Alors que le Bitcoin connaît un regain d'intérêt majeur depuis l'introduction de nouvelles fonctionnalités en début d'année, certains font l'objet d'une activité pour le moins intrigante sur le réseau. En effet, de plus en plus d'individus envoient à répétition des transactions astronomiques de BTC sans que personne ne comprenne véritablement pourquoi. Eh bien, il semblerait que ceux-ci soient tout simplement à la recherche d'un précieux Graal...
L'Ordinals Protocol, clé de voûte de cette nouvelle quête
Afin de comprendre la motivation des individus qui envoient des millions chaque jour, il est essentiel de resituer "l'Ordinals Protocol". En janvier dernier, Bitcoin a accueilli un nouveau protocole permettant, en quelque sorte, la création de jetons non fongibles (NFT) sur son réseau, à la manière d'Ethereum.
Pour rappel, les NFT offrent ainsi de nouvelles perspectives. Les "NFT" créés avec le protocole Ordinals sont essentiellement des images associées à des Satoshis, la plus petite unité de bitcoin (1 SAT = 00000001 bitcoin). Ces "artefacts numériques" peuvent être achetés contre des Bitcoins.
Depuis sa mise en place, cette nouvelle fonctionnalité a fait l'objet d'un fort engouement. En seulement 6 mois, plus de 10 millions d'ordinals ont été enregistrés sur le réseau de Bitcoin. Cependant, au-delà des avatars de collection reprenant diverses créatures en tout genre, Ordinals a créé un tout nouveau phénomène...
À la recherche des "SATS" rares, le Graal du Bitcoin
Alors que le marché fait grise mine, l'engouement inédit autour des ordinals a créé un nouveau passe-temps pour les aficionados de Bitcoin : l'étiquetage de pièces historiques sur le réseau Bitcoin. Ceux qui se prêtent à cette nouvelle occupation répondent au nom de "SATS hunters".
Comme le rapporte Cointelegraph, leur démarche consiste à dépenser des millions de BTC chaque jour dans l'espoir de dénicher des "SATS" ayant une valeur historique, généralement issus des premiers temps de la crypto.
L'activité n'est ni plus ni moins qu'un dérivé de la numismatique, c'est-à-dire la collection de pièces de monnaie rares. Ces collectionneurs ne s'arrêtent généralement pas à la valeur faciale de la pièce, mais à son histoire. Ainsi, certaines se revendent parfois pour des milliers d'euros sur le marché, alors que leur valeur initiale n'excède pas 2€.
Dans le monde de la blockchain, certains ont même déjà établi un ordre de rareté pour ces fameux "SATS".
Breakdown of the 10 types of rare sats that we currently support on https://t.co/soEJMPM2mc. pic.twitter.com/J6U1w5QVqA
— Leonidas $DOG 🧡 OKX (@LeonidasNFT) June 6, 2023
Parmi les critères, on retrouve inévitablement les "SATS" minés par le créateur de la crypto en personne, Satoshi Nakamoto, ou encore ceux utilisés lors de la première transaction de Bitcoin pour l'achat d'une pizza.
Afin d'obtenir des "SATS" plus ou moins rares sans nécessairement passer par les marchés secondaires, les intéressés multiplient des échanges de grande envergure. Une fois effectués, ils épluchent chaque Satoshi, gardent les rares et revendent le reste.
Certains organismes comme la "Rare Satoshi Society" en ont fait leur gagne-pain en échangeant plus d'un milliard de dollars en Bitcoin afin de trouver ces précieux SATS. Ces manipulations répétitives peuvent parfois attirer l'attention de certaines plateformes qui préfèrent bloquer le compte en raison d'une activité suspecte.
Actuellement, certaines trouvailles s'échange pour 0.22 BTC, soit plus de 5000 €. Se pourrait-il qu'un jour certaines de ces pièces valant moins d'un centime ne deviennent plus précieuses qu'un Bitcoin ? Possible, mais pour l'instant, il semble que les mineurs soient les véritables grands gagnants dans cette histoire.
Et pour cause, l'explosion des transactions liées à cette activité permet aux mineurs de Bitcoin de générer des gains conséquents en mettant à profit leurs machines pour valider les échanges. D'ailleurs, le protocole Ordinals semble être une aubaine pour les mineurs qui souhaitent atténuer les pertes liés à la baisse de valeur du Bitcoin.