Ça y est, il est enfin là ! Trois ans après son annonce lors d’un PlayStation Showcase, Final Fantasy XVI débarque sur PS5 en cette fin juin. Il faut dire que depuis le lancement compliqué de FF15 en 2016, cela faisait sept ans qu’on n'avait pas eu un Final Fantasy numéroté. Alors est-ce que le pari est tenu pour proposer un épisode à la hauteur du prestige de la saga Final Fantasy ? Réponse garantie sans spoiler !
Sommaire
- Une histoire sombre et mature
- Un gameplay plus action que jamais
- Une structure qui oscille entre linéarité et ouverture
- Un rendu graphique next-gen, non sans défauts
- Une solide durée de vie basée sur la rejouabilité
- Une bande-son entre épique et envoûtante
- Conclusion
Une histoire sombre et mature
Final Fantasy 16 se déroule dans le monde médiéval de Valisthéa en proie au Fléau noir, un mal qui vide le sol de son éther, ce qui rend la vie impossible. Voyant leurs territoires diminuer, les nations du continent décident de faire la guerre à leurs voisins pour s’accaparer leurs ressources et assurer leur survie. Cependant, la plupart des pays ont pour particularité de disposer d’un Cristal Mère, une énorme formation cristalline dont les fragments servent à faire de la magie, ainsi que d’un Émissaire. Concrètement, il s’agit d’une personne qui détient les pouvoirs d’un Primordial, nom donné aux invocations de cet épisode, et qui peut se changer en l’une de ses créatures à volonté. En gros, pensez Ifrit, Shiva, Garuda, Titan, Ramuh ou encore Bahamut. Dans ce contexte, on incarne Clive Rosfield, fils de l’Archiduc de Rosalia et Gardien de Phénix, Primordial de la nation dont l’émissaire n’est autre que Joshua, son petit frère. Alors que le pays s’apprête à partir en guerre, l’armée est massacrée suite à une attaque-surprise, tuant l’Archiduc et Joshua et laissant Clive comme seul survivant. Réduit à l’état d’esclave au sein de l’Empire, notre héros jure de prendre sa revanche sur le mystérieux homme à capuche et le second primordial du feu qui ont tué son petit frère.
Bon, n’y allons pas par quatre chemins, l’histoire de Final Fantasy XVI est tout simplement passionnante comme tout FF qui se respecte, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela passe par l’écriture globale du jeu qui est de grande qualité ce qui permet aux dialogues de rendre les personnages attachants et leurs motivations crédibles. On est loin d’une histoire manichéenne avec des gentils et des méchants, tout est beaucoup plus compliqué et les actes sont loin d’être blanc ou noir, ce qui rend l’aventure captivante notamment par ses nombreux rebondissements. Ensuite, le jeu prend bien soin de développer son univers à tel point que Valisthéa est un personnage à part entière du scénario, rempli de détails pour le rendre tangible. Mais pour ne pas se perdre dans tout ça, le jeu a eu la bonne idée de mettre en place des systèmes pour que les joueurs ne soient pas perdus dans cet univers. Cela passe par une fonctionnalité qui permet de faire pause en pleine cinématique pour consulter des fiches sur des éléments évoqués par les personnages, ou des cartes pour comprendre les mouvements d’armée dans les moments importants.
Avec son ambiance de médiéval fantaisie assez sombre, il est évident que Final Fantasy XVI a été influencé par Game of Thrones, comme les développeurs l’ont eux-mêmes dit. Pour cette raison, le jeu comprend de nombreux éléments qui le destinent à un public mature, comme une violence particulièrement sanglante, des injures ou encore de la nudité. Pour autant, tout ceci n’est pas gratuit car le but est de dépeindre un univers le plus réaliste possible, quoique parfois cruel. En plus de la série de HBO, FFXVI est inspiré des précédents jeux de la franchise qui présentait déjà un monde médiéval de cette nature comme Final Fantasy Tactics. C'est donc sans trop de surprises que la géopolitique joue ici un rôle central, tout en étant mise en scène de façon théâtrale pour être captivante à suivre. Finalement, si on devait faire un reproche à l’histoire de FF16, c’est surtout son début qui est un peu lent et bourré de cinématiques, ce qui fait qu’on joue assez peu avant un certain temps. Certains risquent de décrocher à cause de cela, ce qui est bien dommage car une fois ce cap passé, l’intrigue décolle vraiment et qu’on se régale pendant les 35 à 40 heures que durent l’aventure principale.
