’augmenter chaque année, l’EUIPO a récemment présenté un plan étonnant, mettant à profit les jetons non-fongibles (NFT) dans la lutte contre les contrefaçons.
À travers ces différents hackathons, des événements de programmations participatifs, l’UE propose de s’aider de la blockchain pour le suivi et la traçabilité des marchandises. Après 5 ans d’études, l’EUIPO a d’ores et déjà terminé le développement de son logiciel. Baptisé l’Anti-Counterfeiting Blockathon Infrastructure (Infrastructure Anti-contrefaçon Blockathon) l’outil basé sur la blockchain et les NFT pourra être implémenté dans plusieurs entreprises de ventes de marchandises d’ici 2023.
Comment les NFT fontionnent-ils dans le processus d'authentification ?
En utilisant la technologie blockchain, les détenteurs des droits de propriété intellectuelle (les sociétés agréées) seront à même de créer des jetons numériques associé à leurs produits. Ce certificat virtuel sous forme de jeton pourra être associé physiquement au produit afin d’assurer son authenticité tout au long de sa vie - sous forme de QR code par exemple.
Ainsi, en consultant le registre, un utilisateur ou une entreprise sera à même de juger si le produit est contrefait. Grâce au contrat intelligent du NFT, il sera impossible de modifier le jeton et encore moins d’en créer un pour l’associer à un faux produit.
Si ce projet ambitieux arrive à voir le jour, l’UE et ses industries pourrait avoir un outil efficient pour lutter contre les contrefaçons. Cette utilité devrait également redorer le blason de la technologie des jetons non-fongibles, souvent critiqués pour leur aspect spéculatif dans le milieu de l’art digital.