Un gameplay plus action que jamais
Si Final Fantasy est connu pour proposer des combats au tour par tour, il faut reconnaître que les choses ont changé depuis la sortie de Final Fantasy XV en 2016. Alors que son prédécesseur était déjà un jeu d’action, Final Fantasy XVI va encore plus loin en flirtant avec le beat’em up type Devil May Cry. D’abord, il faut savoir qu’on ne contrôle que Clive tout au long de l’aventure, ce qui est une grande première dans l’histoire de la saga. Manette en main, cela se traduit par un gameplay classique à base de combos à l’épée, de petits sorts à lancer à distance ou encore d’esquive stylée qui joue un rôle central pour faire des dégâts. Au fil du temps, on peut débloquer de nouvelles capacités dans l’arbre de compétences pour charger une attaque ou foncer vers un ennemi lame en avant par exemple. En plus de tout cela, Clive est souvent accompagné par son chien Torgal à qui on peut donner des ordres pour poursuivre un combo, lancer un ennemi en l'air ou encore se soigner. Avec tout ça Final Fantasy XVI dispose déjà d’un gameplay de base simple mais efficace notamment grâce aux animations stylées de Clive, aussi bien pour esquiver que pour achever ses ennemis au sol. Mais en réalité, c’est une fois qu’on ajoute les pouvoirs de Primordiaux que les combats dévoilent leur véritable potentiel.
Tout au long de l’aventure, Clive débloque de nouveaux pouvoirs de Primordiaux qui permettent de faire des enchaînements impressionnants. Chaque Primordial donne accès à une compétence spéciale que le joueur peut utiliser quand il veut, comme une téléportation, un grappin ou une garde, ainsi qu'à deux capacités plus puissantes mais qui ont un temps de rechargement. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que Clive peut “s’équiper” de trois sets de Primordial entre lesquels on peut basculer en plein combat d’une simple pression de touche. En général, ces compétences sont souvent visuellement impressionnantes, avec plein d’effets pour les accompagner, ce qui les rend d’autant plus jouissives à déclencher. D’ailleurs, dans l’arbre de compétences, chaque Primordial propose quatre compétences différentes, dont une ultime avec un temps de rechargement plus long qui est souvent la plus puissante et spectaculaire.
Avec tout ça, le joueur a tous les éléments en main pour faire les combos les plus impressionnants et stylés qui soit, ce qui demandera tout de même une certaine maîtrise. Mais pour ceux qui ont peur d’être dépassés, rassurez-vous, les développeurs ont pensé à vous en intégrant des accessoires qui permettent de rendre plus accessibles certains aspects des combats. Faire des combos en appuyant sur la même touche, ralentir l’action pour avoir le temps d'éviter une attaque ou encore automatiser certaines actions, vous pouvez équiper jusqu’à trois de ces éléments à la fois. Pour autant, les combats de FFXVI ne se résument pas qu’à taper sans réfléchir, car certains ennemis possèdent une jauge sous leur barre de vie qui, une fois vide, les rend vulnérables. Dans certaines situations, cette mécanique qui rappelle la jauge de choc de FFXIII et FF7 Remake est souvent indispensable pour venir à bout de certains adversaires qui sont de vrais sacs à PV. Pour terminer avec les combats, il faut qu’on vous parle des combats de Primordiaux qui interviennent à plusieurs occasions dans l’aventure. Dans ces moments-là, on incarne directement l’une de ces créatures en temps réel, et chaque affrontement offre une approche différente, ce qui les empêche de devenir redondants. Plus que d’un point de vue gameplay, les combats de Primordiaux en mettent surtout plein la vue avec une mise en scène complètement épique digne des meilleurs animes. Sincèrement, Final Fantasy n’a jamais été aussi épique et spectaculaire que dans ces moments-là et c’est un pur plaisir.
Une structure qui oscille entre linéarité et ouverture
Pendant un long moment, la structure de Final Fantasy XVI a été un mystère puisque les développeurs ont dit qu’il ne s’agirait pas d’un monde ouvert, mais concrètement, comment ça se passe. Tout d’abord, on peut dire que le jeu se divise en deux phases bien distinctes avec d’un côté, des donjons qui sont des niveaux linéaires dans lesquels on enchaîne les combats pour affronter des groupes d’ennemis et des boss. Dans ces moments-là, les écarts de route ne servent qu’à récupérer des objets et c’est tout car ces niveaux ont pour but de faire progresser l’intrigue. Mais de l’autre, Final Fantasy XVI nous propose des portions de niveau ouvert avec des plaines remplies de monstres et des villages vivants par les nombreux PNJ qui y vivent. Si ces zones paraissent petites et linéaires au premier abord, on finit par se rendre compte que toutes les sections d'une même région sont reliées entre elles, ce qui fait à la fin une grande aire de jeu. Au total, on a donc quatre vastes zones ouvertes dans lesquelles on peut se balader pour affronter des monstres, faire des quêtes annexes ou acheter des objets dans un village. Entre ces deux types de niveaux, on passe la plupart de son temps au Repère qui sert de hub dans lequel on peut acheter des objets et l’équipement, et accéder à la carte du monde pour se rendre dans une région ou dans un donjon. En plus, la vie au Repère est souvent intéressante car c’est là que l’on retrouve des personnages auxquels on finit par beaucoup s’attacher au fil de l’aventure.
Bon, malheureusement, ne tournons pas autour du pot, mais c’est dans sa structure et son rythme que se trouve le plus grand défaut de Final Fantasy XVI. Même si on alterne entre niveaux ouverts et linéaires, la progression dans l’aventure est assez répétitive, puisqu’on se contente d’avancer d’arène en arène, de village en village, en enchaînant les combats. Ce sentiment de répétitivité est d’autant plus fort que l’exploration n’est jamais récompensée dans l’aventure, autant dans les donjons que dans les régions, si ce n’est pour récupérer des objets peu importants. Fort heureusement, le titre arrive à faire en sorte que ce sentiment ne soit pas trop gênant grâce à son scénario passionnant et à sa dizaine d’heures de cinématique qui accrochent le joueur. D'ailleurs, pour ce qui est du rythme, FFXVI varie entre des moments majeurs et d’autres moins captivants mais nécessaires pour poser les bases de la suite et les conséquences de nos actes en Valisthéa. Malheureusement, c'est dans ces moments un peu plus secondaires que les cinématiques profitent d'une mise en scène et d’animations beaucoup plus plates, à base de simple champ contre champ. Même chose pour ce qui est des quêtes secondaires dont les animations sont assez sommaires, ce qui n’est pas sans rappeler FFXIV.
Un rendu graphique next-gen, non sans défauts
En tant qu’exclusivité PS5, Final Fantasy XVI est attendu au tournant sur la question des graphismes, et la bonne nouvelle, c’est qu’il ne déçoit pas. Visuellement, Valisthéa est un magnifique monde de fantaisie qui profite d’une superbe architecture et de beaux panoramas, notamment grâce aux Cristaux Mère. Tout au long de l’aventure, on découvre de ravissants environnements qui témoignent d’une direction artistique et d’un aspect technique soignés. Ce soin se retrouve également dans les cinématiques où les animations des personnages sont plus que crédibles, le tout avec une mise en scène réussie. Et comme on l’a évoqué plus tôt, c’est surtout les combats de Primordiaux qui en mettent plein la vue, avec un déluge d’effets spéciaux et d’action à l’écran. Puisque nous sommes sur PS5, le jeu tire parti du SSD de la console pour proposer des temps de chargement instantanés pour se rendre d’un bout à l’autre de Valisthéa, ce qui est toujours plaisant.
Malgré tout, la technique de Final Fantasy XVI n’est pas sans défauts. Tout d’abord, on note que les donjons sont bourrés de temps de chargement déguisés, à base de passages étroits et de QTE pour ouvrir des portes, ce qui ralentit parfois la progression. Et puis, c’est surtout au niveau de la fréquence d’images qu’il y a des choses à redire, du moins en mode performance. La bonne nouvelle, c’est que dans ce mode d’affichage, les combats sont constamment fluides à 60 images par seconde, sauf à de très rares exceptions à cause d’un déluge d’effets à l’écran. Mais étonnamment, c'est plutôt lors de l'exploration de certains villages et entre deux combats qu'on note que le framerate tend à faire le yo-yo, sans pour autant passer sous la barre des 30 images par secondes. D’ailleurs, ne soyez pas étonné, mais les cinématiques tournent elles en 30 images par seconde, même en mode performance, ce qui n’est vraiment pas gênant pour être honnête.
Une solide durée de vie basée sur la rejouabilité
Comme tout épisode de la franchise, Final Fantasy propose une intrigue principale relativement longue qui vous prendra entre 35 et 40 heures pour en voir le bout. Si vous en voulez encore, sachez que le titre propose de nombreuses quêtes secondaires qui sont très intéressantes pour le lore du jeu. Sincèrement, si le monde de Valisthéa vous intéresse, on vous recommande chaudement de les faire pour profiter de ce que cet univers a à offrir. Bon par contre, il faut dire qu’en termes de déroulé, ces derniers sont assez classiques, à base d’objet à récupérer, de gens à rencontrer et de monstres à tuer, ce qui est peu passionnant. En plus de ça, le titre propose un tableau de chasse comme dans Final Fantasy XII qui vous donne l’opportunité d’aller affronter de puissants monstres dans la nature. Avec tout cela, vous pouvez rajouter au moins une bonne dizaine d’heures de jeu supplémentaire.
Cependant, une fois le jeu terminé une première fois, c’est là que les choses sérieuses commencent puisque le titre vous propose un New Game + en mode Final Fantasy. Ce dernier propose une difficulté augmentée et des monstres plus résistants ce qui donne un vrai sens pour relancer une partie, surtout qu’il y a peu de chances que vous ayez tout débloqué lors de votre première run. En plus de tout cela, le titre comporte des défis qui vous obligent à n’utiliser que les pouvoirs d’un Primordial, ce qui propose une contrainte supplémentaire. Plus que sur son contenu annexe, Final Fantasy XVI mise plutôt sur sa rejouabilité et son challenge pour garder les joueurs en haleine un bon moment.
Une bande-son entre épique et envoûtante
Pour terminer ce tour d’horizon sur FFXVI, un petit mot sur la musique qui est toujours un élément important des jeux Final Fantasy. Cette fois, on retrouve Masayoshi Soken à la composition que l’on connaît surtout pour son travail sur la gargantuesque OST de Final Fantasy XIV. Mais pour ce seizième épisode, ce dernier livre des thèmes d’ambiance lors de l’exploration, des thèmes épiques pour les combats de boss, et même quelques excentricités dont il a le secret. Cette bande-son accompagne très bien sur tout ce qui se passe à l’écran, mais on note tout de même qu’elle reste moins marquante que celle de FFXIV.
Et tant qu’on en est à parler du son, un petit mot sur le doublage. Final Fantasy XVI a été enregistré d’abord en anglais avec des acteurs britanniques pour faire ressortir le côté médiéval de cet univers. Pour cette raison, on vous recommande de jouer en anglais pour la qualité de ses doubleurs, malgré la différence entre ce qui est dit à l’oral et ce qui est écrit dans les sous-titres. Et si vous êtes hésité avec le doublage français et japonais, rassurez-vous, ces deux sont tout aussi bons.
Conclusion
En un mot comme en cent, Final Fantasy XVI est une expérience qui excelle dans ce qu’elle propose. En allant encore plus loin dans l'action que son prédécesseur, le jeu livre des combats spectaculaires et riches en possibilités grâce aux pouvoirs des Primordiaux. Ces affrontements ont d'autant plus d'impact qu'ils prennent place au sein d'une histoire passionnante remplie de rebondissement, et d’un univers fascinant qui met en scène des personnages attachants.
C'est aussi sur le plan graphique que FFXVI en met plein les yeux, avec ses impressionnants affrontements de Primordiaux et ses beaux environnements. Malgré tout, il faut reconnaître que la structure un peu trop répétitive de l’expérience, la mise en scène sommaire par moments et un framerate fluctuant viennent un peu gâcher la fête. Néanmoins, entre FFVII Remake et FFXVI, une seule chose est sûre, c’est que Final Fantasy est bien de retour sur le devant du monde du jeu vidéo.